L'embranchement est prolongé afin de desservir les tanneries Herrenschmidt et les tonnelleries mécaniques Fruhinsholz en 1872. En 1922, l'usine de constructions mécaniques Schiltigheim-Strasbourg (Comessa) se raccorde à l'embranchement[2]. L'embranchement traversait la route de Bischwiller puis empruntait la rue de la Mairie, la rue du Barrage et la rue du Tribunal ou il se scindait en deux : la voie vers l'usine Comessa aboutissait dans l'actuelle avenue Pierre Mendès France tandis que la voie vers les tanneries traversait l'Aar pour se rendre au Wacken. Une desserte était assurée jusqu'en 1969.
Schiltigheim devient la deuxième gare aux marchandises du district de Basse-Alsace en 1898. De nouvelles infrastructures, communes avec la gare de Bischheim, sont construites en 1910 notamment le poste d'aiguillage réalisé par les architectes Rilp et Stoeckicht[3].
Un second embranchement desservant la brasserie Fischer et la conserverie Ungemach est construit en 1912 pour la « Société de chemin de fer industriel (Industriebahngesellschaft mbH) » constituée par Auguste Ehrhardt (directeur de la brasserie) et Léon Ungemach. Après la Première Guerre mondiale la société est renommée « Société de raccordement industriel de Schiltigheim » et les usines de bois Wuilleumier et Bruckert sont raccordées à l'embranchement[4]. Cet embranchement a été utilisé jusqu'en 1998[5] par la brasserie Fischer.
Le bureau d'enregistrement, comprenant également un foyer pour les mécaniciens, est érigé en 1913 selon les plans de l'architecte Münzer[6].
Le bâtiment administratif, de style art déco, de la Société anonyme des chemins de fer de Schiltigheim est construit en 1930 par l'architecte strasbourgeois Henri Risch. Dès l'origine, le rez-de-chaussée du bâtiment comportait des locaux commerciaux (notamment une brosserie-parfumerie). En juin 1941, l'architecte aménage un abri anti-aérien au sein des caves[7].
Les halles à marchandises et entrepôts (qui se situaient entre la brasserie de l'Espérance et l'usine Caddie) ont été démolis en 1975 après avoir été revendus à la brasserie de l’Espérance[8]. À cette occasion, le plan de voies est également modifié.
L'aménagement d'un pôle de maintenance des rames TER comportant un atelier, une station de ravitaillement en carburant et une machine à laver au défilé était envisagé à l'horizon 2027[9]. Ce projet est finalement annulé au profit du site de la gare de triage de Hausbergen[10].
En 2011, 30 % des volumes de la brasserie étaient expédiés par le rail[12]. La brasserie n'utilise désormais plus le ferroviaire et, en novembre 2022, Heineken annonce la fermeture du site dans les trois ans. La gare de Schiltigheim n’apparaît plus dans l’édition 2023 du document de référence du réseau.
Patrimoine ferroviaire
Le poste d'aiguillage qui commande l'accès à la gare (Bischheim Poste 2) est toujours présent en bordure de la ligne Strasbourg - Lauterbourg. L'ancien bureau d'enregistrement qui lui faisait face a cependant été détruit dans les années 2010.
L'ancien bâtiment administratif de la Société anonyme des chemins de fer de Schiltigheim situé au numéro 53 de la route de Bischwiller existe toujours, il est occupé par une agence bancaire[13]. Les voies ferrées de l'embranchement de la brasserie de l'Espérance aboutissent juste à l'arrière de celui-ci.
Les voies et le quai de chargement situés rue de Lattre de Tassigny sont aujourd'hui en friche et recouverts par de la végétation.
Il reste également une partie des rails de l'embranchement Fischer dans la rue de l'Embranchement.
Passage d'un TER à hauteur de la gare.
Le poste d'aiguillage.
Anciens rails, rue de l'Embranchement.
Notes et références
↑Dénomination officielle, auparavant appelée Gare aux marchandises de Bischheim-Schiltigheim.
↑Élisabeth Paillard, Christelle Briot et Jean-Philippe Meyer, « Gare de marchandises de Bischheim-Schiltigheim », Inventaire général du patrimoine culturel, sur culture.gouv.fr, (consulté le ), IA67018078.
↑DRR - Horaire de service 2019, Annexe 8.4 - Localisation des installations terminales embranchées, sur le site de SNCF Réseau (consulté le 9 janvier 2019).