Artiste très influent il est l'un des fondateurs du mouvement artistique Mir Iskousstva[4],[5].
Biographie
Alexandre Benois était issu d'une famille d'origine française renommée en Russie ; son grand-père paternel Louis-Jules Benois émigra en Russie à la Révolution française comme cuisinier à la cour du Tsar Paul Ier. Son grand-père maternel, Albert Cavos, d'origine italienne, était architecte à la Cour impériale [6].
Sa mère Camilla (en russe : Камилла Альбертовна Кавос, puis Бенуа) était la petite-fille de Catterino Cavos.
Son père (Nicolas Benois) et son frère (Léon Benois) furent des architectes reconnus. Alexandre Benois reçut son instruction secondaire au deuxième gymnasium de Saint-Pétersbourg. Doué pour la peinture, il n'envisageait pas initialement de consacrer sa vie à l'art. Diplômé de la Faculté de droit de Saint-Pétersbourg en 1894, il peignit trois ans plus tard une série d'aquarelles représentant les Dernières Promenades de Louis XIV, qui furent remarquées par Serge de Diaghilev et Léon Bakst, qui fondèrent ensemble le journal artistique Mir Iskousstva (Le Monde de l'art) qui allait influencer l'école de peinture russe et se répandre en Europe, sous l'égide des Ballets russes.
Au cours de la première décennie du XXe siècle, Benois poursuivit ses études tout en continuant de collaborer à Mir Iskousstva. Il réalisa plusieurs monographies sur l'art russe du XIXe siècle et sur la ville de Pouchkine (ancienne Tsarskoïe Selo).
À partir de 1897, Alexandre Benois séjourne à plusieurs reprises en Bretagne : « Benois et Lanceray[7] commencent alors à chercher l'endroit le mieux adapté pour leur première découverte de la Bretagne, vierge et non encore exploré par les artistes (...). L'accompagnateur breton leur conseilla alors le village de Primel-Trégastel, un endroit, selon Benois « si breton qu'il serait insensé de chercher quelque chose de plus breton ailleurs »[8]. La vue qui s'offrait à leurs yeux était d'une beauté indescriptible (...), un petit golfe encadré de rochers en granit rose et de formes étonnantes »[9].
Depuis lors, il avait consacré l'essentiel de son temps à la création de décors scéniques. Les décors pour Les Sylphides de Chopin (1908), Giselle d'Adam (1910) et Petrouchka de Stravinsky (1911) comptent parmi ses plus grandes réalisations. Il collabora avec Diaghilev et travailla en relation avec plusieurs grands théâtres européens. De 1918 à 1926, il s'occupa de la galerie des Grands Maîtres au musée de l'Ermitage de Pétrograd (anciennement Saint-Pétersbourg), dans laquelle il exposa l'héritage prestigieux de son frère, la Madonna Benois de Léonard de Vinci.
En 1926, il quitte définitivement la Russie soviétique et s'installe à Paris où il travaille pour l'Opéra et la Comédie-Française, pour la Scala de Milan et pour Covent Garden. En 1927, il est le chef décorateur du Napoléon d'Abel Gance. Il n'a peut-être pas été totalement satisfait par le résultat, puisque, au dos de l'un de ses dessins préparatoires, il a écrit « Cette scène a été gâchée par les prétendues exigences du cinéma »[11].
Il crée en 1928, les décors pour la création à Paris du Boléro de Ravel.
En 1939 il passe ses dernières vacances en Bretagne à Trébeurden d'où il rapporte de nombreuses aquarelles dont celle du Pardon de la chapelle de la Clarté à Ploumanac'h et celle du retable de la chapelle de Penvern[12].
↑(en) Larissa Salmina-Haskell, Russian Paintings and Drawings in the Ashmolean Museum, Ashmolean Museum, , 15 p..
↑(en) Bobbi Owen, Costume Design On Broadway: Designers and Their Credits, 1915-1985, New York, Greenwood Press, , 19 p..
↑Collectif, Peintres russes en Bretagne, Éditions Palantines, Musée départemental breton à Quimper, 2006, (ISBN2-911434-56-0)p. 38.
↑Evgueny Evguéniévitch Lanceray (Eugène Lanceray), né le , décédé le , neveu d'Alexandre Benois, dessinateur connu surtout pour ses dessins illustrant le livre d'E. Balobanova Légendes des vieux châteaux bretons, Saint-Pétersbourg, 1898, conservés au Musée national russe de Saint-Pétersbourg
↑Alexandre Benois, Mes souvenirs, Moscou, Naouka, 1993
↑Les 12 premières œuvres citées ci-après sont reproduites dans le livre du musée départemental breton, Peintres Russes en Bretagne, éditions Palantines, 2006, [ (ISBN2-911434-56-0)]