Sa famille paternelle est originaire de Sète depuis le début du XVIIIe siècle et celle de sa mère est d'origine bretonne depuis plusieurs siècles. Il est fils et petit-fils d'officiers Saint-Cyriens (son père fut chef du Service géographique et professeur à l'École de Guerre).
Il passe les années de guerre 39-45 à Vannes, où il débute sur scène à 6 ans comme petit danseur. Il effectue ses études secondaires à Paris au lycée Buffon et à Baden-Baden. Après des études universitaires à Strasbourg, il est professeur de lettres et d'histoire au collège de Guebwiller.
Le pseudonyme de Jacques Lorcey avait été utilisé par Sacha Guitry à ses débuts, sur proposition de son père, Lucien Guitry. Grand admirateur du premier, Jacques Lorcey le reprit à son compte, dans le but de rester un anonyme[3].
Début de carrière
Il crée en 1956 un orchestre de jazz New-Orleans qui joue à Baden-Baden et Fribourg puis il anime la troupe théâtrale de l'Aide aux Allongés (Strasbourg).
Il est le directeur-fondateur de la Jeune Comédie de Strasbourg (qui joue Molière et Musset), et le responsable théâtral du Groupe Jeune Strasbourg (caveau de la Pizzeria).
Il reçoit son premier cachet en 1958 pour une figuration à la télévision allemande dans une adaptation du Fabien de Marcel Pagnol, puis il débute à l'Opéra de Strasbourg (figurant, choriste, puis soliste : Boris Godounov, Prospectus, La Fille du Tambour Major, Les Contes d'Hoffmann, Fidelio, Trois Valses).
Il participe à 13 dramatiques sur Radio Strasbourg et il chante et dit des poèmes à la télévision locale.
En 1960, il reçoit un 1er accessit de comédie (à l'unanimité - aucun prix n'ayant été décerné) au conservatoire de Strasbourg (son professeur est Antoine Bourbon), puis l'année suivante, un 2e prix de diction au conservatoire de Strasbourg (il a refusé de concourir en comédie), et, en 1963, le deuxième prix de comédie moderne au Conservatoire national.
Activité théâtrale
Il est engagé comme stagiaire puis comme pensionnaire à la Comédie-Française de 1963 à 1966. Après la Comédie-Française, Jacques Lorcey est professeur d'art dramatique à Bois-Colombes dans un centre de loisirs puis à Charenton-le-Pont. En 1967, il crée sa propre compagnie, qui sera sélectionnée trois années de suite au Concours des Jeunes Compagnies de Valence. Son premier spectacle sera le Dom Juan de Molière, en hommage à Jean Vilar, qu'il considère comme son maître spirituel dans ce domaine. Parallèlement à son activité de comédien, il donne des cours d'art dramatique pour l'Association Philotechnique (Paris) de 1967 à 1972, puis aux Conservatoires Municipaux des 16e, 18e, 19e et 20e arrondissements de Paris à partir de 1974, dont il démissionne en 1982.
Autres activités
Après une tournée de récitals de musique et poésie « De Villon à Brassens » dans les cathédrales de Bretagne, il ouvre une librairie-galerie consacrée au spectacle : Le Comédien 20 passage Verdeau à Paris.
Libraire-expert à l'Hôtel Drouot pour les Arts du Spectacle, il réalise plusieurs ventes publiques et rédige les catalogues des ( « Le Spectacle et les comédiens », étude Delaporte et Rieunier), ( « Souvenirs de Sacha Guitry », étude Delaporte et Rieunier), ( « Arts du Spectacle », étude Ader, Picard, Tajan), ( « Théâtre et Cinéma », étude Olivier Rieunier), ( « Splendeur du costume - Théâtre et Cinéma », étude Rieunier et Bailly-Pommery), ( « Théâtre et Cinéma », étude Rieunier et Bailly-Pommery), ( « Affiches de Cinéma », étude Rieunier et Bailly-Pommery), ( « Le Spectacle et les comédiens », étude Rieunier et Bailly-Pommery).
Collectionneur, il organise (ou participe à) de nombreuses expositions - notamment : Fernandel, Sacha Guitry, Splendeur du costume, Caricatures en scène, 'Molière et ses illustrateurs, L'Architecture théâtrale, Paris et ses Théâtres, L'œuvre de Jan Mara, La Femme sur scène, Images de Maria Callas, Tous en scène avec le caricaturiste André Lebon, Jean Vilar et le TNP, Marcel Achard, La Comédie Française, La Bande Dessinée.
Il donne de nombreuses conférences sur le Spectacle, les Auteurs et les Comédiens.
En 1988, il vend son magasin et revient plus directement au théâtre avec Sacha Guitry, qu'il met en scène et joue (Faisons un rêve).
