Ce feuilleton sur la Révolution française est considéré perdu[1], certains soupçonnant qu'il ait été sciemment détruit car jugé trop à gauche par la démocratie chrétienne alors au pouvoir en cette période de Guerre froide. Seul un enregistrement audio du feuilleton subsiste encore.
Synopsis
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Fiche technique
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Il s'agit, à l'époque, de la plus grande production de la télévision italienne, avec un coût d'environ 300 millions de lires[4] et une distribution, entre acteurs et figurants, jamais aussi riche pour une production destinée au petit écran[5], le tout pour six épisodes de 90 minutes chacun[6], diffusés en direct du [5] au [4] sur le Programma Nazionale, défini par le protagoniste Serge Reggiani comme « le plus grand succès en Europe depuis la naissance de la télévision » [6].
Le feuilleton est accueilli très positivement par le public[8]. En effet, Reggiani était une découverte pour les téléspectateurs italiens — il avait quitté sa ville natale de Reggio Emilia alors qu'il était enfant, suivant sa famille pendant les années de fascisme[8] — et il était capable de dépeindre Maximilien Robespierre d'une façon « à la fois glaciale et très humaine »[9] ; Il faut également souligner la prestation de Warner Bentivegna(it), qui a donné vie à un Louis Antoine de Saint-Just « parfait »[9]. Du point de vue scénaristique, le succès auprès des masses d'un texte apparemment très difficile à suivre n'était pas une mince surprise[9] : l'intrigue historique complexe mise en scène a au contraire captivé le public au-delà de toute attente - peut-être aussi en raison des références marquées à la réalité politique de l'Italie de l'époque[9].
C'est précisément ce dernier aspect qui a suscité le plus de discussions à propos d'I Giacobini : dans le contexte global du début des années 1960, en pleine guerre froide, et avec une Italie fermement aux mains de la Démocratie chrétienne, la Rai a montré pour la première fois au public un feuilleton « résolument à gauche où Robespierre n'émerge plus comme un monstre sanguinaire mais comme un Che Guevara de la raison »[9]. À cela s'ajoute l'appréciation que le principal représentant italien de cette position politique, le Parti communiste, réserve à I Giacobini — et pour la première fois, en réalité, à une fiction télévisuelle[10] : outre l'éloge du quotidien communiste l'Unità[6], qui présente l'œuvre de Zardi comme « imprégnée d'une conception démocratique et historiciste de la Révolution, où le feuilleton dramatique [. ...] était [jusqu'à présent] marqué par un légitimisme ridicule et anachronique »[5], puis dans les pages de Rinascita(it), le secrétaire général communiste Palmiro Togliatti parle d'un feuilleton qui « pour la première fois fait entrer la représentation de la révolution dans les foyers italiens »[3], en en faisant « un grand fait de culture nationale »[11].
Feuilleton perdu
Cette situation a probablement contribué à la fin controversée de I Giacobini : après avoir été rediffusé en 1963, il a en effet disparu des archives de la Rai[10]. Bien qu'à l'époque il y ait eu une « mauvaise culture de la mémoire » qui a conduit à la perte d'un grand nombre de documents relatifs aux débuts de la télévision italienne[8], dans les années qui ont suivi, la thèse selon laquelle les bandes du scénario avaient été faites disparaître par un fonctionnaire de la Rai proche des cercles démocrates-chrétiens a gagné de plus en plus de crédit[10],[3],[11]. La seule trace subsistante du feuilleton est un enregistrement audio des six épisodes retrouvé en 2012, grâce à un téléspectateur qui l'avait enregistré à l'époque et qui en a fait don à l'organisme public de radiodiffusion[10],[11].
Notes et références
↑(it) ?, « I Giacobini, tornano le voci del celebre sceneggiato perduto », Rai, (lire en ligne)
↑(it) Giorgio Calcagno, « I Giacobini », Radiocorriere TV, no 11, , p. 15-16
(it) Claudio Ferretti, Televisione - Programmi e personaggi, in Grandi Arti Contemporanee, supplemento allegato a Panorama, vol. 12, Milan, Mondadori Electa,