La Revue indépendante est un périodique mensuel français consacré aux arts et à la littérature, fondé à Paris en et animée dans un premier temps par le critique Félix Fénéon. Elle devient ensuite le fer de lance du mouvement symboliste, avant de disparaître en 1895.
Histoire de la revue
La Revue indépendante, sous-titrée « politique, littéraire et artistique », est une revue de littérature et d'art, publiée à Paris entre 1884 et 1895 : elle devient progressivement la tribune la plus importante des symbolistes, et, du moins à ses débuts, le terrain de nouvelle revendications d'ordre esthétique, voire politique, en rupture avec l'académisme[1]. Sur le plan national, la France est sous la présidence de Jules Grévy, l'anticléricalisme et le boulangisme s'affirment, les scandales s'accumulent, marqué par un clientélisme et l'apparition de groupuscules anarchistes...
Elle est fondée par Georges Chevrier[2] et Félix Fénéon, ce dernier est rédacteur en chef. Le premier numéro sort courant et fait 84 pages. L'adresse du siège est le 7 rue de Médicis. Fénéon, créateur infatigable de petites revues, de bulletins, va donner le véritable élan à ce périodique en embrassant la cause des auteurs naturalistes tels que Joris-Karl Huysmans, Henry Céard, Edmond de Goncourt, Émile Hennequin, et du poète Paul Verlaine.
La revue organise des expositions de gravures et de dessins dans ses locaux, procédé qui inspirera plus tard une revue comme La Plume. Le succès concernant les artistes défendu ici (Georges Seurat par exemple) n'est pas au rendez-vous.
Il y eut en tout 80 numéros. La première série s'arrête en . Le mois suivant elle passe bimensuelle, — il n'y a que deux livraisons, numérotée 1 et 3 qui reprend le contenu de l'hebdomadaire L'Évolution sociale — puis s'arrête de à . Elle redevient mensuelle de à : au début de cette dernière période elle déménage au 79 rue Blanche, au siège de la Revue wagnérienne, et connaît plusieurs interruptions. Son volume par livraison est allé en augmentant, on compte 180 pages en moyenne pour la période 1886-1895 avec plusieurs pages de publicités. Durant la période 1889-1895, elle est éditée par Albert Savine, qui, ruiné par ses procès, jette l'éponge[4].
↑Nous avons peu d'informations sur cet individu : il fut proche du courant théosophique, dont on sait les liens avec l'école symboliste, du moins avec certains de ses membres — voir notice IdRef, en ligne.