Fils d'un père partisan de l'Unité italienne et d'une mère soutenant la souveraineté temporelle du pape, son enfance est marquée par l'assassinat de son père le et les morts prématurées de sa mère, sa sœur et deux de ses frères. Il est aussi traumatisé par le mariage de sa sœur préférée, Ida, car, à l'image de son père, il avait voulu reconstruire le « nido » (nid) familial avec elle et Maria
Il étudie d'abord au collège Raffaello d'Urbino ; il fréquente ensuite le lycée où il écrit ses premières compositions poétiques (Il pianto dei compagni, per la morte dell'allievo Pirro Viviani1869 et Come studiò Raffaello1870). Sa première œuvre, Myricae (1891), reflète son enfance mélancolique, mais aussi parfois joyeuse et apporte un renouveau du langage poétique italien, où il adopte une position humaniste dans sa vision du monde. Il fait la connaissance du poète Angiolo Orvieto à cette époque.
Étudiant à l'université de Bologne, il y rencontre son professeur et mentor, le poète Carducci à qui il succédera à la chaire de littérature italienne, ainsi que son meilleur ami Severino Ferrari. Il enseigne entre-temps dans plusieurs lycées de la Péninsule. Après l'attentat manqué de l'anarchisteGiovanni Passannante contre le roi Humbert Ier (1878), Pascoli écrit un poème en son honneur. Il lit son Ode à Passannante au cours d’une réunion des socialistes à Bologne mais, immédiatement après, déchire l'œuvre. Seuls les vers suivants sont connus : Con la berretta del cuoco, faremo una bandiera (« Avec le chapeau du cuisinier, nous ferons un drapeau »)[1].
Ses premiers poèmes sont relativement simples et s'intéressent particulièrement à la vie domestique et à la nature, avec un grand raffinement formel. La remémoration du passé y tient toujours une grande place. Ses poèmes postérieurs partagent des thèmes similaires et reflètent sa connaissance de l'Antiquité classique. Ils auront une grande influence sur les poètes italiens postérieurs, qui ont incorporé ses thèmes mélancoliques et ses innovations formelles à leurs propres œuvres. Il a écrit à la fois en italien et latin (treize fois médaillé d'or au concours universel de poésie latine d'Amsterdam, le Certamen poeticum Hoeufftianum.). Dans cette dernière langue, il a composé l'hymne de la Corda Fratres étudiante en 1898. Il a également traduit la poésie anglaise et nombre de textes classiques (Lyra romana, Epos).
Seuls ses Poèmes conviviaux - mythe d'Ulysse, ont trouvé en France un certain écho (thèse et traduction d'A. Valentin, 1925)[2]. Voir aussi le poème long ("poemetto") Gog e Magog.
Le il est initié en franc-maçonnerie, dans la loge« Rizzoli de Bologne ». Son testament maçonnique autographe, retrouvé en 2002 (un petit triangle de papier à carreaux), a été vendu aux enchères en et acheté par le Grand Orient d'Italie[3].