Kōsō Abe(阿部 孝壮, Abe Kōsō?) ( - ) est un vice-amiral de la marine impériale japonaise. Affecté aux îles Mariannes durant la Seconde Guerre mondiale, il en est de fait le gouverneur-militaire au moment où les Américains lancent le raid de Makin en , l'une des premières opérations terrestres des États-Unis contre le Japon après l'attaque sur Pearl Harbor. Les Américains repartent de l'île après avoir mené leur opération avec succès mais laissent neuf hommes derrière eux qu'Abe fait exécuter par décapitation. Après 1945, il est arrêté et condamné pour crimes de guerre. Il est exécuté par pendaison en 1947.
Nommé lieutenant en 1918, lieutenant-commandant en 1924 puis commandant en 1930, il sert comme officier en chef de l'artillerie sur les destroyers Yamakaze et Akikaze, les croiseurs Asama, Naka et Ashigara, et les cuirassés Haruna, Yamashiro et Hyūga. Il est promu capitaine le .
Abe reçoit son premier commandement le avec le croiseur Jintsū. Il sert par la suite comme capitaine du Naka, du Tenryū, du Mikuma, du Myōkō, et du Hiei dans les années 1930.
Du au , Abe est commandant de la 6e base à Kwajalein dans les îles Marshall dont il est de ce fait le gouverneur-militaire.
Les 17 et , une force d'environ 200 soldats américains débarque en sous-marins sur l'île Makin. Ce raid de Makin a pour but de détruire les installations japonaises, de récolter des informations, de tester les tactiques de raids, de remonter le moral des Américains et de possiblement divertir l'attention japonaise de Guadalcanal. Bien qu'ayant perdu trente des leurs, les soldats américains tuent 85 à 160 Japonais, détruisent la station de radio, le dépôt de carburant, le matériel et les installations. Le raid attire l'attention de la presse américaine et fait même l'objet d'un film de propagande, Gung Ho!, la même année, mais son importance militaire reste faible. Neuf soldats américains sont accidentellement laissés derrière durant le raid et sont capturés par les Japonais et emprisonnés à Kwajalein pendant un mois.
Le plan initial était d'envoyer ces prisonniers américains au Japon pour y être détenus. Cependant, malgré les protestations du capitaine Yoshio Obara, un des commandants japonais sur place, et du commandant Hiusakichi Naiki, le chef de la police militaire locale, Abe ordonne l'exécution des prisonniers par décapitation le [2].
Du au , Abe est commandant de l'école d'artillerie navale de Tateyama. Jusqu'à la fin de la guerre, il sert comme commandant des unités de la base navale de Sasebo à Kyūshū[1].
Après la guerre, Abe est arrêté par les autorités d'occupation américaines et accusé de crimes de guerre, principalement en raison des témoignages sur ses actes lors du raid de Makin. Il est extradé à Guam où un tribunal militaire le condamne pour « violation de la loi et de la pratique de la guerre et des standards moraux d'une société civilisée ». Abe est exécuté par pendaison le à Guam[3].
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kōsō Abe » (voir la liste des auteurs).
Samuel Eliot Morison, Aleutians, Gilberts and Marshalls, June 1942-April 1944, vol. 7 of History of United States Naval Operations in World War II, Boston, Little, Brown and Company,
W. Emerson "Tripp" Wiles, Forgotten Raiders of '42 : The Fate of the Marines Left Behind on Makin, Potomac Books, , 169 p. (ISBN978-1-59797-055-6, lire en ligne)
Young, Howard. "Carlson's Raiders on Makin, 17–18 August 1942", Marine Corps Gazette 87(8): August 31, 2003.
(en) Philip A. Crowl et Edmund G. Love, « Seizure of the Gilberts and Marshalls », United States Army in World War II - The War in the Pacific, United States Army Center of Military History, Department of the Army, (consulté le ), p. 60–66 - Briefly describes the Makin Raid and its impact on future U.S. operations in the Gilbert Islands.
Jon T. Hoffman, « Makin » [brochure], FROM MAKIN TO BOUGAINVILLE: Marine Raiders in the Pacific War, Marine Corps Historical Center, (consulté le )