Kamilo Gata naît à Futuna le 12 décembre 1949. Après des études à l'école primaire de Malaetoli puis au collège de Lano à Wallis[1], il part en Nouvelle-Calédonie au séminaire de Saint-Léon de Paita[1]. Il poursuit ses études supérieures en France métropolitaine : il obtient une maîtrise de droit privé en 1974[2] à la faculté de droit de Lyon[1] et devient avocat[3]. Il entre au Bureau de l'administration générale et des élections de Wallis en 1977[2]. En 1982, il part à Clermont-Ferrand se former à l'école des impôts et obtient le grade d'inspecteur des impôts[2].
Carrière politique
Kamilo Gata devient conseiller technique du Rassemblement pour la République (RPR) à Wallis-et-Futuna. Néanmoins, « déçu par l'immobilisme de son parti d'origine » et en opposition avec le député Benjamin Brial, en poste depuis 1967, il se présente à l'élection égislative de 1988 pour être député de la circonscription de Wallis-et-Futuna. En raison de la dispersion des voix de l'opposition, c'est finalement Benjamin Brial qui est élu[4]. Néanmoins, l'élection est annulée par le Conseil constitutionnel le [5]. Une élection législative partielle est tenue au début de l'année suivante et Kamilo Gata la remporte sous l'étiquette du Mouvement des radicaux de gauche[4]. Jeune candidat (30 ans), Gata reçoit l'appui de Michel Hoatau et Gaston Lutui[6], des deux rois de Futuna ainsi que les votes des jeunes générations, désireuses de changement[3]. En raison de ses liens avec la gauche, la communauté wallisienne et futunienne de Nouvelle-Calédonie le soutien également[3]. Pour David Chappell, Kamilo Gata a réussi à réduire l'écart entre Wallis, plus peuplée et développée, et Futuna, davantage isolée[3].
Kamilo Gata décide de se représenter aux législatives de 1993 et est réélu face à Clovis Logologofolau du RPR avec 52,4 % des voix[6]. Aux élections territoriales de 1994, sa coalition, l'Union Populaire pour Wallis et Futuna (UPWF) remporte sept sièges sur 20, tandis que le RPR garde la majorité[6]. L'UPWF se détache du MRG pour se rapprocher du Parti Socialiste[2]. Cependant, trois ans plus tard, le 16 mars 1997, de nouvelles élections territoriales ont lieu à la suite d'un blocage sur le budget. Elles sont remportées par le RPR (14 sièges) et Victor Brial (neveu de Benjamin Brial) devient président de l'assemblée territoriale : c'est un recul pour le parti de Kamilo Gata. Néanmoins, l'élection territoriale est partiellement annulée en raison d'irrégularités[6].
Kamilo Gata est candidat à un 3e mandat lors des législatives de mai-juin 1997[7] ; il arrive en deuxième position au 1er tour avec 37,85 % derrière Victor Brial, qui recueille 42,79 %. Gata est battu au second tour avec 48,66 % contre 51,34 % pour son adversaire[6]. L'année suivante, une nouvelle élection territoriale partielle a lieu et le RPR n'a plus que 11 sièges à la nouvelle élection et l'UPWF en obtient six[6]. En septembre 1998, Kamilo Gata se présente à l'élection sénatoriale, mais est battu par Robert Laufoaulu, candidat présenté par Victor Brial[6].
↑ abc et dDominique Guillaud, Christian Huetz de Lemps et Olivier Sevin, Îles rêvées: territoires et identités en crise dans le Pacifique insulaire, Presses Paris Sorbonne, (ISBN978-2-84050-268-5, lire en ligne), p. 185
↑ abc et d(en) David Chappell, « Transnationalism in central Oceanian politics: a dialectic of diasporas and nationhood? », Journal of the Polynesian Society, vol. 108, , p. 237-304 (lire en ligne)
↑ a et bFrédéric Angleviel, « Wallis et Futuna, 1981-1988. Nouveaux dynamismes et permanences insulaires », dans Jean-Marc Regnault, François Mitterrand et les territoires français du Pacifique (1981-1988), mutations, drames et recompositions, enjeux internationaux et franco-français, , p. 441-444