Gouverneur général par intérim de La Réunion du 30août 1912 au 23 novembre 1913. Prévu pour trois, pendant les congés du Gouverneur Rodier[2], son intérim dure 15 mois. Il y fonde le Syndicat d'initiative et l'Académie de l'île de la Réunion[3], inaugurée durant son mandat, le [4]. Il instaure des relations commerciales avec l'Afrique du Sud. Garbit a la lourde tâche de gérer les élections au Conseil Général sans fraude dans les cantons de Saint-Denis, Saint-Pierre, Saint-Benoît et Saint-André. À Saint-Pierre, une émeute éclate, l'Hôtel de ville est envahi et saccagé et les employés municipaux violentés. Il dût envoyer sur les lieux les forces de l'ordre qu'il disposait. Les incidents durent plusieurs jours avec la complicité des forces de l'ordre en arrêtant aucun émeutier[5]. Garbit dissout le Conseil municipal en appliquant la loi de 1884 sur l'organisation municipale et en estimant qu'Augustin Archambeaud, son représentant, avait provoqué ces troubles par son attitude[6].
Pour éviter de paraître cléricaliste et dans l'obligation de procéder à un inventaire des églises dans le cadre de la loi de séparation des Églises et de l'État, un inventaire est fait le 25avril 1913 sous la colère de la population à Saint-Gilles les Hauts. Les tensions s'enveniment et le 27juin , il décide d'expédier une troupe commandée par le capitaine Déroche. Il y eut des blessés et des morts[7],[8].
Durant son mandat à Madagascar pendant la Première Guerre mondiale, il est à l'origine du recrutement de plus de 44.000 engagés volontaires malgaches[9]. Pour remercier l'œuvre civilisatrice de la France à Madagascar, la plupart des engagés volontaires malgaches demandent à servir dans des unités de combat et à ne pas être employés dans des unités logistiques. Le lieutenant-colonel Garbit tente au mieux de se faire le porte-parole de ces engagés volontaires auprès du haut-commandement français qui tente à son tour de satisfaire à cette demande.
Il organise la participation de Madagascar à l'effort de guerre, ce qui se traduit par une augmentation importante des exportations vers la France.
La qualité du travail produit par le colonel Garbit dans le développement de Madagascar lui vaut, de son vivant, d'être surnommé "le Lyautey malgache"[10]. En 1922, il prône la « standarisation » dans le domaine de la commercialisation du café et lance une enquête en France auprès des Chambres de commerce des grands ports (Le Havre, Bordeaux, Nantes) et grands centres de consommation (Lyon, Lille) en vue de définir les meilleurs types des trois variétés de café de Madagascar proposées, Liberia, Congo et Arabica : « la plus prisée jusqu'ici est la sorte Congo, vendue plus communément sous le nom de Kouilou de Madagascar ou Bourbon de Madagascar » répondent les questionnés, qui formulent une condamnation sans appel de la variété "Liberia".
Gouverneur Général Garbit, L'effort de Madagascar pendant la guerre : au point de vue financier, économique et militaire, A. Challamel, (lire en ligne)
Postérité
En 1913, un nouveau pont sur la Rivière Saint-Denis est inauguré et porte son nom pont Garbit[11].
Le tunnel Hubert Garbit à Analakely est inauguré en 1924 et sera rebaptisé tunnel Jean Ralaimongo[12],[13].
-, A la mémoire du Gouverneur général [de Madagascar] Hubert Garbit [1869-1933], Tananarive, Impr. de Pitot de La Beaujardière (Tananarive), (lire en ligne)
Armand Boutillier du Retail, Recueil. Dossiers biographiques : Hubert-Auguste Garbit, Les Annales Coloniales, (OCLC779700404, BNF42559952)