Konstantínos « Kóstas » Grammatópoulos naît à Athènes, en Grèce, en septembre 1916. Quelques années auparavant, ses parents quittent Constantinople pour s'installer dans la capitale grecque. Son père, Panagiótis Grammatópoulos, est un artiste ébéniste originaire de Rýssion ou Aretsoú, petite ville côtière à population majoritairement grecque située à l'est de la Propontide, à une distance d'environ 40 km de la ville de Constantinople[3].
En 1940, alors qu'il est encore étudiant, il crée certaines des affiches patriotiques les plus connues sur le thème de la Guerre italo-grecque[5],[6]. Parmi ces affiches, figurent Les héroïnes de 1940 (grec moderne : Οι Ηρωίδες του 1940) représentant les femmes grecques du Pinde, Viens les chercher (Έλα να τα πάρης) représentant un soldat grec pointant sa lance, Allons enfants de la Grèce (Εμπρός της Ελλάδος παιδιά), entre autres. Il crée également diverses brochures, ainsi que du matériel de propagande pour la lutte de la résistance. Pour ces actions, il est arrêté, puis torturé, par les forces d'occupation allemandes.
En 1942, il commence sa carrière professionnelle en réalisant une série de portraits de nombreux grands écrivains grecs pour le compte du magazine Néa Estía[4]. Plus connus de cette série sont ses portraits de Kostís Palamás, Ángelos Terzákis, Ilías Venézis, Miltiádis Malakássis, Ángelos Sikelianós, entre autres. À la même époque, il commence à illustrer des livres à caractère littéraire et éducatif[7]. L'illustration de livres constitue une activité importante tout au long de sa vie. En effet, il illustre plus d'une centaine de livres[4], ainsi que plusieurs numéros du magazine Klassiká Ikonografiména (« Kolokotrónis », « Thésée et le Minotaure », « Persée et Andromède », entre autres).
Les deux abécédaires destinés aux élèves de la première classe de l'école primaire, qu'il illustre en 1949 et en 1955, sont particulièrement connus parmi la population grecque. La commande de l'illustration de ces deux alphabets est le résultat de sa première place dans les deux concours nationaux respectifs de l'Organisation pour la publication de manuels scolaires. En 1949, lors de l'Exposition internationale du livre scolaire à Laeken, en Belgique, et plus particulièrement lors du Symposium pédagogique mondial qui s'y tient, il reçoit le premier prix pour son abécédaire intitulé Les enfants sages (Τα καλά παιδιά)[8].
En 1953, il épouse la peintre Alkmíni Nikolaḯdou. En 1954, après sa réussite au concours de la Fondation des bourses d'État, il poursuit ses études pendant quatre ans à Paris[8], où il étudie notamment la peinture, la gravure, l'estampe et les arts graphiques à l'École supérieure des Beaux Arts, à l'École Estienne et à l'École des Métiers d'Art[9]. Ses années d'études à Paris ont une influence décisive sur son œuvre, son style s'imprégnant d'éléments de l'art moderne[4].
En 1959, il rentre en Grèce et est élu professeur titulaire à l'École des beaux-arts d'Athènes, où il occupe la chaire de gravure[8],[9]. Outre la gravure, il enseigne également l'art du livre à l'École des beaux-arts d'Athènes, où il fonde l'atelier correspondant. Professeur jusqu'en 1985, il est pendant plusieurs années directeur (1973-1975), ainsi que doyen (1978-1980) de l'école[5]. L'élection de Grammatópoulos au titre de professeur de l'École des beaux-arts coïncide avec le début d'une nouvelle période de son œuvre, au cours de laquelle il réalise des gravures en couleur (gravures sur bois) de dimensions inhabituelles, dans un style et une interprétation tout à fait nouveaux et entièrement personnels, sur des thèmes principalement inspirés de la mer Égée et de la mythologie grecque. Cette période dure jusqu'au début des années 1980.
La dernière période créative de sa vie, jusqu'au début des années 1990, est consacrée à la peinture et à la lithographie en couleur, introduisant de nouvelles techniques inventives, ainsi que de nouvelles expressions artistiques. Il est également membre de la Chambre grecque des beaux-arts (Επιμελητηρίου Εικαστικών Τεχνών Ελλάδος ou ΕΕΤΕ).
Il meurt le , à l'âge de 87 ans, des suites d'une longue maladie[6].
↑(el) Vassílis I. Trizónis, « Κώστας Γραμματόπουλος (1916-2003): Ο χαράκτης της παιδικής μας ψυχής » [« Kóstas Grammatópoulos (1916-2003) : le graveur de notre âme d'enfant »], To Éftypon, nos 11/12, , p. 15–21 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑ a et b(el) Marínos Kalligás et Níkos Zías, Σύγχρονη Ελληνική Τέχνη - Ζωγράφοι, Γλύπτες, Χαράκτες [« Art grec contemporain - Peintres, sculpteurs, graveurs »], Athènes, Centre culturel artistique « Óra », , p. 70