Ce monastère des IVe et XIIIe siècles se compose principalement d'un Katoghike (« cathédrale »), d'un gavit et de l'église Sourp Karapet (« Saint-Jean-le-Précurseur »). La restauration de ce monastère voisin de celui de Saghmosavank est en cours depuis les années 1980.
Situation géographique
Ce monastère du marz d'Aragatsotn est situé à 28 km au nord d'Erevan, à 5 km au nord d'Achtarak[1] et à 5 km au sud de Saghmosavank, auquel il est relié par un ancien sentier[2]. Il jouxte la communauté rurale d'Ohanavan, non loin des berges du Kasakh[3].
Histoire
L'histoire de Hovhanavank remonte selon l'historien du XVIIe siècle Zakaria Kanakertsi à la christianisation de l'Arménie au IVe siècle : saint Grégoire l'Illuminateur aurait fait construire l'église Sourp Karapet afin d'abriter des reliques de saint Jean-Baptiste ; toujours selon cet auteur, l'église connaît une première restauration en 553[4]. L'essentiel du monastère date cependant de la période zakaride : au XIIIe siècle, les princes Vatchoutian érigent le Katoghike et le gavit, et dotent le monastère de fortifications[1].
En 1679, le monastère est endommagé par un séisme mais n'est pas abandonné ; un second séisme le touche en 1918, détruisant le tambour (architecture) et la façade méridionale du Katoghike[1]. Le monument est restauré durant huit ans à partir de 1982, et malgré les dommages causés par le tremblement de terre de 1988[2], jusqu'à la chute de l'Union soviétique, par une organisation arménienne qui récoltait des dons de la diaspora. Après l'inventoriage de chaque pierre, le monastère a finalement pu retrouver sa forme originale, son clocher et son entrée. En 1991, les travaux sont arrêtés et le monastère laissé en l'état. La restauration a repris en 1999[2].
Les principaux bâtiments de Hovhannavank sont le Katoghike, le gavit et Sourp Karapet[5].
Le Katoghike et son gavit
Le Katoghike (« cathédrale ») a été érigé par Vatché Vatchoutian en 1216-1221[6] et est une croix inscrite cloisonnée fermée[1], dotée de deux chapelles d'angles à deux étages, avec accès par escaliers pour les deux chapelles occidentales[7], et surmontée d'un tambour à douze faces et d'un dôme[2]. Son autel est décoré d'étoiles et de pentagones[2]. L'église est cependant principalement connue pour le tympan de son portail, représentant la parabole des Vierges sages et des Vierges folles (Matthieu, 25, 1-13)[8], bien que les personnages entourant le Christ soient barbus[7].
Façade méridionale du Katoghike.
Aile occidentale du Katoghike, avec l'escalier menant à la chapelle sud-ouest.
Coupole en parapluie du Katoghike.
Tympan du portail occidental du Katoghike.
Le gavit date de 1250 et sert à la fois au Katoghike et à Sourp Karapet, ce qui le décale vers le nord par rapport à la première église[7]. Il est doté d'une coupole supportée par quatre piliers et surmontée d'une rotonde à douze colonnes, probablement de 1274[2] ; il contient en outre différents khatchkars[7]. Sa façade occidentale est fortement ornementée, avec notamment le portail et la fenêtre le surmontant[9].
Adossée à la façade septentrionale du Katoghike, Sourp Karapet (« Saint-Jean-le-Précurseur ») est une mononef à voûte en berceau[1] qui daterait du IVe siècle et dont le toit de bois aurait été remplacé par un toit en pierre en 553[4]. À cette occasion, ses murs longitudinaux ont été renforcés par des piliers[10].
Le monastère est enfin complété par les ruines d'une chapelle des IVe et Ve siècles, par les fortifications et par une colonne commémorative de 1311[11].
Notes et références
↑ abcd et eSèda Mavian, Arménie, coll. « Guides Évasion », Hachette, Paris, 2006 (ISBN978-2-01-240509-7), p. 167.
↑ abcde et f(en) Nicholas Holding, Armenia and Nagorno-Karabagh, Bradt Travel Guides, 2006 (ISBN978-1841621630), p. 114.
↑(en) John Brady Kiesling, Rediscovering Armenia : An Archaeological/Touristic Gazetteer and Map Set for the Historical Monuments of Armenia, Erevan, , 71 p. (lire en ligne), p. 21.
↑ a et bPatrick Donabédian, L'âge d'or de l'architecture arménienne, Parenthèses, Marseille, 2008 (ISBN978-2-86364-172-9), p. 33.