Le Lötschental est la plus grande vallée latérale du versant nord du canton du Valais en Suisse. Elle longe sur 27 kilomètres les sommets de la frontière entre le Valais et le canton de Berne. Le principal village est Kippel avec 500 habitants. Les autres villages sont Ferden, Wiler, Blatten et Fafleralp.
Géographie
D'une longueur de 27 kilomètres (depuis le Lötschenlücke jusqu'à Gampel) et couvrant une surface de 150 km2, le Lötschental se trouve au sud des Alpes bernoises. Dans toute la vallée coule la Lonza dont les eaux sont retenues artificiellement par un barrage à la hauteur de Ferden. Le fond de la vallée donne accès, par le Lötschenlücke, au Grosser Aletschfirm (glacier donnant naissance au glacier d'Aletsch), entre ces deux vallées on trouve du nord-ouest au sud-est :
La vallée peut être divisée en deux parties principales. La partie supérieure de la vallée suit l'axe nord-est sud-ouest (amont vers aval) avec dans l'ordre les villages de Blatten, Wiler et Kippel. La partie inférieure se trouve de Ferden (1 375 m) à Gampel (634 m) et axée du nord vers le sud. Le village de Ferden - qui marque un coude dans la vallée - est situé en amont du portail sud du tunnel du Lötschberg à Goppenstein.
La partie supérieure de la vallée, sur sa rive droite est dans un premier temps mitoyenne à la vallée de la Lütschine (canton de Berne). De l'amont vers l'aval on distingue :
Le Kleines Tschingelhorn marque le passage entre la vallée de la Lütschine (coulant vers l'est) et la vallée de la Kander coulant vers l'ouest. À partir du Kleines Tschingelhorn et vers le sud-ouest le Lötschental est séparé de la vallée de la Kander par :
Cette partie supérieure de la vallée est, sur sa rive gauche, accolée à quelques petites vallées alimentant le glacier d'Aletsch puis directement le Rhône, de l'amont vers l'aval on trouve :
Entre le Ferdenrothorn (rive droite) et le Hogleifa (rive gauche), la vallée oblique vers le sud pour entrer dans sa partie inférieure. Dans cette partie basse de la vallée, sur la rive droite, on trouve quelques sommets et cols séparant le Lötschental de vallées affluents du Rhône :
Le Lötschental était entièrement couvert de glace durant le Pléistocène et dans sa partie supérieure, encore durant le Petit âge glaciaire[1]. Le profil particulier de la vallée, un U asymétrique, témoigne de l'ancienne présence du glacier et des différences géologiques entre les deux versants.
Le versant sud, très escarpé avec une pente de 40 degrés, comporte des cirques glaciaires. Des torrents s'écoulent du massif du Bietschhorn au milieu d'éboulis et de rigoles issues de l'érosion. Leurs eaux proviennent du Nestgletscher et du Birchgletscher, des glaciers accrochés au Bietschhorn. Lors de son recul durant l'Holocène, le glacier laissa derrière lui des sédiments qui s'accumulèrent en particulier dans la vallée supérieure. Ce phénomène eut pour conséquence d'accentuer l'érosion puisque la Lonza empruntait désormais un cours plus pentu.
Tourisme
Le Lötschental a su préserver un aspect sauvage : on y rencontre relativement peu de touristes par rapport aux autres régions valaisannes. Les principales activités touristiques sont le ski et les randonnées, avec quelques installations de remontées mécaniques (Wiler-Lauchernalp et Hockenhorngrat ouvert en ). Les zones sud et est du Lötschental font partie de la région glaciaire de la Jungfrau-Aletsch-Bietschhorn qui a été déclarée comme patrimoine naturel mondial par l'UNESCO le .
Le Lötschental est plus particulièrement connu pour ses Tschäggättä (nom féminin difficilement traduisible par « sorcière », « femme simple d'esprit » ou « être étonnant »), des personnages monstrueux que l'on voit dans les rues des villages de la vallée pendant le carnaval[2].
Artistes
Albert Nyfeler(de) (1883-1969), peintre, photographe et collectionneur, originaire du canton de Berne, a vécu de nombreuses années à Kippel. Tout au long de sa vie, Albert Nyfeler a collecté des objets qui ont fourni des informations sur les habitants du Lötschental au cours des siècles passés. Ses collections, archives photographiques et picturales sont la base du musée de Kippel ouvert en 1982. Maurice Chappaz s'est servi d'une partie des photographies d'Albert Nyfeler pour son livre Lötschental secret, les photographies historiques d'Albert Nyfeler, publié en 1975.
Annexes
Sources
Carte topographique suisse
Notes et références
↑Thomas Mosimann, Untersuchungen zur Funktion subarktischer und alpiner Geoökosysteme: Finnmark (Norwegen) und Schweizer Alpen, Physiogeographica, tome 7, Bâle, p. 488, 1985.