Engagement culturel et politique
Après l'avoir fondé en 2000, Jacques Lorcey assure la direction artistique du Festival des Rencontres classiques d'Orange jusqu'en 2007. Le but du festival, qui met à l'honneur le théâtre antique, est de démocratiser, « de faire redécouvrir (ou découvrir) le génie d'auteurs dont les œuvres sont hélas aujourd'hui trop souvent négligées, alors qu'elles font partie de notre patrimoine »[4].
1967 : Mascarille (Les Précieuses ridicules - Courbevoie), Labourbourax (Le gendarme est sans pitié - Charenton), Pasquin (Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux - Charenton), Dom Juan (Dom Juan, Molière - Valence), Guerchard (Arsène Lupin, Croisset et Leblanc - Théâtre des Buttes Chaumont), Oronte (Le Misanthrope - Buttes Chaumont).
1968 : Attilio (Les Yaquils, Emmanuel Roblès - Buttes Chaumont), Cambronne (Le Mot de Cambronne, Guitry - Paris), Montserrat (Montserrat, Roblès - Paris), Mapipe (Un Client sérieux, Courteline - Denain), Floche (Le commissaire est bon enfant - Denain), Joseph (Lui, Georges Pillement - Buttes Chaumont), La Brige (L'Article 330, Courteline - Hazebrouck).
1969 : Molière (Molière notre ami, Lorcey - Valence), Dubois (Les fausses confidences, Marivaux - Valence puis Théâtre de la Potinière à Paris).
1970 : Arnolphe (L'École des femmes - Théâtre Daniel Sorano de Vincennes), Alceste (Le Misanthrope - Théâtre Daniel Sorano), Argante (Les Fourberies de Scapin - Théâtre Classique de Nantes, tournées Rosny/Volard, Théâtre des Variété), Rosencrantz (Hamlet, Shakespeare - Théâtre du Val de Marne), Argan (Le Malade imaginaire - Goussainville).
1959 (Strasbourg) : Le Médecin malgré lui (Molière) ; L'Habit vert (Musset/Augier).
1960 : Les Méfaits du tabac (Tchékhov) ; L'Ultime espoir (création - Jean-Pierre Sihl) ; La Leçon (Ionesco) ; L'Erreur d'un soir (création-Jean-Pierre Sihl) ; Le Salon de l'automobile (Ionesco);Scrupules (Mirbeau).
1967 (Courbevoie) : Les Précieuses ridicules (Molière); (Valence) ; Dom Juan (Molière)
1968 (Charenton) : Les Enfants d'Édouard (Sauvageon). (Paris) ; Le Mot de Cambronne (Guitry).
1969 (Valence) : Les fausses confidences (Marivaux).
1970 (Vincennes) : L'École des femmes (Molière) ; Le Misanthrope (Molière). (Goussainville) : Le Malade imaginaire (Molière).
1994 : L'École des femmes - nouvelle présentation;On passe dans huit jours (Guitry) ; Le Renard et la grenouille (Guitry) ; Le Mot de Cambronne - nouvelle présentation.
1995 : Le Jeu de l'amour et du hasard (Marivaux).
1996 : Le Misanthrope - nouvelle présentation ; Mais n'te promène donc pas toute nue (Feydeau).
1997 : L'Avare - nouvelle présentation.
1998 (Orange) : L'École des femmes - nouvelle présentation.(Courbevoie) ; Le Malade Imaginaire - nouvelle présentation ; Le Dindon (Feydeau) ; Dom Juan - nouvelle présentation ; Désiré (Guitry).
1999 : Topaze (Pagnol). (Orange) : Le Médecin malgré lui - nouvelle présentation ; Les Précieuses ridicules - nouvelle présentation.
2001 : Les Plaideurs - nouvelle présentation ; L'École des femmes - nouvelle présentation ; Les Fausses confidences - nouvelle présentation.
2002 : Les Femmes savantes - nouvelle présentation ; Au nom de la Loi (Courteline) ; Le Cid - nouvelle présentation.
2003 : Le Jeu de l'amour et du hasard - nouvelle présentation ; Les Caprices de Marianne (Musset) ; Le Portefeuille (Mirbeau) ; Feu la mère de Madame (Feydeau).
2004 : Chez Jean de La Fontaine (création, de Jacques Lorcey) ; Le Médecin malgré lui - nouvelle présentation ; Les Romanesques (Rostand) ; Le Maître de Santiago (Montherlant) ; Le Commissaire est bon enfant ; Le Dindon - nouvelle présentation.
2005 : Les Fourberies de Scapin ; Le Barbier de Séville (Beaumarchais).
2006 : Procès à Dieu ou les Martyres d'Orange (création - Jacques Lorcey) ; Le Jeu de l'amour et du hasard - nouvelle présentation ; L'Avare - nouvelle présentation.