La Grande Vie du Christ ou Vita Christi ou encore Meditationes Vita Christi est un ouvrage spirituel majeur de Ludolphe le Chartreux, dit de Saxe, écrit à la fin du Moyen Âge et imprimé à la fin du XVe siècle. Il inspira notamment Ignace de Loyola pour ses Exercices spirituels.
L'ouvrage, en deux parties, est composé de cent quatre-vingt-un chapitres. Dans cette Vie de Jésus-Christ, Ludolphe compile les quatre Évangiles et les Actes, mais cite aussi des auteurs chrétiens comme Origène, Ambroise de Milan, Augustin, le pape Grégoire le Grand, Hrabanus Maurus ou Bernard de Clairvaux. Chaque chapitre comprend une présentation d'une section spécifique de l'Histoire sainte, et son interprétation par un auteur ecclésiastique et une prière finale.
Ludolphe le Chartreux aurait commencé à écrire sa Vie de Jésus – Vita D. Jesu Christi ex 4 evangeliis aliisque scriptoribus orthodoxis consinnata – entre 1324 et 1328, alors qu’il était encore dominicain[1], ou bien vers 1350. Celle-ci est imprimée pour la première fois en 1472 et connaît ensuite quatre-vingt-huit éditions entre 1474 et 1880, avec des traductions en six langues, dont le flamand, l'espagnol, l'italien, le catalan ou le portugais etc. Cet ouvrage semble être le premier à porter le nom de Vie de Jésus[2].
Ses écrits pourraient être à l'origine de la méthode de méditation des mystères du rosaire d'Adolphe d'Essen : « On ne saurait exagérer l'importance de cet ouvrage considérable qui propose, au long des 181 chapitres, la suite intégrale des mystères du Christ, depuis sa sortie du Père jusqu'à la récapitulation finale des siens dans la gloire. Ni avant, ni après Ludolphe, l'ensemble du contenu de l'Évangile ne fut offert avec cette ampleur et sous cette forme à la méditation du chrétien »[3]. Ce livre se trouvait dans la bibliothèque de saint Ignace de Loyola lorsque celui-ci se convertit durant sa convalescence et il lut sous la plume de Ludolphe : « Au ciel, nous serons appelés jésuites par Jésus lui-même, c'est-à-dire sauvés par le Seigneur »[4]. Certains exemplaires sont conservés à Nancy[5] ainsi que dans la plupart des grandes bibliothèques et des bibliothèques monastiques[6] depuis le XVe siècle.
L'autographe du livre est brûlé en 1870[7].
Les traductions ont plutôt été adressées aux laïcs et les éditions en latin imprimées pour les monastères et les religieux. Quelques exemplaires enluminés seront destinés aux gens riches et à la noblesse[12]. Ignace de Loyola lut probablement la traduction en castillan, et elle influença plus tard ses méthodes de méditation de l’Évangile dans les Exercices spirituels [13]. En 1400, la Bonaventura Ludolphiaanse Leven van Jezus est né aux Pays-Bas. Il s'agit d'une compilation de la Vita Christi et des Meditationes vitae, un pseudo Bonaventura. Écrit pour des laïcs, ce livre largement diffusé aux Pays-Bas a eu beaucoup d'influence sur la dévotion moderne. Certaines œuvres d'art se rapportent à la Vita Christi (sculpture, peinture, vitraux) [14].
Éditions anciennes : Vita Jesu Christi, par Ludolphus (de Saxonia) et Ludolphi de Saxonia Vita Jesu Christi redemptoris nostri, par Ludolphus (de Saxonia)
Éditions contemporaines Elibron Classics :