Un vieil évêque agonisant a une vision et réalise peu avant sa mort qu'il a passé son existence en vain. L'épisode, qui consiste principalement en une longue séquence de rêve, s'inspire de la parabole du figuier stérile.
Riccetto (Ninetto Davoli) marche dans les rues de Rome sans se rendre compte du mal et de la souffrance qui l'entourent. Dieu lui parle, mais il n'écoute pas. La longue séquence, alternant avec des images de Riccetto dansant dans les rues avec une grande fleur rouge à la main, et souvent superposée avec des séquences représentant les images les plus crues de l'histoire de la première moitié du XXe siècle, se termine par la mort du protagoniste, coupable de ne pas avoir su renoncer à son innocence pour ouvrir les yeux sur le monde qui l'entoure.
À la veille de leur mariage, deux jeunes fiancés (elle est française, et lui italien) se retrouvent à discuter dans un toit-terrasseromain avec vue sur la ville. Le dialogue entre le jeune homme issu du milieu prolétaire, qui parle comme un marxiste, et la jeune femme issue de la bourgeoisie parisienne, révèle l'impossibilité du mariage entre deux jeunes gens issus de milieux si différents. Ils renoncent à l'amour et se séparent d'un commun accord, malgré leur tendresse mutuelle.
dans une salle de classe, des étudiants d'ultra-gauche et des étudiants conservateurs se livrent à une joute oratoire avec des jeux de rôle. Ce faisant, « l'interaction entre répression et violence et la colère impuissante de l'opposition estudiantine de 1968 apparaissent au grand jour ». Selon Goffredo Fofi, l'épisode « montre la réalité et la vitalité de la première période du mouvement étudiant »[1].
Fiche technique
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Titre italien : Amore e rabbia
Titre français : La Contestation ou Évangile 70[2]
La Contestation a été tourné en 1968 et est sorti en 1969. Il a été conçu comme un film à cinq sketches, chacun devant être réalisée par un réalisateur célèbre[3]. Les films à épisodes étaient un format assez populaire pour les films à la fin des années 1960[4].
Initialement, le film devait s'appeler Évangile 70 (en italien : Vangelo '70), car les intrigues de toutes les parties du film sont étroitement liées à des histoires bibliques[5]. Par exemple, dans le sketch Indifférence de Carlo Lizzani, le criminel qui sauve les victimes d'un accident, auxquelles personne ne prête attention, rappelle le héros de la parabole du bon Samaritain. Le sketch L'Agonie de Bernardo Bertolucci fait référence à la parabole du figuier stérile[6]. Le segment de Pier Paolo Pasolini, La Fleur de papier, met en scène un héros coupable de ne pas avoir su renoncer à son innocence pour ouvrir les yeux sur le monde qui l'entoure, et qui in fine est frappé par la foudre[7]. À l'origine, les trois courts-métrages devaient être associés à celui de Valerio Zurlini, Assis à sa droite[8]. De cette façon, les croyances chrétiennes et leurs actions auraient été transposées dans l'ère moderne. Outre les réalisateurs, deux scénaristes, Puccio Pucci et Piero Badalassi, en sont également les auteurs[9]. Cependant, Assis à sa droite est ensuite devenu un long-métrage sorti indépendamment, après quoi les trois segments restants sont associés aux deux courts-métrages L'Amour de Jean-Luc Godard et La Contestation (Discutiamo, discutiamo) de Marco Bellocchio. Le titre de ce dernier segment a été donné dans la version française au film entier[10], connu sous son titre original Amore e rabbia (litt. « L'amour et la rage »).
Notes et références
↑cité d'après le programme du cinéma berlinois Arsenal(de) d'octobre 2012, rétrospective Marco Bellocchino, p. 10
↑(en) F. Gérard, T.J. Kline et B. Sklarew, Bernardo Bertolucci: Interviews.. — Jackson, University Press of Mississippi, (ISBN1-57806-204-7), p. 31
↑(de) Dietrich Kuhlbrodt,, Hans Helmut Prinzler et Karsten Witte, Bernardo Bertolucci (Reihe Film, v. 24), Munich, C. Hanser Verlag, (ISBN3-446-13164-7), p. 257