Jérôme Charles Frin de Cormeré est un homme politique français, né le à Laval, mort le à Laval. Les Frin sont affiliés avec la famille Hoisnard qui se titrèrent du lieu de Cormeré (Cormeray) en 1670, et qui se situe à Bonchamp-lès-Laval.
Il est seigneur de Cormeré et la Lanfrière en 1785. Il est Trésorier des guerres et receveur particulier des finances de l'élection de Laval à partir de 1783, puis Trésorier des dépenses de guerre et receveur des finances de la généralité de Tours en 1785. Franc-maçon, il était membre de la Loge Les Amis unis de Laval (1786), membre de la Loge Saint-Laurent de Paris (1788). Il est en 1785 secrétaire-correspondant de la loge de Laval et l'un des rédacteurs de ses statuts.
Révolution française
Les débuts
Dans une situation fort en vue au début de la Révolution française, dont il accepte les idées. Au mois de juin 1790, l'abbé Angot indique qu'il propose d'indemniser les électeurs sur les fonds qu'il avait en caisse.
Il faisait partie de l'assemblée qui nomme, le , Noël-Gabriel-Luce Villar évêque de la Mayenne, et est député avec Tellot fils, pour lui annoncer cette nouvelle à La Flèche. Il se fait nommer major de la compagnie de canonniers de Laval en 1792, et membre du comité de surveillance pour une des sections de la ville le 10 juin 1793.
Il est receveur du district de Laval (1793), sergent-major de la Compagnie des canonniers de la garde nationale de Laval (1793). Il achète des biens nationaux.
Le fédéralisme
Il adhère au Fédéralisme, mais sans faire partie de l'expédition armée[2]. Il est chargé, après l'échec de l'entreprise, d'aller à Paris porter la rétractation des corps administratifs. Il y apprend, le 16 août 1793, qu'un mandat d'arrêt est lancé contre lui. Il s'échappe, et cherche successivement asile dans différents départements[3].
Le représentant François (de la Somme) reste en mission à Laval près de deux mois (du 12 germinal au 4 prairial, d'avril- ), et il était plutôt enclin à la modération[4]. Ainsi, il ordonne au comité révolutionnaire de Laval de viser les passeports du citoyen Frin de Cormeray ; « le comité, considérant que c'est le plus grand contre-révolutionnaire du département,.... mais sachant aussi que son devoir est d'obéir arrête que les passeports seront visés » (26 floréal an II). Il est décrété d'accusation, comme fédéraliste et dilapidateur des deniers publics, par le comité révolutionnaire de Laval, le 12 nivôse an II, et condamné par François Joachim Esnue-Lavallée[5]. Apprenant que François-Joachim Esnue-Lavallée et Didier Thirion l'ont destitué le 4 octobre 1793[6], il se présente le 18 au district de Craon[7] pour obtenir un sauf-conduit. Ne recevant point de réponse, il demande aux administrateurs de Craon[8] à être conduit à Laval, où il est envoyé en prison. Arrêté pour fédéralisme, il fait partie du convoi de l'Évacuation de Laval en 1793.
Il revient à Laval quand le danger est passé, et signe le la pétition des habitants de Laval demandant à la Convention la mise en accusation de François-Joachim Esnue-Lavallée et de ses complices. Le 5 vendémiaire an VI, on le retrouve receveur général du département de la Mayenne (1795-1802).
À la fin de la Révolution française, sa maison servait de loge aux francs-maçons de Laval, et est fermée par ordre du gouvernement le . C'est par lui que renait la loge maçonnique Les Amis unis de Laval, dont il est le vénérable.
Il est auteur d'un travail historique sur Laval[10], édité par Emile Moreau[11].
Fortune
Une grande partie de sa fortune provenait de biens nationaux. Il est acquéreur national des forges d'Orthe. La Statistique de 1809 situe ses biens ruraux à Laval, Montjean, Bonchamps, Saint-Berthevin, Argentré, Grenoux et lui attribue un revenu de 25 000 francs.
Homme politique
Il est nommé maire de Laval en remplacement d'Étienne Boudet, nommé au Corps législatif. Il est maire de 1810 jusqu'à sa mort en 1813. Il est désigné comme un des Grands notables du Premier Empire du département de la Mayenne[12].
↑L'Abbé Angot indique qu'au Comité Révolutionnaire On l'y nomme ci-devant citoyen, et à l'appel de son nom cent voix répètent : C'est un coquin !
↑Après avoir écrit au directoire de Laval, sur l'avis du mandat d'arrêt lancé contre lui.
↑De le faire conduire par un gendarme pour n'être pas inquiété dans la route.
↑Le Comité Révolutionnaire, sachant que François-Primaudière était sollicité en sa faveur, dresse contre lui un long mémoire qu'il adresse au conventionnel le 1er avril 1794 : Il n'avait accepté la Révolution et flagorné le peuple, y lit-on, que pour s'élever lui-même sur les ruines des deux castes privilégiées. C'est lui qui veilla à réunir entre ses mains et celles d'Enjubault la Roche toute l'autorité administrative, pour abattre tout ce qui était au-dessus de lui et contenir tout ce qui se trouvait au-dessous. Intrigant, actif, habile dans le maniement des finances, il menaçait les collecteurs des communes en retard de faire l'apurement de leurs comptes en numéraire, et de leur envoyer une garnison à grands frais. Il profitait de cet argent qui lui rapportait 9, 10, 11 et jusqu'à 14 pour cent. Rendant ses comptes à la fin de chaque mois, il y faisait figurer les paiements anticipés des biens nationaux ; il payait les traitements des prêtres en gros assignats et bénéficiait de la plus-value des assignats de 5 ₶ qu'on lui envoyait de la trésorerie nationale, et de même pour les petits assignats qu'il recevait, pour les répartir aux marchands et fabricants. Politique habile et rusé, il a suivi toujours le parti qui voulait tuer la liberté, La Fayette, Dumouriez… Après le 10 août, continue-ton, il forma une compagnie de canonniers où s'enrôlèrent les Enjubault, Sourdille et ses commis ; lui-même se fait nommer sergent-major. Les chefs traitaient chez eux les canonniers, les répandaient dans les comités où ils corrompaient l'opinion, disant que la Convention était opprimée par les « Maratistes. » A l'époque du fédéralisme, il fut assez habile pour ne pas se compromettre ouvertement, parce que, disait-il, il était nécessaire à son poste pour le bien des citoyens. Il était quand même des conciliabules quotidiens des Enjubault et Sourdille, et, malgré la défense de la Convention, il versa de sa caisse à la force départementale le montant d'un mandat de 30.000 ₶. — Tous les membres du comité signèrent ce mémoire
↑Il rédige un testament le 14 mai 1849 (déposé chez Me Texier, notaire à Laval, le 8 juillet 1864) où il indique qu'il fait partie d'une association de cent travailleurs de la société nationale constituée pour l'exploitation du minerai d'or de la Californie, dont la police en triple exemplaire est entre les mains de Charles Coquereau, demeurant à Pairs, 5, rue d'Assas. Il s'apprêtait à prendre la mer et instituait légataire son fils naturel. Il ne donna plus de nouvelles et est déclaré absent par jugement du tribunal civil de Laval le 13 juin 1864.
↑Né le à Laval, décédé le à Wittemberg, était colonel de cavalerie. Officier de la Légion d'honneur en 1811, il est décédé des suites de ses blessures, à la tête du 31e chasseurs à cheval.
↑é le à Laval, décédé le à Laval) était capitaine d'infanterie. Il est chevalier de la Légion d'Honneur en 1862. .