Gérard Aschieri est un dirigeant syndicaliste français, né en 1952 à Marseille.
Origines et formation
Gérard Aschieri est né de parents italiens originaires du Piémont, qui tiennent un petit café dans le quartier populaire de Saint-Louis, non loin de l'Estaque. Il fait ses études secondaires au « petit lycée » Saint-Exupéry, puis prépare le concours de l'École normale supérieure au Lycée Thiers[1]. Déjà actif politiquement, il organise une manifestation dans le lycée pour empêcher l'exclusion d'un élève[1].
Admis à cette École de la Rue d'Ulm, il adhère à la section locale du SNES. Reçu deuxième à l'agrégation de Lettres classiques en 1974, il est affecté, à la fin de son service militaire, dans un collège de Seine-Saint-Denis, département qu'il n'a jamais quitté depuis[2].
Au SNES, il est responsable national du secteur « corporatif », rebaptisé « statuts et carrières ». Il participe donc à l'élaboration des revendications du syndicat pour ce qui concerne la situation individuelle et collective des enseignants des lycées et collèges : élévation du niveau de qualification, unification des corps « vers le haut », réduction des maxima de service, résorption de la précarité…
En 1989, après la très forte mobilisation des enseignants pour la revalorisation de leurs carrières, il fait partie des négociateurs syndicaux qui finissent par obtenir, contre l'avis du Premier Ministre Michel Rocard, et de Claude Allègre, alors principal conseiller du ministre de l'Éducation nationale, Lionel Jospin, une revalorisation « sèche » des enseignants du second degré.
Ce succès syndical va participer du renversement de rapport de force au sein de la FEN. Le SNES démontre alors qu'il est capable de passer « par-dessus » la fédération pour négocier directement les intérêts de ses syndiqués, alors que la direction fédérale privilégie une revalorisation des instituteurs (qui sera néanmoins obtenue en même temps que celle des professeurs par la création du corps des professeurs des écoles, à la rémunération alignée sur celle des professeurs certifiés).
Après l'exclusion du SNES de la FEN, et la scission de 1992, Gérard Aschiéri se retrouve responsable du secteur « Fonction publique » de la toute nouvelle Fédération syndicale unitaire (FSU), créée par les minoritaires de la FEN. Il s'attache à donner de la cohérence aux revendications corporatives des différents syndicats nationaux de la fédération, sans que l'ensemble donne trop l'air d'un patchwork revendicatif, et sans que personne se sente réellement oublié des plateformes fédérales.
Après la défection surprise de Michel Deschamps, secrétaire général de la FSU qui s'engage en 1999 sur la liste communiste pour les élections européennes, et deux années de direction en tandem associant Monique Vuaillat et Daniel Le Bret, puis Pierre Duharcourt, la FSU est, en 2001 à la recherche d'un nouveau « patron », dans un contexte marqué par un accroissement des tensions internes dans la fédération.
Gérard Aschiéri est élu Secrétaire général de la FSU en 2001[2]. Les divergences traditionnelles entre premier et second degré perdurent, mais c'est surtout du syndicat des professeurs des lycées professionnels, le SNETAA que vient la crise, le syndicat s'étant exclu de la fédération en 2001 pour non-paiement de ses cotisations. En conséquence Gérard Aschieri propose la création d'un nouveau syndicat dans le même secteur, ce sera le SNUEP.
Il est réélu Secrétaire général en 2004, lors d'un congrès fédéral marqué par de lourds affrontements sur la question de l'élargissement du champ de syndicalisation de la FSU à l'ensemble des fonctionnaires.
En , lors du Congrès fédéral qui se tient dans sa ville natale, il est réélu pour un troisième et ultime mandat[3].
Il achève ce mandat le et est remplacé par Bernadette Groison[4].
Faut-il supprimer la carte scolaire ?, Magnard (2009), coécrit avec Alain Madelin
Publique ou privée : quelle école pour nos enfants ?, coécrit avec Patrick Roux et Bruno Poucet, collection Le Choc des idées, Le Muscadier, 2012[8] (ISBN979-10-90685-06-2)