Né à Phalsbourg (Meurthe) le , Jacques Lippmann-Aron est le fils de Régine Franck et de Jonas Lippmann-Aron[1].
Sous la Deuxième République, Jacques Lippmann-Aron est établi à Lille. De confession juive, il se convertit au catholicisme à Cambrai le [2]. Il s'installe par la suite à Paris, où il travaille comme négociant avant de vivre de ses rentes. Le [1], il épouse Léonie-Marie Pauline Charvet (1839-1917)[3]. L'année suivante, il se pourvoit auprès du ministre de la Justice afin de substituer le nom « Libman » à son patronyme[4]. Ce changement de nom est finalement autorisé par un décret impérial du [5].
Jacques et Léonie Libman sont les parents du général Roger-Antoine-Marie-Xavier Libman (1862-1953)[6] et de Geneviève-Marie-Antoinette-Régine Libman (1865-1954)[7], seconde épouse du comte Charles de Boisboissel et mère du général Yves de Boisboissel.
Sous la Commune (1871)
Sous la Commune, Jacques Libman s'indigne de voir que de nombreux objets du culte ont été pillés par les révolutionnaires dans les églises de la capitale. Il entreprend par conséquent de les racheter afin d'éviter leur disparition. Le , le comité de Salut public décide la destruction de la chapelle expiatoire. Libman contacte aussitôt le directeur des domaines de la Commune, Jules Fontaine, en se faisant passer pour un entrepreneur américain désireux d'acheter la chapelle afin de la démonter et de la reconstruire outre-Atlantique en tant qu'attraction touristique. Les négociations de la transaction permettent de retarder la démolition du monument jusqu'à la reprise de Paris, tandis que Libman exfiltre plusieurs religieux en les faisant passer pour des ouvriers chargés de ramener les bateaux destinés à embarquer les pierres de la chapelle[8]. Libman acquiert également la statue de la Vierge de Notre-Dame-des-Victoires[9].
Après les événements, Libman organise une souscription afin de financer la restauration de la chapelle et propose d'en affecter l'excédent aux communautés et congrégations religieuses victimes des mesures anticléricales[10]. Cette initiative lui vaut une chaleureuse lettre de félicitations de la part du comte de Chambord[11].