Kernilis

Kernilis
Kernilis
L'église paroissiale Sainte-Anne.
Blason de Kernilis
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Brest
Intercommunalité Communauté Lesneven Côte des Légendes
Maire
Mandat
Sandra Roudaut
2020-2026
Code postal 29260
Code commune 29093
Démographie
Gentilé Kernilisiens
Population
municipale
1 418 hab. (2022 en évolution de −3,27 % par rapport à 2016)
Densité 140 hab./km2
Population
agglomération
25 712 hab.
Géographie
Coordonnées 48° 34′ 19″ nord, 4° 25′ 04″ ouest
Altitude Min. 6 m
Max. 77 m
Superficie 10,13 km2
Type Bourg rural
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Brest
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Lesneven
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Liens
Site web Site de la commune

Kernilis [kɛʁnilis] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.

Géographie

Description

Kernilis se trouve dans le Pays de Léon à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Lesneven. Le finage communal forme un quadrilatère de forme proche d'un carré limité au sud par la vallée de l'Aber Wrac'h, à cet endroit petit fleuve côtier. Sa limite nord coïncide avec le tracé de la D 32, ancienne voie romaine (voir ci-dessous). Le bourg de Kernilis se trouve à 60 mètres d'altitude, les altitudes au sein du territoire communal allant de 78 mètres dans la partie nord-est, proche de Croas-ar-Justiçou à 6 mètres dans l'angle sud(ouest, là où l'Aber Wrac'h quitte le territoire communal. Le bourg de Kernilis est nettement excentré vers le sud au sein du finage communal. Les principaux hameaux sont Kerscao, Tréverroc, Kerbrat (Kerbrat-an-Dour et Kerbrat Huella), dans la partie nord et Kerlouron, Carman, Kergouesnou et Le Moguer dans la partie sud du territoire communal.

Communes limitrophes

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (°C), fraîches en été et des vents forts[2]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 9,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 015 mm, avec 16,9 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Ploudaniel à 9 km à vol d'oiseau[4], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 146,8 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme

Typologie

Au , Kernilis est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brest, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[9]. Cette aire, qui regroupe 68 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[10],[11].

Occupation des sols

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (89,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (52,1 %), zones agricoles hétérogènes (31,3 %), zones urbanisées (7,9 %), forêts (4,7 %), prairies (4 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie

Le nom de la commune en breton est Kerniliz[réf. souhaitée].

Étymologie

Le nom de la paroisse puis celui de la commune est breton. Il provient de la contraction de Ker an Ilis signifiant « le village de l'église »[13].

Histoire

Préhistoire et Antiquité

Transcription de la borne milliaire de Kerscao trouvée à la limite de Saint-Frégant et Kernilis.

Au nord du finage communal de Kernilis, la limite communale avec Saint-Frégant est formée par l'ancienne voie romaine (actuelle D 32) allant de Vorgium (Carhaix) et Vorganium (Kerilien en Plounéventer) à Plouguerneau (Tolente ?) dont l'ancienneté est attestée par la borne milliaire de Kerscao. Des traces d'installation gallo-romaine ont été découvertes à Kerbrat-Huella, à Kersuland et à Tréverroc[14].

L'emplacement de la croix antique de Croas ar Justiçou, dont le nom indique l'endroit où les seigneurs de Penmarc'h (dans la commune de Saint-Frégant) rendaient la justice, correspond à un ancien carrefour antique : vers l'est, un très ancien chemin qui se dirige en ligne droite vers Lesneven et qui porte dans la tradition locale nom de « voie romaine » et qui passe par d'anciens centres paroissiaux (Guicquelleau, Lannuchen, Élestrec) même si ceux-ci sont désormais délaissés ; vers l'ouest, une ligne continue de talus débouche, dans la commune de Kernilis, sur une voie dénommée en breton Streat Hir (« Chemin long ») et mène jusqu'à l'établissement gallo-romain de Kerbrat-Huella, dans la commune de Kernilis ; un troisième chemin, vers le nord-ouest, va en direction du château de Penmarc'h. D'autres traces actuelles de l'ancienne cadastration antique existent ; des traces toponymiques aussi : par exemple de nombreux champs portent le nom de An Nemeur, déformation du breton An Hent Meur (« La Grand Route »)[15].

Origines

La paroisse de Kermavan faisait partie de l'archidiaconé de Kemenet-Ily relevant de l'évêché de Léon et était sous le vocable de sainte Anne. Elle avait comme trève Lanarvily. Elle est issue d'un démembrement de la paroisse primitive de Plouguerneau.

  • avant le XVe siècle : transfert du centre paroissial vers Kernilis
  • 1790 : érection en commune

Moyen Âge

Les ruines du château de Carman en 1836 (dessin du Chevalier de Fréminville).

Le château fortifié de Kermavan (Kermarvan) ou Carman, implanté au lieu-dit Kermaguam (Kervaon en breton) sur la rive droite de l'Aber Wrac'h, a été depuis le XIIIe siècle et jusqu'en 1560 la résidence principale de la famille noble des Kermavan, une des plus puissantes familles de la vicomté de Léon, et la plus puissante de l'archidiaconé du Kemenet-Ily ; elle exerçait sa juridiction d'abord à Kernilis, puis à Plouguerneau et à Lannilis, et avait dans son ressort les paroisses de Kernilis, Plouguerneau, Lannilis, Kerlouan, Guissény, Landéda, Plouvien, Plouider, Plounéour et Loc-Brévalaire. Au XIIIe siècle, les seigneurs de Kermavan annexèrent la seigneurie de Seizploué, située en Plounévez-Lochrist (laquelle devint au XVIIe siècle le marquisat de Maillé). Alain de Kermavan, né en 1195 et mort en 1263, fut inhumé dans le chœur de l'église du prieuré de Lochrist[16].

