Guillaume Grootaërs partage ses chantiers entre Paris et Nantes mais il s’établit définitivement à Nantes, rue de la Commune[4] puis rue Anizon[5] et à Montaigu[6] après son mariage, en 1851. Il aura comme élève Gustave Guilbaud[7] et Anna Tariol-Baugé[8]. Son atelier est complété par des metteurs au point, Cragin et Bozé[9].
Au début de sa carrière, Guillaume Grootaërs réalise les médaillons figurés ornant la galerie Santeuil du passage Pommeraye, commandée par Louis Pommeraye, le propriétaire et créateur du passage éponyme. Leur identification est toujours en débat mais André Peron[11] y reconnaît le général bonapartiste Pierre Dumoustier, les philosophes Pierre Abélard et Éon Le Roger, les marins Jacques Cassard et Charles Louis du Couëdic, le préfet et pair de France Louis Rousseau de Saint-Aignan, le capitaine Delaville et le connétable Olivier V de Clisson. Il travaille conjointement avec son père, Louis Grootaërs pour les décors des arcs doubleaux mais les allégories et les bustes sont réalisés par le sculpteur Jean-Baptiste Joseph Debay, dont le père, Jean-Baptiste Joseph De bay, est également d’origine malinoise.
Guillaume Grootaërs réalise de grandes commandes publiques durant sa carrière. En 1858, Guillaume Grootaërs réalise le groupe colossal du monument de Saint-Cast-le-Guildo, en collaboration avec l’architecte Bourgerel et le fondeur Voruz, tous trois exerçant à Nantes. L’année suivante, en 1859, il réalise avec Amédée Ménard les sculptures du beffroi installé sur l’église Sainte-Croix, sous les ordres de l’architecte-voyer Driollet. Parmi ces sculptures, il crée le modèle des anges aux trompettes dont la fonderie sera faite par Hamon[12]. En 1865, Guillaume Grootaërs et le sculpteur Daniel Ducommun du Locle collaborent à l'ornement de la fontaine monumentale érigée place Royale à Nantes, œuvre symbolisant la vocation fluviale et maritime de la ville. Grootaërs réalise huit génies de l’Industrie et du Commerce qui rappellent le rôle majeur du port dans l’économie de la cité. Les statues sont fondues par le fondeur Jean-Simon Voruz, qui a également produit l’escalier du passage Pommeraye.
Il sculpte également plusieurs frontons, tels que celui de la bibliothèque municipale de Nantes en 1868 qui a disparu. En 1871, il est l’auteur du fronton du Muséum d'histoire naturelle de Nantes représentant une allégorie de la Science éclairant le monde entre le règne animal et le règne végétal, figurée par une femme vêtue à l'antique brandissant un flambeau.
Guillaume Grootaërs réalise de nombreuses œuvres religieuses, à l’image de son père Louis Grootaërs. Il sculpte en 1845 le bas-relief en marbre de la Présentation de la Vierge au temple de l’autel de la chapelle Saint-Félix de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes[13]. Pendant plusieurs années, de 1846 à 1863, il réalise la majeure partie des sculptures de la basilique Saint-Nicolas de Nantes[14]. Il exerce principalement à Nantes mais aussi dans toute la région de l’ouest, surtout avec des sculptures religieuses. L’une de ses plus importantes commandes est celle faite pour la collégiale Saint-Aubin de Guérande. Entre 1849 et 1851, il y crée six statues de Saints avec celle de la Vierge, Saint Jean, Saint Joseph, Saint Dominique, Saint Pierre et Saint Louis de Gonzague. D’autres églises de la région ont également été dotées au cours du XIXe siècle de sculptures de Louis-Guillaume Grootaërs, comme l’église Saint-Jean de Béré à Châteaubriant et l’église paroissiale Saint-Jean de Fontenay-le-Comte, toutes deux conservant une Déploration en 1843 et du milieu du XIXe siècle. En 1850, Guillaume Grootaërs réalise un groupe du Calvaire pour l’église de Pont-Saint-Martin, aujourd’hui intégré au Monument aux morts de la Première Guerre mondiale[15].
Guillaume Grootaërs réalise plusieurs monuments funéraires, comme celui du général de Bréa en 1848 au cimetière Miséricorde à Nantes, qui est orné d’un buste du défunt. L’architecte-voyer Driollet est quant à lui représenté en médaillon au cimetière La Bouteillerie à Nantes. Le curé Sidoli voit également sa tombe, au cimetière Saint-Jacques à Montaigu, ornée de plusieurs bas-reliefs de Guillaume Grootaërs en 1857.
