Il fut l'élève de Jacob Christoph Le Blon, qui lui enseigna l'impression en couleurs[1]. Jan l'Admiral ramena la technique de Le Blon aux Pays-Bas et entre 1736 et 1741, il réalisa six gravures anatomiques qui se révélèrent imprimées avec beaucoup plus de précision que celles de son maître. Elles lui permirent de toucher une bourse de la part d'organismes de recherche médicale, ce qui fit avancer l'impression couleur lors des deux décennies suivantes de manières très importante[3].
En 1738, L'Admiral réalise plusieurs gravures pour le milieu médical. L'une des estampes de L'Admiral en 1738 est une vue de la surface concave de la dure-mère[N 3]. La chalcographie du British Museum dispose de différentes épreuves des plaques jaune et bleue (et il y en a eu une troisième, rouge). Elles montrent la grande délicatesse avec laquelle le graveur obtient ces mezzotinte de trois couleurs. Le texte explique qu'il a été préparé comme un spécimen par le Dr Frédéric Ruysch. Une autre estampe plus surprenante encore nous en apprend plus sur cette personne et ses méthodes spéciales avec les spécimens anatomiques : il s'agit de l'effigie d'un pénis disséqué avec en trompe-l'œil des punaises pour retenir la peau[N 4]. L'image, qui représente le drainage du pénis de son sang puis son remplacement par de la cire, est riche en détails sanglants ; L'Admiral y imprime un rouge brillant représentant la cire rouge de façon très réaliste au moyen de profondes rainures gravées dans sa plaque rouge, la dernière des trois à imprimer. Cette façon d'imprimer est d'une grande difficulté technique : l'imprimeur doit jauger à l’œil le bon équilibre entre le jaune, le bleu et le rouge tout en les séparant sur des plaques différentes. Les surimpressions devaient par la suite être parfaites : le support devait passer trois fois dans la presse, une pour chaque couleur. Pour que les trois images soient parfaitement superposées, L'Admiral disposait des trous d'épingle dans l'angle de l'image, et il fallait minutieusement les aligner et s'assurer quelle ne bougeassent pas : le moindre millimètre pouvait être catastrophique pour le rendu, le format de l'image étant assez petit[3].
Notes et références
Notes
↑Il serait né entre le 10 et le 14 janvier, cette date étant celle de son baptême[1].
↑Il serait mort entre le 2 et le 5 juin, cette date étant celle de son enterrement[1].
↑Jan l'Admiral, Icon Durae Matris in concava superficie visae, Amsterdam et Leyde, 1738.
↑Jan l'Admiral, Effigies Penis, Injecta Cera Preparati, publiée à Leyde en 1741 et utilisée comme illustration de Préparation anatomique des parties de l'homme servant à la génération de William Cockburn[6].
↑(nl) « Admiral (Jacob l') », dans Biographisch Woordenboek der Nederlander, Groningue, Biografie Instituut Groningen, J. J. van Brederode, (lire en ligne), p. 69.
(nl) « Admiral (Jan l') », dans Biographisch Woordenboek der Nederlander, Groningue, Biografie Instituut Groningen, J. J. van Brederode, (lire en ligne), p. 69
(nl) Ulrich Thieme et Felix Becker, « L'Admiral, Jan », dans Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler : von der Antike bis zur Gegenwart, Liepzig, Seemann, , p. 190-191
(nl) F. G. Waller et W. R. Juynboll, « Admiral, Jan l' », dans Biographisch woordenboek van Noord Nederlandsche graveurs, Amsterdam, Israël, , 551 p. (ISBN90-6078-070-1), p. 2
(en) F.W.H. Hollsteinet al., Dutch & flemish etchings, engravings and woodcuts ca. 1450-1700, Amsterdam, Hertzberger, , p. 1-2
(en) « L'Admiral, Jan », dans A checklist of painters c1200-1976 represented in the Witt Library, Courtauld Institute of Art, London, Londres, Mansell, , 337 p. (ISBN0-7201-0718-0)
(nl) Pieter A. Scheen et P. Scheen, « Admiral, Jan l' », dans Lexicon Nederlandse beeldende kunstenaars, 1750-1880, 's-Gravenhage, Scheen, , 686 p., p. 3