Sadok Zmerli décrit en 1932 le livre comme une « œuvre collective, à laquelle collaborèrent plusieurs jeunes intellectuels et qui devait résumer sous une forme réduite l'essentiel de leurs revendications »[2].
Interdit à sa sortie mais distribué clandestinement à des personnalités politiques et des directeurs de journaux français, sa publication suscite un certain enthousiasme dans la population tunisienne[3] et sert de base à la fondation du Destour, qui a lieu le [1]. Elle justifie toutefois les poursuites engagées contre Thâalbi et ses compagnons en pour atteinte à la sûreté de l'État[2]. Au cours des interrogatoires, Thâalbi n'a de cesse de revendiquer la paternité de l'ouvrage[2].
Analyses
Taoufik Ayadi affirme dans Mouvement réformiste et mouvements populaires à Tunis (1906-1914), publié en 1986, que « Thaâlbi est considéré à tort comme l'auteur de La Tunisie martyre, qui est en fait un ouvrage collectif »[2].
Adnan Zmerli, qui publie une étude sur le livre dans la Revue sadikienne en , estime que Thaâlbi a fait prévaloir son droit d'auteur en toute bonne foi et cherché à protéger d'autres militants[2].
Le texte compare notamment l'organisation des pouvoirs publics sous le protectorat à celle, considérée comme plus positive, qui a précédé[4]. Abdesslem Ben Hamida considère La Tunisie martyre comme « une excellente illustration du rôle d’exaltation nationale dévolu à l'histoire dans les pays dominés »[4].
Éditions
La Tunisie martyre : ses revendications, Paris, Jouve, , 212 p.
La Tunisie martyre : ses revendications, Beyrouth, Dar al-Gharb al-Islami, , 262 p.