Dans son livre Sept ans d'aventures au Tibet, l'Autrichien Heinrich Harrer rapporte qu'une série de mesures furent prises lorsque se précisa la menace d'une « libération » du Tibet par la République populaire de Chine, arrivée au pouvoir le . Le nouveau ministre de la défense décida que le tibétain devait être utilisé pour donner les ordres. Un nouvel hymne fut composé pour remplacer la musique de l'hymne national du Royaume-Uni, God Save the Queen que jusque-là on jouait aux parades militaires. Les paroles exaltaient l'indépendance du Tibet et rendaient hommage à son dirigeant, le dalaï-lama[3].
Selon Jamyang Norbu, l'ancien hymne tibétain, Gangri Rawae (l'endroit protégé par les montagnes enneigées) a été écrit en 1745 par le chef laïc du Tibet Pholanas. À la fin des célébrations officielles à Lhassa ou au début des pièces de théâtre, cet hymne était joué. Après que le gouvernement tibétain ait été contraint à l'exil en Inde, l'hymne a été remplacé par un chant plus moderne, Sishe Pende, et ses paroles écritent par l'un des tuteurs du dalaï-lama, Trijang Rinpoché, connu pour avoir perpétué la tradition de la poésie tibétaine traditionnelle[4].
Tel un trésor qui exauce tous les vœux de bonheur et de bienfait,
La parole du Bouddha s’élève scintillante comme un diamant.
Vous Protecteurs qui veillez sur l’immense royaume du Dharma et des êtres,
Puissiez-vous étendre votre amour et votre compassion
Tel un océan sur le monde et dans l’univers.
Que la tête de l’Empereur, couronné de cent vérités, puisse atteindre le zénith.
Qu’une joie et un bonheur infinis recouvrent l’ensemble des trois provinces du Tibet,
afin que rayonne la gloire prestigieuse du pouvoir spirituel et temporel.
Que l’enseignement du Bouddha irradie dans les dix directions,
Et amène tous les êtres de tous les univers jusqu’au bonheur et à la paix.
Les qualités du Dharma et du peuple tibétain,
Resplendissent tel un soleil aux cent mille rayons bienfaisants.
Puisse leur pouvoir éclatant être victorieux du combat contre la sombre ignorance[5].
↑ ab et cTibet. NationalAnthems.info. Kendall, David.
↑Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, with a new epilogue by the author. Translated from the German by Richard Graves. With an introduction by Peter Fleming, First Tarcher/Putnam Hardcover Edition, 1997, (ISBN0-87477-888-3) : « The new defense minister's first decision was that all orders were to be given in Tibetan. A new national anthem was composed to replace "God Save the Queen," the tune of which had hitherto been played at important military parades. The text consisted of a glorification of the independence of Tibet and a tribute to its illustrious ruler, the Dalai Lama ».