La Fanette s'inscrit parmi les grands classiques de Jacques Brel.
Historique
Jacques Brel écrit La Fanette, en 1962, dans sa maison de Roquebrune-Cap-Martin. Il la chante en public pour la première fois le à Schaerbeek et l'enregistre studio en . Isabelle Aubret, alors en tournée avec Jacques Brel, lui demande l'autorisation d'interpréter la chanson. Il consent et elle l'enregistre peu de temps avant d'être victime d'un accident de la route qui la rend invalide pour une durée a priori longue. Ému, Jacques Brel décide de lui céder tous ses droits sur La Fanette, par l'intermédiaire de son producteur Gérard Meys[1].
Analyses et interprétations du texte
Selon Bruno Hongre et Paul Lidsky, les vers suivants évoquent la mort de deux amants[2] :
« Faut dire
Que c'est bien ce jour-là
Qu'ils ont nagé si loin
Qu'ils ont nagé si bien
Qu'on ne les revit pas »
(paroles Jacques Brel, extraits)
Pour Eddy Przybylski, il s'agit d'un meurtre[précision nécessaire]. Il explique également comment Isabelle Aubret a ajouté, avec l'aval de Jacques Brel, un texte d'introduction pour justifier l'interprétation par une femme de la chanson[1]. Elle y évoque comment « en flânant sur la plage » elle rencontre un « homme qui regarde la mer [...], et qui disait : « Nous étions deux amis et...»[3]
Comme dans de nombreuses chansons de Brel, le texte joue des séries d'opposition : elle/moi, nous/elles, moi/eux, « Faut dire qu'elle était belle Et je ne suis pas beau », « Faut dire qu'elle était brune
Tant la dune était blonde »[2].
La rhétorique des couplets intermédiaires s'appuie sur l'anaphore« Faut dire ». Le sentiment de puissance amoureuse est traduit par un recours à l'espace : « Et tenant l'autre et l'une
Moi je tenais le monde »[2].