Les fusillades d’Avrillé désignent l’exécution de plusieurs centaines ou milliers d’hommes et de femmes fusillés par les Républicains durant la guerre de Vendée. Elles se déroulent sous la Terreur pendant la Révolution française.
Déroulement des exécutions
À la suite de la défaite des Vendéens durant la Virée de Galerne, à la mise en place de la Terreur et au début des colonnes infernales, les Républicains font prisonniers des milliers de Vendéens.
Les exécutions ont lieu dans un champ de la ferme Desvallois à Avrillé. Le lieu sera par la suite rebaptisé « le Champ des Martyrs »[2]. Au total on relève neuf fusillades, du au [2],[3].
Origine géographique des victimes
Selon Pierre-Marie Gaborit et Nicolas Delahaye, l’origine géographique des victimes est la suivante[4] :
Le nombre des victimes n’est pas connu avec précision. Selon un mémoire rédigé en 1816 par l'abbé Gruget, ancien prêtre réfractaire et contemporain des événements, 1 994 personnes au total sont fusillées au Champ des Martyrs[1]. D’autres auteurs vont jusqu’à 2 300, voire 3 000 morts[1]. Au début du XXe siècle, les recherches des abbés Uzureau et Houbedine permettent l’identification de 863 victimes[1].
En 1995, Pierre-Marie Gaborit et Nicolas Delahaye arrivent à un total d’environ 2 480 morts et indiquent que les exécutions se déroulent ainsi[2] :
Le : 500 victimes, principalement des hommes, paysans et artisans.
Le : 300 victimes, des hommes âgés de 18 à 65 ans.
Le : 250 victimes, parmi lesquelles beaucoup de femmes, âgées de 19 à 63 ans.
Le : 400 victimes, des hommes âgés de 17 à 65 ans.
Le : 150 victimes, hommes et femmes.
Le : 80 victimes.
Le : 400 victimes, principalement des femmes, âgées de 18 à 72 ans.
Le : 200 victimes, des hommes et des femmes, âgés de 16 à 71 ans.
Le : 200 victimes, hommes et femmes.
En 2007, après avoir confronté les listes nominatives des condamnés, les extraditions des prisons et les séries lacunaires, Jacques Hussenet estime qu'un nombre de 1 200 à 1 400 victimes est vraisemblable, mais sans certitude[1].
En 2014, l'historien Jean-Clément Martin indique que les neuf fusillades d'Avrillé font chacune entre 200 et 400 morts[3].
En 2021, l'historien et professeur Jean-François Couet conclut dans une nouvelle étude que le nombre des victimes des fusillades d'Avrillé se monte à plus de 2 000 personnes[5].
Fresque de l'église Notre-Dame de la Charité, Saint-Laurent-de-la-Plaine, par Abel Pineau: La Vierge Marie emportant au ciel les âmes des trois femmes (les "trois Marie" de Saint-Laurent-de-la-Plaine) fusillées au Champ des Martyrs d'Avrillé le .
Philippe de Maillard, La fleur de lys et le martyre : Les tribulations de la famille Turpault dans la tourmente révolutionnaire, Vendée, Les Bons Livres pour Tous, , 296 p. (ISBN978-2916988115, lire en ligne).
Ch. Portais (abbé), « L’Abbé Gruget, curé de la Trinité d’Angers. Sa paroisse, son diocèse, son temps. 1751-1840 », Angers et Paris, 1896, VIII-624 p., illustrations
Job de Roincé, « Mémorial des Martyrs d’Avrillé », Rennes, 1979, 109 p.
François-Constant Uzureau (abbé), « Histoire du Champ-des-Martyrs », Angers, Impr. Siraudeau, 1905 (réédition 1999), 227 p.
Le Livre d'Or des Martyrs d'Avrillé, nomenclature, et la cause de béatification : Guillaume Repin et 98 compagnons, L'enlumineur du Roi René, Angers.