À Pétrograd, en , il organise la première exposition futuriste qu'il intitule « Tramway V » et présente des artistes connus sous l'appellation de « cubo-futuristes ». La consigne donnée aux artistes est de ne pas montrer leurs œuvres avant le vernissage. La surprise est de découvrir deux courants distincts : le premier représenté par Kasimir Malevitch qui propose des variations excentriques du cubisme et le second par Vladimir Tatline qui, transposant le cubisme en volume, pousse jusqu'au bout la logique de déconstruction de la forme. Pougny y expose onze de ses œuvres d'inspiration cubiste mais également un relief, Joueurs de cartes, disparu depuis, et une Nature morte composé d'un marteau suspendu à un clou planté dans une feuille de papier. Cette exposition fait scandale. Un critique ne voit dans ses tableaux qu'« un assemblage de matériaux hétéroclites, une barricade de ferraille et de détritus, [au moment où] le sang des enfants russes coule à flots[2]. »
Après la révolution d' à laquelle il se rallie avec enthousiasme, Pougny montre une prédilection pour ce qui ne présente aucune valeur esthétique, les lettres, les chiffres et les objets les plus utilitaires : « l'objet est libéré du sens, pour acquérir un sens nouveau (artistique) sans pour autant perdre son caractère d'objet (à usage social)[3] » et il ne refuse pas la valeur décorative de la couleur. Il est nommé professeur à l'Académie des Beaux-Arts de Petrograd.
Ayant l'impression d'être dans une impasse, « au fond, le Suprématisme reste une construction expérimentale à l'intérieur du tableau », il dessine des « sujets urbains où coexistent une scène narrative dynamique et une organisation géométrique noire et statique »[4]"
En 1919, il s'exile à Berlin d'abord, puis à Paris en 1924 où il francise son nom. En avril 1925, la galerie Barbazanges (Paris) organise une rétrospective.
Dans les années 1940 et 1950, il peint des toiles dans un style intimiste à la Édouard Vuillard.