L'industrie nucléaire en Russie est l'héritière du programme nucléaire de l'URSS. En , la Russie possède 37 réacteurs opérationnels (et 6 autres en construction)[1], ce qui la place en 5e position mondiale des pays producteurs d'électricité nucléaire en nombre de réacteurs[2]. Avec 190 115 GWh produits en 2017, la Russie est en 4e position en production d’électricité d’origine nucléaire[3].
Par ailleurs, elle possède un nombre très important de sites avec des réacteurs de recherche civils ou militaires, dont environ 109 réacteurs de recherche ou à vocation militaire à l'origine[4].
L'organisme national de contrôle des activités nucléaires est le Rostekhnadzor (RTN), Service fédéral de l'écologie, des technologies et du contrôle nucléaire en Russie[5].
En 1946 l'Institut panrusse de recherche scientifique en physique expérimentale (VNIIEF) est créé à Sarov à environ 400 km à l'est de Moscou, pour assembler la première bombe atomique soviétique. De 1946 à 1968, plus de 9 000 tonnes de minerais d'uranium sont extraits des mines de Maïlouou-Souou au Kirghizistan pour le programme nucléaire soviétique.
La construction du premier réacteur plutonigène débute en au complexe nucléaire Maïak, situé à l'est de l'Oural à environ 1500 km de Moscou. Le complexe nucléaire Maïak est créé entre 1945 et 1948 pour fabriquer et raffiner le plutonium nécessaire pour les têtes nucléaires.
Le physicien Andrei Sakharov, aidé de Igor Tamm, développent la bombe H au sein de l'Institut panrusse de recherche scientifique en physique expérimentale. Le , à Semipalatinsk au Kazakhstan, les Russes font exploser leur première bombe à fission dopéeRDS-6s (Joe 4 pour les Américains).
Le complexe secret de Jeleznogorsk (dont un réacteur fonctionne encore en 2008) est créé en 1950 au sud de la Sibérie pour la fabrication des têtes nucléaires des missiles intercontinentaux.
La Russie est partie prenante au programme ITER, à Cadarache en France, elle doit signer un accord de coopération concernant l'utilisation pacifique du nucléaire avec l'Union européenne[8].
Dans le cadre de son objectif de neutralité carbone pour 2060, la Russie vise 45 % d'électricité d'origine nucléaire d'ici 2050 et de 70 à 80 % d'ici 2100[9].
Commandes internationales
Sergueï Kirienko, directeur général du groupe nucléaire Rosatom, a annoncé le : « Compte tenu des contrats signés, notre portefeuille à l'international dépasse maintenant 100 milliards de dollars. Ce sont des revenus sécurisés pour dix ans. » Ces contrats concernent 23 réacteurs en projet (en dehors des 9 réacteurs en cours de construction en Russie) : 4 en Turquie, 3 en Inde, 2 en Chine, 2 au Vietnam, 2 au Bangladesh, 2 en Iran, 2 en Ukraine, 2 en Hongrie, 2 en Biélorussie, 2 en Hongrie (centrale de Paks), 1 en Finlande (le Parlement finlandais vient de voter en faveur de la construction par Rosatom d'une centrale à Pihäjoki) et 1 en Arménie ; s'y ajoutent 26 projets de réacteurs en cours de négociations ou d'appel d'offres et 32 autres à l'étude. L'avantage commercial de Rosatom est de proposer une prise en charge complète, de la fourniture de combustible jusqu'au retraitement des déchets sur son sol et surtout au financement. Mais de nombreux experts occidentaux doutent de la capacité de Rosatom d'assurer le financement d'un tel montant dans les circonstances actuelles (sanctions internationales et chute du prix du pétrole), étant donné que le carnet de commandes affiché représente 5 % du PIB russe ; par exemple, Rosatom inscrit dans son portefeuille quatre réacteurs en Turquie pour lesquels le tour de table n'est pas encore bouclé[10]. Au Vietnam, le gouvernement a déclaré en que le programme nucléaire serait différé de près de quatre ans à cause des négociations qui se poursuivent sur la technologie et le financement[11].
L'origine de l'industrie nucléaire soviétique fut militaire. Un programme fut lancé en 1943 et à partir des années 1970, l'arsenal nucléaire de l'armée rouge fut le plus puissant du monde.
Le gouvernement américain à la fin de la guerre froide pensait qu’il y avait en URSS 30 000 armes nucléaires et 500 à 600 tonnes d’uranium enrichi, alors qu’il y en avait respectivement 45 000 et 1 200 selon V. Mihailov, l’ancien ministre
russe de l’énergie atomique[12].