Jacques Maire, né le à Enghien-les-Bains (Seine-et-Oise), est un diplomate, dirigeant d'entreprise et homme politique français.
Fils d'Edmond Maire, secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) de 1971 à 1988, il est le premier président de Pour un syndicalisme autogestionnaire (PSA), syndicat étudiant proche de la CFDT. Dans les années 1990-2000, il occupe différents postes au sein de la haute administration, dont ceux de conseiller diplomatique, chargé des affaires européennes, auprÚs du Premier ministre Pierre Bérégovoy, et de directeur de cabinet de Dominique Voynet au ministÚre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, ainsi que des postes de dirigeant chez Axa et Vigeo Eiris.
Membre du Parti socialiste puis de La République en marche, il exerce plusieurs mandats électifs en Bretagne dans les années 1990-2000. Il est député de la huitiÚme circonscription des Hauts-de-Seine de 2017 à 2022.
Jacques Maire, né le , est le fils d'Edmond Maire et de Raymonde Le Goff[1].
Il obtient une maĂźtrise de sciences Ă©conomiques de l'UniversitĂ© Paris-Dauphine (1980-1984), ainsi qu'un D.E.S.S. de DĂ©veloppement Ă©conomique de l'UniversitĂ© Paris-Nanterre (1984-1985). Il est Ă©galement diplĂŽmĂ© de l'Institut d'Ă©tudes politiques de Paris (1986)[2], et intĂšgre lâĂcole nationale d'administration (1988-1990, promotion Jean Monnet)[3],[4].
Parcours professionnel
Jacques Maire a passĂ© la premiĂšre partie de son activitĂ© professionnelle au sein de l'Ătat. En 1992, Jacques Maire devient conseiller politique auprĂšs de l'ambassadeur de France en AlgĂ©rie[3],[5]. Il est ensuite conseiller diplomatique, chargĂ© des affaires europĂ©ennes, auprĂšs du Premier ministre Pierre BĂ©rĂ©govoy, Ă Matignon d' Ă [5]. En , il est nommĂ© directeur de cabinet de Dominique Voynet, ministre de l'Environnement et de l'AmĂ©nagement du Territoire[6]. Enfin, entre et , il se voit confier la direction des Affaires europĂ©ennes et internationales au ministĂšre du Travail, de la SantĂ© et des Affaires Sociales[6],[5].
En , il dĂ©cide de se tourner vers le secteur privĂ©. Il rejoint le groupe assureur Axa, oĂč il exerce diffĂ©rentes fonctions de management[6],[5], d'abord aux ressources humaines, avant de prendre en charge le dĂ©veloppement international du groupe[4]. Il conduit notamment la stratĂ©gie d'Axa en Europe, ainsi que dans la rĂ©gion mĂ©diterranĂ©enne[3], au Proche-Orient et en AmĂ©rique latine. Il a Ă©tĂ© prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral de la filiale d'Axa en Hongrie de 2009 Ă 2012[3],[7],[5].
Fin 2012, il rejoint le Quai d'Orsay comme directeur des entreprises et de lâĂ©conomie internationale[8], avec pour mission de dĂ©velopper la stratĂ©gie Ă©conomique de la France Ă l'Ă©tranger et de soutenir les entreprises françaises dans la conquĂȘte de nouveaux marchĂ©s. Son ministre de tutelle est Laurent Fabius[3],[9],[10],[11].
De retour dans le secteur privé en 2015, il est nommé directeur de la stratégie et du développement de Vigeo Eiris, agence internationale indépendante de recherche et services environnementaux, sociaux et de gouvernance[4]. Il conduit une augmentation de capital de la société et négocie l'acquisition de son concurrent britannique EIRIS.
De janvier à , Jacques Maire est ambassadeur thématique au ministÚre des Affaires étrangÚres, chargé de la reconstruction et du développement des pays en crise[12].
Il est nommĂ© le 2 fĂ©vrier 2023 PrĂ©sident de la Compagnie Française des Expositions (COFREX) et Commissaire GĂ©nĂ©ral pour la France de lâExposition Universelle Osaka 2025 au Japon. Il avait participĂ© auparavant comme directeur des entreprises au MinistĂšre des Affaires EtrangĂšres et comme dĂ©putĂ© aux organes de gouvernance des pavillons français aux expositions universelles de Milan en 2015 et de DubaĂŻ en 2020[13].
Parcours politique
DĂ©buts
Jacques Maire doit une part de son engagement associatif à ses origines familiales. En effet, son pÚre Edmond Maire a été secrétaire général de la CFDT[3],[10],[5].
Durant ses années universitaires, Jacques Maire fonde Pour un syndicalisme autogestionnaire (PSA), syndicat étudiant proche de la CFDT, au cours des années 1982 et 1983, au moment du mouvement contre la réforme Savary des universités de 1983. Il est le premier président de ce syndicat, qui a le soutien financier et militant de la CFDT.