Mais la famille de Carman habita par la suite principalement au château de Lesquelen en Plabennec, lequel prit progressivement le nom de Kermavan, nom qui se transforme au XVIe siècle en Kerman et au XVIIe siècle en Carman[17]. Les armoiries de la famille de Carman sont représentées sur un vitrail de la chapelle de Saint-Jean-Balanant à Plouvien[18].

Un dicton connu du Léon célèbre « l'antiquité de Penhoët, la vaillance du Chastel, la richesse de Kermavan et la chevalerie de Kergournadec'h ».

Époque moderne

En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Quernilis [Kernilis] de fournir 20 hommes et de payer 131 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[19].

Révolution française

En mars 1793, Kernilis fit partie, avec Guissény, Plounéventer, Ploudaniel, Plouguerneau et Kerlouan, des communes condamnées à payer en tout 40 600 livres de dédommagement pour s'être rebellée contre le gouvernement républicain[20] (Kernilis et Lanarvily eurent à payer 500 livres[21]).

Politique et administration

Liste des maires

Les maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1794 1804 François Marie Kerbrat    
1804 1808 Gabriel Marie Chapalain    
1808 1821 Jean Tanguy    
1821 1825 Claude François Colin    
1825 1850 Jean Le Gall    
1853 1884 François Landuré    
1884 1888 Jean Lavanant    
1888 1904 Gabriel Chapalain   Petit-fils de Gabriel Marie Chapalain
1904 1913 Pierre Le Roux    
1913 1919 Vincent Mazé    
1919 1936 Louis Landuré   Cultivateur, petit-fils de François Landuré
1979 23 mai 2020 Pierre Adam DVD Retraité
23 mai 2020 En cours Sandra Roudaut[22]    
Les données manquantes sont à compléter.

Jumelages

Héraldique

Blason de Kernilis Blason
D'or au lion d'azur, au chef d'argent chargé de trois mouchetures d'hermine de sable.
Détails
Le blason reprend les armes de la famille de Kermavan .
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[25].

En 2022, la commune comptait 1 418 habitants[Note 2], en évolution de −3,27 % par rapport à 2016 (Finistère : +1,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 4006018499709829959931 0471 006
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
959960916878881847875850821
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
844840799815862827839803797
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
8387717809051 0161 0501 1521 1851 324
2014 2019 2022 - - - - - -
1 4561 4221 418------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
Histogramme de l'évolution démographique

Monuments et sites

  • Monument aux morts de 1914-1918 ;
  • Église Sainte-Anne.
Monument aux morts de 1914-1918.
  • Un des 4 ifs plantés par le seigneur de Maillé-Carman (un huguenot) qui fut tué en duel par le seigneur de Troménec à Landéda, un ligueur, survit encore : il a environ 400 ans et 3,5 mètres de circonférence à 80 cm du sol[28].

Événements

Naissances

Décès

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

  1. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  2. Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.

Cartes

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Les zones climatiques en Bretagne. », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Kernilis et Ploudaniel », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Ploudaniel-Inra » (commune de Ploudaniel) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Ploudaniel-Inra » (commune de Ploudaniel) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  8. « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
  9. a et b Insee, « Métadonnées de la commune ».
  10. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Brest », sur insee.fr (consulté le ).
  11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  13. Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne : plus de 1200 noms expliqués, Paris, Christine Bonneton Éditeur, , 231 p. (ISBN 2-86253-283-5), p. 160.
  14. « Kernilis », sur topic-topos.com via Internet Archive (consulté le ).
  15. René Sanquer et Patrick Galliou, Le « château » gallo-romain de Keradennec en Saint-Frégant (Finistère), revue Annales de Bretagne, année 1969, volume 76, n° 76-1, pages 177-187
  16. Jean-Paul Soubigou, Le Léon dans la Bretagne des Xe – XIe siècles, "Annales de la Bretagne et des Pays de l'Ouest", 2013, consultable https://abpo.revues.org/2668
  17. « Histoire de Lez-kelen », sur pagesperso-orange.fr (consulté le ).
  18. René Kerviler, "Répertoire général de bio-bibliographie bretonne. Livre premier, Les bretons. 7,BROU-CARN", 1886-1908, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58176362/f462.image.r=Plouvien.langFR
  19. "Ordonnance... portant imposition pour la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne", 1759, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97412315/f8.image.r=Plovan
  20. Charles-Laurent Marie, "Histoire de la Bretagne républicaine depuis 1789 jusqu'à nos jours", 1875, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57656266/f151.image.r=Ploun%C3%A9venter.langFR
  21. Prosper Levot, "Histoire de la ville et du port de Brest pendant la Terreur", consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96132324/f88.image.r=guiss%C3%A9ny?rk=3326196;4
  22. « Kernilis. Sandra Roudaut, élue nouveau maire de la commune », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  23. « Le Comité du jumelage de Kernilis-Le Bonhomme prépare son 40e anniversaire », sur Le Télégramme, (consulté le ) : « Créé en 1980 (…) le Comité de jumelage Kernilis-Le Bonhomme a passé le cap des 40 ans en 2020. »
  24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  26. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  27. Fiches Insee - Populations de référence de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022.
  28. Jean Auffret, "Les arbres vénérables de Bretagne", Les éditions de la Plomée, 2002, (ISBN 2-912113-48-2).

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