Les Hautes Chaumes (de la racine pré-celtique calma, « espace dénudé »[1]) constituent un site naturel du réseau Natura 2000[2], formé de vastes plateaux d'altitude vallonnés qui s'étendent sur 8 000 ha (80 km2) au-delà de 1 400 m d'altitude, sur la partie sommitale des monts du Forez (Massif central).
Cet étage de type subalpin est composé de landes parsemées de tourbières d'une riche diversité floristique[3]. Certains endroits herbacés sont entretenus par une activité pastorale, permettant le mélange de graminées.
Histoire
Boisées à l'origine, elles ont été façonnées par des traditions pastorales datant de l'époque romaine. Au Moyen Âge, l'estive s'organise avec la construction de jasseries permettant l'hébergement des hommes et des bêtes pendant l'été[4],[5].
Chaque année, en mai, les familles avec les troupeaux quittaient les vallées et gagnaient les estives jusqu'aux premières neiges. Les tâches familiales étaient bien réparties, les hommes s'occupaient des foins et des moissons dans la vallée, la surveillance, la traite des vaches ferrandaises et la fabrication de fourme de Montbrison ou fourme d'Ambert était quant à elles à la charge des femmes et des enfants dans les jasseries[6].
À partir des années 1960, avec la révolution agricole, la transhumance perdit de son attrait, les jasseries furent petit à petit abandonnées et les pelouses menacées par le reboisement.
Les jasseries sont construites sur un même plan architectural. Ce sont de petites habitations en pierre de taille, soit au toit de chaume couvert de seigle ou de genêt consolidé par du fil de fer quadrillé, soit au toit de tuiles rouges[7]. Au rez-de-chaussée se trouvait l'étable, l'unique pièce d'habitation et la cave où étaient affinées les fourmes. Au-dessus se trouvait le lieu où l'on serrait le fourrage : la fenière. Très souvent la construction de ce type de bâtiment se faisait en aval d'une source, de façon à mettre en œuvre un système ingénieux[8]. La source était canalisée et divisée en deux : une partie de l'eau traversait l'étable afin d'évacuer le purin des bêtes, l'autre partie s'écoulait dans la cave, afin de créer une hygrométrie suffisante pour l'affinage des fromages.
Vues sur les Hautes Chaumes du Forez au printemps et en été.
Les conditions climatiques sont assez rudes avec la présence de fortes précipitations (plus de 1 500 mm d'eau sur les sommets) ainsi que des températures très basses (200 jours de gel par an et la présence de neige six à huit mois par an)[9].
Flore
Du fait de ces conditions rudes, la flore est de type subalpin[10],[11]. On peut distinguer différents milieux :
Les boisements sont composés de différentes essences, des pins, des bouleaux, des sorbiers, des hêtres, des sapins et des plus en plus de plantations récentes d'épicéas.
↑ a et bCarte de Chalmazel, couche Natura 2000, Institut géographique national (lire en ligne).
↑Travail collectif réalisé dans le cadre d'un contrat de recherche du SRETIE, Les Hautes Chaumes du Forez : diagnostic écologique pour la gestion d'un espace sensible, Saint-Étienne/Clermont-Ferrand, Université de Saint-Étienne, , 159 p. (ISBN2-86272-040-2, lire en ligne), p. 10
↑Centre d'études foréziennes, Les Monts du Forez: le milieu et les hommes, Université de Saint-Etienne, (ISBN978-2-85145-060-9, lire en ligne)
↑Centre d'études foréziennes, La Vie rurale en Forez: paysans d'hier et d'aujourd'hui, Université de Saint-Etienne, (ISBN978-2-85145-033-3, lire en ligne)
↑Monique Luirard, Le Forez et la Revolution Nationale, Université de Saint-Etienne, (lire en ligne)
↑Priscille Chapuis, « Les Hautes Chaumes des monts du Forez », ADLFI. Archéologie de la France - Informations. une revue Gallia, (ISSN2114-0502, lire en ligne, consulté le )
↑« L’environnement », sur Jasseries de Colleigne, (consulté le )
↑Justin Galtier et Gérard Maret, « Contribution à la connaissance de la flore du Forez (Loire) », Publications de la Société Linnéenne de Lyon, vol. 67, no 8, , p. 218–221 (DOI10.3406/linly.1998.11242, lire en ligne, consulté le )