Il exerce plusieurs mandats locaux dans le FinistÚre : conseiller municipal de Plabennec de 1995 à 2001[5],[14], vice-président de la Communauté urbaine de Brest de 2001 à 2008 et conseiller régional PS[15] de Bretagne de 1998 à 2004[5].
Député de la XVe législature
Ălections lĂ©gislatives de 2017
Il rejoint En Marche ! en et est investi pour les Ă©lections lĂ©gislatives dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine[12],[16]. Au premier tour, il arrive en tĂȘte avec 48,03 % des voix[17],[18], devant le candidat Les RĂ©publicains, Gilles Boyer, l'ex-directeur de campagne d'Alain JuppĂ© et proche conseiller d'Ădouard Philippe[19]. Jacques Maire est Ă©lu au second tour avec 61,03 % des voix[20].
Activité législative
Il est membre de la Commission des Affaires Ă©trangĂšres de lâAssemblĂ©e nationale[21].
Fin 2017, Jacques Maire copilote, avec Matthieu Orphelin, un groupe de travail des députés LREM sur l'application de l'Accord économique et commercial global, dit CETA, qui formule une trentaine de propositions d'encadrement[22]. Durant l'été 2019, il est rapporteur du projet de loi de ratification du CETA[23].
En juillet 2018, il est à l'origine, avec le président Tinni de l'Assemblée du Niger, d'une réunion des Présidents d'Assemblée sahéliens et organise le sommet interparlementaire de Paris du 13 décembre 2018, qui associe les présidents des parlements, des bailleurs de fonds et des forces de sécurité de la zone sahélienne. Le comité interparlementaire G5-Sahel est créé à l'issue de ce sommet[24].
Il est co-rapporteur, aux cĂŽtĂ©s dâUgo Bernalicis (La France Insoumise), de la mission dâĂ©valuation de la lutte contre la dĂ©linquance financiĂšre[25],[26]. Les deux dĂ©putĂ©s prĂ©sentent leur rapport en mars 2019, dans lequel ils rĂ©clament notamment la hausse des effectifs du parquet national financier[27],[28].
Il porte rĂ©guliĂšrement le projet de rĂ©forme des retraites dans le dĂ©bat public en soulignant notamment la nĂ©cessitĂ© dâun accord avec les partenaires sociaux rĂ©formistes sur le projet lui-mĂȘme et sur une gouvernance partagĂ©e[29],[30]. Ă l'AssemblĂ©e, il est rapporteur du Titre II du projet de loi portant sur les sujets suivants : carriĂšre longue, cumul emploi-retraite, retraite progressive, pĂ©nibilitĂ©, catĂ©gories actives (policiers, douaniersâŠ), militaires, rĂ©gimes spĂ©ciaux[31].
Lors de lâexamen du projet de loi de finance rectificatif dans le contexte de la crise du Covid-19 no 2820[32], le 17 avril 2020, Jacques Maire, accompagnĂ© de 80 dĂ©putĂ©s de la majoritĂ© dont Ămilie Cariou et Lionel Causse, fait voter un amendement pour mettre sous surveillance le secteur des assurances[33],[34]. Cet amendement demande un rapport trĂšs prĂ©cis pour examiner lâĂ©volution des comptes des assurances, risque par risque, avant le mois dâaoĂ»t 2020[35].
Jacques Maire est co-rapporteur avec la députée LR MichÚle Tabarot d'une mission d'information sur le contrÎle des exportations d'armement[36].
Positionnement au sein du groupe LREM
En , aprÚs la nomination de François de Rugy au gouvernement, il soutient la candidature de Barbara Pompili à la présidence de l'Assemblée nationale[37].
ImpliquĂ© comme animateur du Grand dĂ©bat national au sein du groupe parlementaire La RĂ©publique en marche, il dĂ©clare alors qu'« un pack de ministres dĂ©passe le groupe sur son aile droite », et appelle le groupe Ă se positionner comme garant de lâĂ©quilibre du projet de la majoritĂ©[38].
AccompagnĂ© des dĂ©putĂ©s Hugues Renson et Barbara Pompili, Jacques Maire est Ă lâorigine de lâassociation En commun. Se situant au sein du groupe La RĂ©publique en marche, cette association est composĂ©e de 56 dĂ©putĂ©s, est ouverte aux citoyens et a pour objectif dâinflĂ©chir lâaction de la majoritĂ© « dans le domaine des solidaritĂ©s, de lâĂ©cologie, de la cohĂ©sion nationale et du renouveau des pratiques dĂ©mocratiques »[39]. Alors que le mouvement se constitue en parti durant l'automne 2020, il en est l'un des trois vice-prĂ©sidents avec Barbara Pompili et Hugues Renson[40].
Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE)
Jacques Maire est membre de lâAssemblĂ©e parlementaire du Conseil de lâEurope depuis 2017[41],[42].
