Gabriel-François Doyen, à partir de 1759, va exploiter la veine antique avec une série de peintures de vastes dimensions au langage hyperbolique et répétitif dont va se lasser le public à partir de 1780.
Doyen s'adonne également à la grande décoration. Il achève, à la mort de Carle van Loo, la chapelle Saint-Grégoire à l'église des Invalides de Paris (1765-1772).
Il peint peu de tableaux religieux. C'est pourtant dans ce registre qu'il va réaliser son chef-d’œuvre en 1767 : Sainte Geneviève et le Miracle des Ardents, à l'église Saint-Roch de Paris.
Il exécute aussi une suite de peintures d'après L'Iliade pour servir de modèles aux tapisseries des Gobelins.
En 1773, Doyen est nommé premier peintre du comte d'Artois puis, en 1775, de Monsieur, frère du roi. En 1774, la ville de Reims lui commande la décoration urbaine des fêtes du sacre de Louis XVI.
De 1791 à 1792, avec son élève Alexandre Lenoir, il se passionne pour le travail de recherche, d'inventaire et de conservation des œuvres d'art et crée le dépôt des Petits Augustins.
Peintre du roi, il quitte la France pour la Russie en 1792 (déclaré émigré en 1793) où il devient peintre et amant de Catherine II de Russie, puis peintre de Paul Ier : il y est nommé directeur de l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg et y exécute plusieurs ouvrages remarquables. Il décore plusieurs palais impériaux et forme des peintres russes. Il aura pour élève Andreï Ivanov qui occupe une place de premier plan dans la peinture russe.
Sainte Geneviève intercédant pour protéger Paris des Huns, plume, encre brune et lavis brun sur traits de pierre noire, 23,2 × 15,7 cm[3]. Ce dessin témoigne des recherches de Doyen pour la réalisation du retable Le Miracle des ardents de l'église Saint-Roch. Le thème du projet a évolué : dans cette feuille, il représente Sainte Geneviève suppliant Jésus de protéger la ville de l'armée d'Attila. Il met l'accent sur le mouvement général de la composition ; l'ampleur des gestes et le caractère théâtral sont soulignés par le dynamisme d'une spirale ascendante depuis le groupe de figures au premier plan jusqu'à la nuée qui s'enroule autour du Christ[4] ;
Le Miracle des Ardents, plume et encre brune sur crayon noir, lavis brun, 22,8 × 15,4 cm[5]. Dessin préparatoire pour le décor de la chapelle droite de l'église Saint-Roch en 1759[6].
église Saint-Roch : Sainte Geneviève et le Miracle des Ardents, 1773, huile sur toile.