Durant sa carrière scientifique Jallabert s'intéresse particulièrement à l'électricité et à ses effets thérapeutiques, sujets sur lesquels il entretient une correspondance avec l'abbé Nollet et avec le médecin montpelliérainSauvages de la Croix. Dans ses Expériences sur l'électricité (1748) il expose une théorie opératoire de l'électricité fondée sur l'idée d'un fluide unique, à la manière de Nollet. Jallabert est par ailleurs l'un des premiers, un siècle avant Duchenne, à étudier les contractions musculaires sous l'effet de l'électricité et à en déduire les actions physiologiques des muscles sur les segments articulés des membres. La guérison à l'aide d'un générateur d'électricité statique d'un patient de 52 ans ayant un bras paralysé lui assure une certaine célébrité ; mais les espoirs placés en l'électrothérapie sont vite déçus.
Jean Jallabert expérimentant les effets des pointes et des boules sur les arcs électriques. Gravure de L. Guiguet, initialement publiée dans Louis Figuier. Les Merveilles de la science, 1867-1891, Tome 1.
En 1740, il épouse Sybille Catherine Calandrini[1], une petite-fille de son maître le mathématicien Jean-Louis Calandrini. Le 11 juillet de la même année il achète à Jean-Louis Cramer le château de l'Impératrice à Pregny. Il le revendra, 10 ans plus tard, à Jean-Jacques Pallard[2].
Devenu professeur de mathématiques en 1750 et de philosophie en 1752, Jallabert démissionne de ces charges d'enseignement en 1757 pour poursuivre sa carrière politique. Il vend d'ailleurs son cabinet de physique à son disciple Louis Necker, qui ambitionne de lui succéder à l'Académie. Ayant été élu au Conseil des Deux-Cents en 1746, il devient membre du Petit Conseil en 1757, puis est élu syndic de la république de Genève en 1765, charge qu'il occupera jusqu'à sa mort, due à une chute de cheval survenue selon certaines sources, dans sa propriété de Begnins où il profitait de quelques jours de repos[3], et selon d'autres sources sur le chemin du retour de cette propriété, dans le district de Nyon. Jallabert succombe à ses blessures (causées par un traumatisme crânien) dans la ville voisine de Nyon, selon une lettre mentionnée par Rudolf Wolf[4] écrite par Bonnet (probablement Charles Bonnet) à Haller (probablement Albrecht von Haller) datée du 12 avril 1768.
Publications
(la) Theses physico-mathematicae de gravitate, in quibus ejus leges ex motibus caelestibus deducuntur, ac circa ejus causam mechanicam hypothesis eruditorum examini subjicitur ; quas, Deo dante, sub praesidio D.D. Gabrielis Cramer matheseos professoris, tueri conabitur Johannes Jallabertus, author, 1731
(la) De philosophiae experimentalis utilitate : illiusque et matheseos concordia, 1740 — Leçon inaugurale
Une 2e éd. est parue à Paris, in-12, en 1749. Elle « est une contrefaçon de celle de Genève » contenant de larges extraits de l'édition genevoise et une lettre de Sauvages de Lacroix au Dr Bruhier. Elle a servi de base aux traductions allemandes[5].
(la) Oratio exponens vitam, fata, ac virtutes G. Crameri
Correspondance
Isaac Benguigui, Théories électriques du XVIIIe siècle : correspondance entre l'abbé Nollet (1700-1770) et le physicien genevois Jean Jallabert (1712-1768), Genève, Georg, 1984
René Sigrist, La Nature à l'épreuve. Les débuts de l'expérimentation à Genève (1670-1790), Paris, Classiques Garnier, 2011, p. 168-177.
Paul-Louis Ladame, « Notice historique sur l'électrothérapie à son origine. L'électricité médicale à Genève au XVIIIe siècle », dans Rev. Med. Suisse Romande, Ve année, no 10, , p. 553–572 ; no 11, , p. 625–656 ; no 12, , p. 697–717 Disponible en ligne
(de) Rudolf Wolf, Jean Jallabert von Genf. In : Biographien zur Kulturgeschichte der Schweiz, t. 4, Zurich, (lire en ligne), p. 149-160