Kamianets-Podilskyï (en ukrainien : Кам’янець-Подільський) ou Kamenets-Podolski (en russe : Каменец-Подольский ; en polonais : Kamieniec Podolski) est une ville de l'oblast de Khmelnytskyï, en Ukraine occidentale. Sa population s'élevait à 99 755 habitants en 2019.
Kamianets-Podilskyï est arrosée par la rivière Smotrytch, un affluent du Dniestr, et se trouve à 63 km au nord-est de Tchernivtsi, à 88 km au sud-ouest de Khmelnytsky et à 343 km au sud-ouest de Kiev[1].
Son nom vient de kamin’ (камінь) ou kamen signifiant « pierre » en vieux slave, et de Podolie (Поділля), dont Kamenets-Podolski est considérée comme la capitale historique.
Histoire
Antiquité
Plusieurs historiens considèrent qu'une ville fut fondée sur ce site par les anciens Daces qui vivaient dans ce qui correspond de nos jours à la Roumanie, la Moldavie et des portions de l'Ukraine[2]. Les historiens affirment que les fondateurs nommèrent l'établissement Petridava ou Klepidava dont l'origine vient du grecpetra ou en latinlapis signifiant « rocher » et en dacedava signifiant « ville »[2],[3].
À l'époque romaine, Kamianets-Podilskyï semble être un centre d'échange avec la province romaine de Dacie, comme en témoignent les pièces de monnaie romaines et d'autres objets découverts sur le site. La ville a peut-être même servi de place de garnison pour l'armée romaine[4].
Moyen Âge
Kamianets-Podilskyï est mentionnée pour la première fois en 1062 comme faisant partie de la Rus' de Kiev. En 1241, elle fut détruite par les Mongols. Annexée en 1352 par le roi Casimir III de Pologne, elle devint la capitale de la voïvodie de Podolie, et le siège de l'administration civile et militaire. Stratégiquement très importantes, les fortifications de la ville furent constamment renforcées par les rois polonais pour défendre la Pologne contre les invasions ottomanes et tatares.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les 27 et , des unités des Einsatzgruppen (groupes mobiles d'extermination) stationnées à Kamianets-Podilskyï et des troupes sous le commandement du plus haut responsable des SS et de la police pour la région Sud, le général SS Friedrich Jeckeln, procédèrent à des exécutions de masse de 18 000 Juifs déportés de Hongrie ainsi que de la population juive locale. D’après le rapport de Jeckeln lui-même, 23 600 Juifs furent massacrés à 15 km de Kamianets-Podilskyï. Il s'agissait du premier meurtre de masse à grande échelle, qui inaugurait la mise en œuvre de la « Solution finale » (voir Massacre de Kamenets-Podolski)[6].
La bataille de la poche de Kamianets-Podilskyï se déroule en 1944.
↑OA Plamenitskaïa, « Ossobennosti srednevekovoï zastroïki tsentra Kamentsa-Podolskogo » in Arkhitektournoe nasledstvo, 33, 1986, p. 60, cité dans Sophia Senyk, « A history of the Church in Ukraine », in Orientalia Christiana Analecta, Rome, Pontificio Istituto Orientale, vol. 1 (sur 5 prévus), 1993, p. 10.