En janvier 2020, il est Ă©lu Ă la prĂ©sidence du troisiĂšme groupe de cette assemblĂ©e, le groupe Alliance des DĂ©mocrates et LibĂ©raux pour lâEurope (ADLE). Ce dernier comprend 96 dĂ©putĂ©s de plus de 30 nationalitĂ©s diffĂ©rentes[43],[44].
Il est Ă©galement membre du bureau du parti ADLE.
Fin de mandat
Le 8 mai 2022, Jacques Maire n'est pas investi pour les élections législatives dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine par Ensemble, la coalition de partis politiques soutenant le président réélu Emmanuel Macron. L'investiture est attribuée à Prisca Thévenot, porte-parole de LREM parachutée de Seine-Saint-Denis. Annoncé comme potentiel candidat dissident, Maire déclare une dizaine de jours plus tard ne pas se présenter à ces élections[45],[46].
Controverses
Accusations de conflits d'intĂ©rĂȘts
Le 25 fĂ©vrier 2020, la dĂ©putĂ©e LFI Mathilde Panot interpelle Jacques Maire, alors corapporteur du projet de loi sur la rĂ©forme des retraites, au sujet de ses plus de 300 000 euros d'actions chez l'assureur Axa, l'accusant ainsi de « conflits d'intĂ©rĂȘts ». Il annonce saisir la dĂ©ontologue de l'AssemblĂ©e nationale, AgnĂšs Roblot-Troizier[47]. Celle-ci dĂ©clare que ses parts dans lâentreprise spĂ©cialisĂ©e dans les produits dâĂ©pargne-retraite ne lui « interdisent pas (âŠ) dâexercer les fonctions », tout en estimant qu'il a pĂ©chĂ© par une trop grande discrĂ©tion sur ses anciennes activitĂ©s professionnelles[48].
Caricatures
Le , il porte plainte contre X pour « acte d'intimidation envers un élu public pour qu'il influence une autorité pour l'obtention de décision favorable » et « diffamation envers un dépositaire de l'autorité publique » à la suite de caricatures à son effigie publiées dans l'espace public et sur les réseaux sociaux, concernant son vote favorable à la proposition de loi relative à la sécurité globale. à la suite de cette plainte, un professeur d'histoire de l'art, militant engagé dans la défense des droits de l'homme, est convoqué au commissariat de la ville de Meudon le 17 décembre 2020[49].
Notes et références
- â Qui est qui en France, J. Lafitte, , p. 1434.
- â « Sciences Po Alumni », sur asso.fr (consultĂ© le ).
- â a b c d e et f Hubert-Rodier, 25/03/2013, « Jacques Maire, un diplomate-militant au service de l'entreprise » [1]
- â a b et c DĂ©borah Paquet, 13/01/2015, Actu Environnement.com, « Jacques Maire est nommĂ© directeur de la stratĂ©gie et du dĂ©veloppement de Vigeo » [2]
- â a b c d e f g et h Romain Chetaille (Auteur) et Joseph d'Arrast (Auteur), 100 PersonnalitĂ©s de demain : Portraits, , 127-128 =
- â a b et c Le Telegramme, 21/11/2002, « Jacques Maire rejoint AXA »[3]
- â GwenaĂ«lle Thomas, 09/07/2013, Le Journal Francophone de Budapest, « Un pays qui fait dĂ©bat ! »[4]
- â MinistĂšre de l'Europe et des Affaires Ă©trangĂšres, « Diplomatie Ă©conomique : Interview de Jacques Maire (France 24, 06.04.2013) », (consultĂ© le )
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- â a et b Anne Denis, 08/04/2014, Slate.fr, « Le Quai dâOrsay veut rĂ©gner sur la diplomatie Ă©conomique »[6]
- â SolĂšne Davesne, LE 20/09/2012, usinenouvelle.com, « Les convictions du Monsieur "Entreprises" du quai dâOrsay »[7]
- â a et b G. Guidi e A. Moccia di Ferrazzano, 25/05/2017, Opinione, « Lâonda Macron e i suoi protagonisti »[8]
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- â Lucas HĂ©lin, « LĂ©gislatives: la majoritĂ© devrait limiter les candidatures dissidentes », sur lopinion.fr, L'Opinion, .
- â « RĂ©forme des retraites : le co-rapporteur du texte Jacques Maire, accusĂ© de "conflit d'intĂ©rĂȘts" pour des actions chez Axa, saisit la dĂ©ontologue de l'AssemblĂ©e », sur francetvinfo.fr, (consultĂ© le ).
- â Bertrand Bissuel et RaphaĂ«lle Besse DesmouliĂšres, « RĂ©forme des retraites : Jacques Maire restera corapporteur du projet de loi, malgrĂ© ses liens avec Axa », sur lemonde.fr, (consultĂ© le ).
- â Marjorie Lenhardt, « Un prof convoquĂ© par la police pour avoir placardĂ© le portrait de son «dĂ©putĂ© de la honte» », sur leparisien.fr, (consultĂ© le ).
Liens externes
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