En , Hugo von Hofmannsthal et Harry Kessler font parvenir à Richard Strauss un projet écrit, un Zwischenarbeit, un « intermède », prétexte à un ballet, Josephs Legende, qui est la première composition de Richard Strauss destinée à la danse, sa seconde étant Schlagobers(en) (1924). Achevée en 1914, elle porte l'opus 63. La durée originale est d'un peu plus d'une heure. Une adaptation a été nécessaire en pour la mise en ballet.
Strauss déclare dans une lettre datée de qu'il « veut renouveler la danse », mais s'inquiète que les choses n'aillent pas assez vite, peinant sur le passage concernant l'archange[1]. Il reprend les principes d’Elektra pour l’orchestration : une tripartition des violons, heckelphone, quatre harpes et célestas, piano et orgue et même des castagnettes[2].
Création à Paris
La première a lieu le à Paris, elle a été interprétée par les Ballets russes sur la scène de l'Opéra. Richard Strauss a dirigé la première formation orchestrale, mais pas les six soirées suivantes.
La troupe est ensuite partie pour Londres au Théâtre de Drury Lane sous la direction de Thomas Beecham, la première a lieu le , dirigée par Strauss. La guerre éclata peu après et Strauss ne reçut jamais ses honoraires de 6 000 francs.
En 1947, Strauss compose une réduction symphonique pour orchestre seul à partir de Josephs Legende. La création a lieu en à Cincinnati sous la baguette de Fritz Reiner.
Résumé et distribution
Un repas de fête à la cour du roi Potiphar. Les esclaves apportent des cadeaux, mais la femme de Potiphar les ignore. Sulamith danse au milieu de lutteurs. Les esclaves apportent un tapis dans lequel est enroulé un jeune berger, Joseph, qui doit être jugé. Il tente de défendre son innocence. Mais son comportement excite l'épouse de Potiphar, qui renvoie le tribunal. Joseph rêve à son ange gardien, tandis que la femme de Potiphar l'embrasse. Il tente de se protéger avec son manteau, mais elle l'embrasse de plus belle jusqu'à ce qu'il se retrouve nu devant elle. Les gardes surprennent le couple et emmènent le garçon en détention, pour être torturé sur ordre de Potiphar. L'apparition de l'ange, qui était déjà apparu en songe, sauve Joseph ; ses chaînes tombent au sol, libéré, il suit l'ange. La tentatrice s'étouffe avec son collier de perles.