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La subversion du christianisme

La subversion du christianisme
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Non-fiction (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
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La subversion du christianisme est un essai écrit en 1984 par Jacques Ellul et publié aux éditions du Seuil. Publié 4 ans avant Anarchie et christianisme, il s'agit d'une réflexion libertaire et chrétienne sur le christianisme.

L'auteur y défend que le message et les actes de Jésus-Christ seraient fondamentalement radicaux et anti-politiques. Ils auraient été dévoyés par une série de dynamiques dont la participation des chrétiens à l'État ou encore leur collusion croissante avec l'argent. Ellul y défend aussi des idées féministes, notamment en soutenant que la centralité de Marie dans le christianisme aurait permis d'y établir le patriarcat, en établissant une distinction de nature entre les femmes « ordinaires » et la mère de Jésus.

Contenu

L'oeuvre s'ouvre sur un constat établi par l'auteur : le christianisme aurait dévoyé le message des Évangiles[1]. Les chrétiens n'auraient pas su se défendre des « contaminations d'ordre politique » lors de la conversion de l'Empire romain[1]. Cela aurait été similaire avec les questions économiques, notamment par l'émergence du capitalisme ou avec les questions religieuses, d'autres religions ayant influencé le christianisme[1]. L'Église institutionnelle serait l'image de cette subversion[2] et il s'agit de son texte le plus polémique à son égard[3].

Ellul oppose à cette subversion négative, celle de l'État ou de l'argent, une subversion positive, qui aurait été prêchée par Jésus-Christ[1]. Les chrétiens seraient alors appelés à subvertir la société, en proposant une réflexion et des actions « critique[s] envers les puissances de l’argent, vis-à-vis du pouvoir politique ou envers le registre religieux lui-même »[1]. Le penseur critique l'idée d'un Dieu uniquement transcendant, puisque cette transcendance serait à l'origine du développement du nihilisme moderne[4]. Il n'épargne pas l'anarchisme chrétien, et lui reproche d'absolutiser le politique[4].

L'œuvre est très influencée par la pensée de Kierkegaard[5],[6], que l'auteur cite dans le texte, dans un passage où il s'interroge sur la « massification » de la conversion chrétienne au IVe siècle[6]. Ellul y défend aussi des idées féministes, notamment en soutenant que la centralité de Marie dans le christianisme aurait permis d'y établir le patriarcat, en établissant une distinction de nature entre les femmes « ordinaires » et la mère de Jésus[7].

Par ailleurs, l'auteur soutient que Jésus-Christ serait fondamentalement non-violent[8].

Références

  1. a b c d et e Benoît Bourgine, « L'avenir d'une subversion:L'humanisme évangélique à l'heure de la modernité liquide », Études théologiques et religieuses, vol. 87, no 3,‎ , p. 315–330 (ISSN 0014-2239, DOI 10.3917/etr.0873.0315, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Andrei Ivan, « Social Intolerability of the Christian Revelation: A Comparative Perspective on the Works of Jacques Ellul and Peter L. Berger », dans Jacques Ellul and the Technological Society in the 21st Century, Springer Netherlands, , 219–228 p. (ISBN 978-94-007-6658-7, DOI 10.1007/978-94-007-6658-7_16, lire en ligne)
  3. (en) Richard A. Davis, « Jacques Ellul », dans The Palgrave Handbook of Radical Theology, Springer International Publishing, , 187–202 p. (ISBN 978-3-319-96595-6, DOI 10.1007/978-3-319-96595-6_12, lire en ligne)
  4. a et b Margaux Cassan, « L’anarchisme chrétien », Études, no 6,‎ , p. 79–90 (ISSN 0014-1941, DOI 10.3917/etu.4294.0079, lire en ligne, consulté le )
  5. Patrick Nerhot, « Une sociologie de la Technique », ARSP: Archiv für Rechts- und Sozialphilosophie / Archives for Philosophy of Law and Social Philosophy, vol. 72, no 1,‎ , p. 75–93 (ISSN 0001-2343, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b Kierkegaard's influence on philosophy: Volume 11, Tome 2: Francophone philosophy, Routledge, coll. « Kierkegaard research », (ISBN 978-1-315-23486-1 et 978-1-351-87531-8)
  7. GENEVIÈVE MORIN-L’HEUREUX, « Le monstre en moi ne lâche pas l'affaire » : récupération féministe de la Vierge Marie dans Rosemary's Baby et Alien (mémoire), UQAM, UQAM, (lire en ligne)
  8. David Lovekin, Political Illusion and Reality: Engaging the Prophetic Insights of Jacques Ellul, Wipf and Stock Publishers, (ISBN 978-1-5326-4908-0)

Liens externes

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