Schulenburg est vice-consul à Barcelone en 1903, puis consul à Lemberg, Prague, Varsovie et à Tiflis en Géorgie en 1911. Il est incorporé en 1914 et sert en tant qu'officier de liaisons avec l'armée ottomane.
Première Guerre mondiale
Schulenburg travaille en 1914 à la préparation de la « Légion géorgienne » qui devait servir de force de frappe turco-géorgienne contre la Russie impériale, alliée de la France et de l'Angleterre. En 1917, il est consul à Beyrouth et Damas. On lui attribue l'idée d'attaquer Sarıkamış à la frontière est de la Turquie pendant la Première Guerre mondiale, via « top yolu » (ce qui veut dire la voie de canon), où la neige ne reste pas sur terre à cause du vent, ce qui facilite la marche de l'armée mais à la fin, ce plan a viré à la catastrophe[1]. Il est à Batoumi pendant la conférence de Batoumi dans laquelle l'Allemagne appuya la Géorgie pendant l'avancée turque vers l'est en 1918. C'est lui qui défend l'indépendance de la Géorgie et sa protection par l'Empire allemand pour protéger le pays contre l'agression de l'Empire ottoman, qui était pourtant l'alliée de l'Allemagne.
Troisième Reich
Ambassadeur d'Allemagne à Moscou de 1934 à 1941, Schulenburg est fidèle au principe d'immunité des diplomates lorsqu'en , il use de son influence en tant que doyen du corps diplomatique pour permettre à l'ambassadeur de Pologne, Wacław Grzybowski, et au personnel de l'ambassade de la Pologne de pouvoir quitter l'Union soviétique alors que Viatcheslav Molotov avait décidé leur arrestation. Ferme partisan de la traditionnelle amitié entre l'Allemagne et la Russie prônée par Otto von Bismarck, il cherche à maintenir un modus vivendi entre Adolf Hitler et Joseph Staline. Dans cet esprit, début juin 1941, au cours d'un déjeuner à Moscou avec son homologue soviétique, Vladimir Dekanozov, ambassadeur à Berlin, il n'hésite pas, à mots couverts, à faire état des préparatifs de l'attaque allemande, mais sujet au même aveuglement que Staline, Dekanozov refuse de l'entendre.
Le déclenchement le de l'opération Barbarossa le conduit à quitter son poste et à retourner en Allemagne.
Participation au complot du 20 juillet 1944 et exécution
Son nom étant cité aux côtés de son collègue l'ambassadeur Ulrich von Hassell comme possible ministre des Affaires étrangères du gouvernement qui devait émerger à la suite de l'attentat, il comparaît le devant le Tribunal du peuple, qui le condamne à mort. Il est pendu à Berlin le .
(en) Edward J Erickson (préf. General Hüseyin Kivrikoğlu), Ordered to die : a history of the Ottoman army in the First World War, Westport, CT, Greenwood Press, coll. « Contributions in military studies » (no 201), , 265 p. (ISBN978-0-313-31516-9, OCLC43481698, lire en ligne)
Gabriel Gorodetsky (trad. de l'anglais), Le grand jeu de dupes : Staline et l’invasion allemande, Paris, Les Belles Lettres, , 448 p. (ISBN978-2-262-03402-3)
Ernst-August Roloff(de): Außenseiter der bürgerlichen Gesellschaft? : „Vaterlandslose Gesellen“ und „feige Verräter“ – Heinrich Jasper(de) und Friedrich Werner Graf von der Schulenburg. In: Ernst-August Roloff: 100 Jahre Bürgertum in Braunschweig. Band II: Tradition und Wandel. Lebensgeschichten aus einem bürgerlichen Wohnquartier. Verlag Hans Oeding, Braunschweig 1987, (ISBN3-87597-010-1), S. 71–81.
Lars Peter Schmidt(de) (Hrsg.): Friedrich-Werner Graf von der Schulenburg. Diplomat und Widerstandskämpfer. Konrad-Adenauer-Stiftung, Auslandsbüro Moskau, 2012