Tout au long de sa carrière, Louis-Guillaume Grootaërs réalise des sculptures destinées à des commanditaires privés et aux salons. Sa plus célèbre réalisation est Les Derniers moments de Sapho, exposée au Salon de 1849, à celui de 1852, ainsi qu’à l’Exposition universelle de 1855[16]. Il est l’auteur de plus d’une trentaine de bustes de personnalités du XIXe siècle[17], dont certains sont exposés au Salon l’année de leur création. Parmi les plus célèbres, il faut citer celui du buste du Général de Bréa, commandé par le ministère de l’Intérieur, ainsi que ceux de Paul Eudel et de sa femme, Madame Paul Eudel, réalisé vers la fin du XIXe siècle, tous les trois conservés au musée d’Arts de Nantes.
Fontenay-le-Comte, église paroissiale Saint-Jean : Déploration, milieu XIXe siècle, groupe en bois, 137 × 110 × 86 cm.
Guérande, collégiale Saint-Aubin : Vierge, Saint Jean, Saint Joseph, Saint Dominique, Saint Pierre, Saint Louis de Gonzague, 1849-1851, statues en tuf, 170 cm.
Mayet (Sarthe) église Notre Dame de l'Immaculée Conception : quatre représentations de la Vierge, saint Joseph, dans la chapelle de la Vierge saint Pierre et saint Paul dans la chapelle du Sacré Cœur.
Saint André et Saint Pierre, 1859, bustes en pierre ;
Fronton rond du beffroi, 1859 ;
Cariatide à ailes déployées, 1859, statues en bois et plomb.
bibliothèque municipale[18], fronton : La Ville de Nantes protégeant la Science et la Littérature, 1868, groupe en pierre.
cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, chapelle Saint-Félix : Présentation de la Vierge au temple, 1845, bas-relief en marbre, Nantes, Salon de 1845 (no 35).
↑Archives municipales de Nantes, état-civil numérisé des 3e-4e cantons, naissances de l'année 1816, vue 182 de la numérisation. Ses parents sont le sculpteur Louis Grootaërs et son épouse Caroline Donon.
↑Jean-Michel Leniaud, Dominique Massounie, Procès-verbaux de l’Académie des Beaux-Arts, Tome 7 1840-1844, Paris, École des Chartres, 2007, pp. 67, 96, 201, 317, 325.
↑Dominique Amouroux, Alain Croix, Thierry Guidet, Dictionnaire de Nantes, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013, p. 521.
↑Archives Municipales de Nantes, cote 1O929, 1813-1890, Dossier de voirie rue Marivaux.
↑Archives Départementales de la Vendée, état-civil numérisé de Montaigu, Acte de décès no 20 de l'année 1882, vue 44 de la numérisation, Guillaume Grootaërs.
↑Ministère de la maison de l’empereur et des beaux-arts, surintendance des beaux-arts, Salon de 1869, Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure des artistes vivants exposés au Palais des Champs-Élysées, Paris, imprimeurs des musées impériaux Charles de Mourgues frères, 1869, p. 487.
↑Paul Eudel, Hivernage en Algérie, Évreux, Imprimerie Ch. Hérissey et fils, 1909, p. 73.
↑Archives Municipales de Nantes, cote 1M1144, devis des travaux pour la fontaine de la place Royale du .
↑Éric Lhommeau, Karen Roberts, Guide du cimetière de la Bouteillerie de Nantes, Nantes, Le veilleur de nuit, 2009, p. 30.
↑André Peron, Le passage Pommeraye, Quimper, Editions Ressac, , p. 60-62
↑Archives Municipales de Nantes, cote 1M49, Devis descriptif du .
↑Salon de 1845, Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure des artistes vivants exposés au Musée royal, Paris, imprimeurs des musées royaux Vinchon, 1845, p. 258.
↑Bruno Foucart, Véronique Noël-Bouton, Saint-Nicolas de Nantes, bataille et triomphe du néogothique, extrait du Congrès archéologique de Haute-Bretagne, Paris, 1968, pp. 176-179.
↑ChristineLeduc-Gueye, Les monuments aux morts peints dans les églises. Inventaire général du patrimoine culturel, Région des Pays de la Loire, Nantes, Éditions 303, collection « Images du patrimoine », no 290, 2014, pp. 80-81.
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