Les deux armées se rencontrent dans la région de l'oued El Serrat près de la ville tunisienne du Kef. Les combats ont lieu pendant quelques jours, à l'issue desquels les Algériens sont vaincus et dispersés entre les villages et la campagne du Kef.
En 1807, Hammouda Pacha, souverain de Tunis, déclare la guerre à la régence d'Alger : une véritable armée d'invasion, composée non seulement de troupes régulières, mais encore de plusieurs tribus, telles que les Drid, marche sur Constantine pour s'en emparer[4]. Hussein, fils de Salah Bey, alors gouverneur de la province, réunit à la hâte le peu de troupes qu'il a sous la main et tente de résister aux environs de Bin-el-Berar, ruisseau qui coule à cinq kilomètres à l'est de la ville[4]. Il se heurte sans aucun succès à cette armée et, face à ce premier échec, s'éloigne aussitôt dans la direction de Djemila, puis chez les Rir'a de Sétif, sans vouloir une seconde fois tenter le combat ; il ne revient à Constantine qu'un mois après avec les troupes de secours envoyées d'Alger[4]. Les Tunisiens dressent leur camp sur les plateaux du Mançoura et de Sidi-Mabrouk et, pendant un mois et un jour, assiègent Constantine sans interruption[4]. Cependant, le siège de Constantine est rapidement levé[1].
Hussein, à la tête d'une puissante armée composée des troupes venues d'Alger et des contingents de toutes les tribus de la province de Constantine, fait son entrée sur le territoire tunisien dans un contexte de massacres et de pillage[5]. Arrivés sur les bords de l'oued El Serrat, affluent de l'oued Mellègue, ils trouvent tout à coup devant eux les troupes de Hammouda Pacha venues pour leur disputer le passage[5]. Tout annonce que les Algériens vont remporter une nouvelle victoire, qui leur ouvrirait probablement les portes du Kef et les conduirait ainsi jusqu'à Tunis[5]. Toutefois, trop confiants dans ce premier succès, ils les laissent s'éloigner[6]. Les Tunisiens ayant eu le temps de se remettre de leur première surprise, se reforment ; leur artillerie tonne sur les Algériens agglomérés dans le premier camp[6]. Hussein Bey, lui-même, abandonne le champ de bataille, jetant la confusion dans les troupes algériennes[6]. Le bachagha essaie de résister avec ses troupes régulières mais, se voyant débordé de tous côtés et sans espoir de secours au milieu des populations hostiles, il est également contraint d'effectuer sa retraite, après avoir perdu beaucoup de troupes et un matériel considérable[6].
Notes et références
↑ a et bJean Ernest Mercier, Histoire de l'Afrique septentrionale (Berbérie) depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête française (1930), vol. 3, Paris, Ernest Leroux, (lire en ligne), p. 471.
↑Auguste Pavy, Histoire de la Tunisie, Tours, Alfred Cattier, , 386 p. (lire en ligne), p. 355.
↑ abc et dRecueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province de Constantine, Constantine, Alessi et Arnolet, , 295 p. (lire en ligne), p. 238.
(it) Achille Riggio, « La guerra algerino-tunisina del 1807 nel diario di un diplomatico olandese », Oriente Moderno(it), vol. 28, nos 4/6, , p. 65–74 (ISSN0030-5472, lire en ligne, consulté le ).