Élève de l’École normale supérieure (promotion littéraire de 1932), Jean Gosset obtient son agrégation de philosophie en 1936. Ses premiers postes dans l'enseignement sont à Brest (1936-1938), puis à Vendôme, au lycée Ronsard (1938-1941). Une salle de l’établissement porte désormais son nom en hommage.
C’est en 1933 alors qu’il est encore normalien qu’il rejoint l’équipe d’Esprit. Collaborateur régulier de la revue, il y occupe une place prépondérante qui se mesure moins au nombre d’articles qu’il rédige qu’à l’intense participation qui est la sienne au sein des différents groupes de réflexion mis en place par Emmanuel Mounier, au point que ce dernier le désigne avec Paul-Louis Landsberg comme étant « son bon philosophe ». Il prend aussi une part active dans le développement des groupes Esprit en Bretagne, puis dans les Pays de la Loire ; groupes qui alimenteront le recrutement des premières branches du mouvement Libération-Nord en province. Enfin, il milite au sein des collèges du travail dans le cadre de l’éducation populaire prônée par la CGT.
Mobilisé en septembre 1939 dans le 131e Régiment d'Infanterie, il participe à la campagne des 18 jours, puis à la bataille de Dunkerque. À l’issue de ces combats, il réussit à échapper à la captivité en s’embarquant pour l’Angleterre. Début juin, il revient en France pour participer à la bataille de Normandie. Démobilisé le , il reste en zone occupée et reprend son poste de professeur à Vendôme. Il obtient sa bourse et devient chargé de recherche auprès du CNRS pour finir sa thèse en philosophie des sciences sous la direction de Gaston Bachelard. Officiellement dans le mouvement de RésistanceLibération-Nord à partir de , il participe à la création du réseau de renseignements Cohors-Asturies aux côtés de Jean Cavaillès, dont il est l’adjoint, puis lui succède et dirige le réseau après l'arrestation de ce dernier en . Il est formé au parachutage en Angleterre et est parachuté dans l'Orne le [1]. Le il participe au sabotage de l'usine d'armement Hotchkiss à Levallois-Perret. Jean Gosset est arrêté à son tour en , il est déporté à Neuengamme. Il y décède le .
Inscrit au Panthéon sur la plaque dédiée aux écrivains morts pour la France.
Notes et références
↑Christian Bougeard Histoire de la résistance en Bretagne 1992 éd. J.P. Gisserot p. 71 (ISBN9782877470919)
↑« Jean GOSSET », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
↑« - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
Annexes
Bibliographie
Danielle Rioul-Gosset, Sur les traces de Jean Gosset (1912-1944), Éditions Scripta, 2013
Fabienne Federini, Écrire ou combattre : des intellectuels prennent les armes, Éditions La Découverte, Paris, 2006
Marie Granet, Cohors-Asturies. Histoire d'un réseau de résistance 1942-1944, Éditions des Cahiers de la Résistance, Bordeaux, 1974
Alain Lozac'h, Petit lexique de la Deuxième Guerre mondiale en Bretagne, Éditions Keltia Graphic, Spézet, 2005 [1]
Anonyme, « Jean Gosset », nécrologie, Esprit, , p. 1007-1008
Audigé Simone, « La Baleine allaite ses petits », Maltot, Édition du Moulin vieux, 1990
Farge Yves, Rebelles, soldats et citoyens : carnets d’un commissaire de la République, Paris, Grasset, 1946
Roger Leroux, Le Morbihan en guerre : 1939-1945, Mayenne, Imprimerie de la Manutention, 1986
Henri Queffélec, Un Breton bien tranquille, Paris, Stock, 1978
Pierre Rigoulot, « La nuit blanche de Jean Gosset », in « Visages de la Résistance » La liberté de l’esprit, no 16, Lyon, La Manufacture, 1987, p. 119-131
Roger Secrétain, « Les martyrs de la Résistance, Jean Gosset », La République du Centre,
Senarclens Pierre de, Le mouvement « Esprit » (1932-1941). Essai critique, Lausanne, L’Age d’Homme, 1974