Le il épouse Lucy Compère née le à Auteuil. Le peintre Ernest Meissonnier est témoin au mariage. Le couple fait appel à la peintre Louise Desbordes pour décorer le plafond de leur hôtel particulier.
Georges Petit ouvre sa propre galerie en 1881 au 12, rue Godot-de-Mauroy à Paris et devient au fil des ans l'un des plus puissants acteurs du marché français de l'art. Auparavant, il se fait connaître en étant expert auprès la vente de l'atelier du peintre Jean Victor Louis Faure et du fonds Ernest Hoschedé en 1878[3].
Il expose d'abord aussi bien des artistes en vogue au Salon, appréciés par une clientèle fortunée, aristocratique ou bourgeoise[4], que des artistes modernistes — impressionnistes, post-impressionnistes, etc.
En , il lance trente-trois peintres français et étrangers, femmes et hommes, dont certains sont aujourd'hui en partie oubliés, lors d'une exposition qu'il intitule « Groupe des XXXIII », événement qu'il renouvelle une seconde fois l'année suivante. Tout au long de sa carrière, Petit se fait une spécialité de ce genre d'annonce. On y trouve Jacques-Émile Blanche, Étienne Dinet, Maurice Eliot, Fernand Khnopff, ou encore Odilon Redon[6]. Marcel Proust lui rend visite et en rendra compte plus tard dans Le Mensuel en [7].
Affiche de Maurice Réalier-Dumas pour la 15e exposition de la Société internationale de peinture et de sculpture à la galerie Georges Petit en 1897.
En , il se porte acquéreur à la vente Secrétan de L'Angélus de Millet pour 553 000 francs-or. Il organise ensuite une vente de charité pour la veuve de Millet[8]. La même année, il expose Claude Monet avec Auguste Rodin[2]. Il établit pour le commissaire-priseur Paul Chevallier le catalogue de l'atelier Jules Dupré dont la vente a lieu à Paris le .
En se tient rue de Sèze la première exposition d'art photographique du Photo-club de Paris, qui montre les travaux de 156 photographes pictorialistes venus du monde entier[9].
À la faveur d'un différend entre Durand-Ruel et Alfred Sisley, Georges Petit devient le galeriste attitré du peintre. En , il organise une grande rétrospective de l’œuvre de Sisley dans sa galerie rue de Sèze[10].
En 1904, Octave Bernard, venu de chez Goupil & Cie, rejoint la galerie en tant que responsable de l'édition des eaux-fortes en couleur. Il assure la promotion de ce nouveau média, entre autres en signant les préfaces aux catalogues des expositions de gravure originale en couleur organisées par la galerie. Avec Jean-François Raffaëlli[13], il fonde en 1904 la Société de la gravure originale en couleurs qui organise un salon chez Petit jusqu'en 1920. En 1917, la galerie se sépare de son département estampes. Octave Bernard reprendra l'activité en fondant L'Estampe moderne[14].
Postérité
En 1920, après la mort de Georges Petit, la galerie est rachetée par Bernheim-Jeune et Étienne Bignou, nommé administrateur-délégué.
En 1931, a lieu la plus grosse exposition sur Henri Matisse, et en 1932, l'exposition Pablo Picasso rencontre un grand succès.
Dans le cadre de la dissolution de la société anonyme Galeries Georges Petit (3e vente), 158 aquarelles signées Auguste Rodin et venant du stock de la galerie firent l'objet d'une vente aux enchères publiques à l'hôtel Drouot à Paris les 27 et .
La liste des expositions d'artistes vivants organisées à la galerie Georges Petit entre 1881 et 1934 a fait l'objet d'un inventaire par Pierre Sanchez en 2011[6] : cette somme en 4 volumes fait la synthèse d'environ 1 500 catalogues et autant d'expositions (peinture, sculptures, meubles, objets décoratifs, etc.).
↑Frits Lugt, « L.2034b, Point, Armand », in Les marques de collections de dessins et d'estampes, Fondation Custodia (en ligne sur marquesdecollections.fr).
(en) Salvador Dali, The Secret Life of Salvador Dalí, 1993.
(en) Robert Jensen, Marketing Modernism in Fin-de-Siecle Europe, 1994.
(en) Michael C. Fitzgerald, The Making of Modernism : Picasso and the Creation of the Market for Twentieth-Century Art, 1995.
(en) Henri Matisse et Jack D. Flam, Matisse on Art, 1973.
Pierre Sanchez, Les expositions de la galerie Georges Petit (1881-1934) : répertoire des artistes et liste de leurs œuvres, Dijon, l'Échelle de Jacob, .