Henri Lerambert (né vers 1550, mort à Paris le 10 septembre 1608), est un peintre français de la Renaissance, connu comme décorateur et auteur de cartons de tapisseries.
Biographie
Henri Lerambert appartient à une famille d'artistes, et plusieurs membres de la dynastie firent au XVIIe siècle une carrière de sculpteur ou de graveur. Son père Louis Lerambert est sculpteur et maître maçon. Ses frères Louis I Lerambert et Pierre Lerambert sont sculpteurs.
Les premières traces d'activité d'Henri Lerambert apparaissent sur le chantier du château de Fontainebleau, où il est documenté dès 1568-1570, et travaille sous la direction du Primatice. Il est reçu « maître peintre » entre 1573 et 1576. On lui attribue les modèles de la "chapelle" commandée par Henri de Navarre en 1573 (Sens, trésor de la cathédrale).
En 1584, il reçoit commande d'une suite de cartons pour la tenture de La Vie du Christ, destinée à orner l'intérieur de l'église Saint-Merry de Paris (dessins conservés à la Bibliothèque nationale de France).
Il s'installe à Paris en 1586, se marie en 1588[1].
Nommé peintre ordinaire du Roi en 1591, puis « peintre des tapisseries du roi » en 1600, il est directement lié au renouveau de la tapisserie parisienne à la fin du XVIe siècle : il participe à l'élaboration des cartons pour les tentures de L'Histoire d'Artémise (à partir d'une suite de dessins commencée par Antoine Caron), de L'Histoire de Coriolan, et de L'Histoire de Diane, en prenant la succession de Toussaint Dubreuil.
On conserve de sa main quelques rares peintures, qui témoignent de l'héritage de Jean Cousin le Jeune et d'Antoine Caron, notamment dans les Funérailles de l'Amour du Louvre, et deux tableaux peints en 1591 (église de Marolles) provenant peut-être de la chartreuse de Bourg-Fontaine. On lui attribue également un grand nombre de dessins, préparatoires aux tentures, ou isolés, peut-être liés à des décors disparus ou destinés à être gravés.
Il meurt en septembre 1608, âgé d'environ 58 ans[2].
Dominique Cordelier, « Lerambert : Paris, 1604 », Grande Galerie. Le Journal du Louvre, no 56, , p. 24-25 (ISSN1959-1764)
Frédéric Hueber, « Le Christ et la femme adultère du musée des Beaux-Arts de Nantes : un tableau longtemps attribué à Antoine Caron rendu à Henri Lerambert », dans Documents d'histoire parisienne, no 18, 2016.
Chiara Longo, La Vie du Christ de Henri Lerambert, mémoire de recherche de l'École du Louvre, sous la dir. d'Olivier Bonfait et Cécile Scailliérez, 2012, 2 vol.
Cécile Scailliérez, « Henri Lerambert (?, vers 1545 ? - Paris, 1608), Le Christ au jardin des oliviers », dans Valérie Lavergne-Durey, Christian Volle (éd.), Album Amicorum : œuvres choisies pour Arnaud Brejon de Lavergnée, Trouville-sur-Mer, Librairie des musées, 2012, p. 40.
Audrey Nassieu-Maupas, « La Vie du Christ de l'église Saint-Merry à Paris : quelques remarques sur la célèbre tenture de Maurice Dubout d'après Henri Lerambert », dans Documents d'histoire parisienne, no 14, 2012, p. 39-64.
Cécile Scailliérez, « Henri Lerambert peintre : un témoignage de continuité entre première et seconde école de Fontainebleau », dans Renaissance en France, ou renaissance française ?, Paris, 2009 (dir. Marc Bayard), p. 323 - 340.
Isabelle Denis, « Henri Lerambert et l'Histoire d'Artémise. Des dessins d'Antoine Caron aux tapisseries », dans La tapisserie au XVIIe siècle et les collections européennes, actes du colloque international de Chambord, 18 et , Paris, éd. du Patrimoine, 1999, p. 33-50.
Robert Le Blant, « Les Lerambert, maçons, peintres et sculpteurs aux XVIe et XVIIe siècles », dans Actes du 98e congrès national des sociétés savantes, Saint-Etienne, 1973, Section d'archéologie et d'histoire de l'art, Paris, 1975, p. 479-497.