En 1926, Gaussen soutint sa thèse qui porte sur « la végétation de la moitié orientale des Pyrénées », et posa les bases de ses futurs travaux, à la frontière entre biogéographie et cartographie de la végétation. Gaussen est à l'origine de la notion d'étages et de successions de la végétation, fondatrice de la phytogéographie[1]. Dans l'histoire de la cartographiede la végétation française, il fait figure de précurseur : se basant sur la Carte botanique et forestière de la France à 1/200 000 dressée par Charles Flahault en 1897, il publia en 1936, après 10 ans de travail, la Carte du tapis végétal de la France au 1/1 000 000 (quatre feuilles NE, NO, SE)[2], achevée après sa mort par le Service de la carte phytogéographique de Toulouse[3] qu'il a créé et dirigé au sein du CNRS. Il est l'auteur de nombreux projets analogues dans d'autres pays[4]. Ses travaux de phytogéographie aboutirent à un grand nombre d'avancées et d'outils tels que l'indice de Gaussen, l'indice xérothermique et le diagramme ombrothermique. En reconnaissance de son œuvre scientifique dans la cartographie du tapis végétal et de l'écologie, il reçut en 1971 le grand prix de la Société de géographie pour ses travaux et publications géographiques.
On lui doit aussi le laboratoire sylvo-pastoral de Jouéou à Bagnères-de-Luchon (futur laboratoire forestier), créé en 1922, et le dynamisme et la renommée des enseignements et de la recherche en botanique à l'université de Toulouse. Grand voyageur, il fut aussi le créateur d'une section scientifique à l'Institut français de Pondichéry. Henri Gaussen a été toute sa vie professeur à Toulouse, où il fut élu mainteneur de l'Académie des Jeux floraux en 1958.
↑Claude Tassin, Paysages végétaux du domaine méditerranéen, IRD Éditions, , p. 44
↑Paul Rey, « Histoire de la cartographie de la végétation en France », Bulletin du Comité Français de Cartographie. Le Monde des Cartes, no 199, , p. 106 (lire en ligne)
↑Dossier de carrière au CNRS conservé aux Archives nationales à Fontainebleau sous la cote 20070296/222.
↑Parmi lesquels une Carte de la végétation de l'Afrique-Occidentale française au 1/200 000e (Orstom, 1951-1957) dont il signa, avec Guy Roberty et Jean Trochain, la feuille de la région de Thiès (Télécharger.