Né à Borsi (Borša) dans le comitat de Zemplén (dans la partie aujourd'hui slovaque de cette circonscription), il est le fils de François Rákóczi et d’Ilona Zrínyi. Son père décède en , quelques mois après sa naissance.
Il est l'héritier de plusieurs familles nobles qui se sont illustrées dans la lutte contre les Habsbourg : les Rákóczi, les Zrinski, les Báthory (par sa grand-mère). De plus, en , sa mère se remarie avec Imre Thököly, chef de l'insurrection hongroise à cette époque.
Jeunesse
À la suite de l’insurrection de son beau-père, le château de Munkacs où il réside avec sa mère est pris en 1688 par Antonio Caraffa, Italien au service de l'empereur : lui et son frère sont placés sous la tutelle de l'empereur Léopold et emmenés à Vienne. Il est élevé princièrement par les jésuites de Neuhaus en Bohême, puis à l’université de Prague.
Vers 1698, il noue des relations avec le Maréchal de Villars ce qui lui vaut d’être incarcéré en à Neustadt. Il s’évade en novembre de la même année[3], se réfugie en Pologne puis prend la tête de l'insurrection hongroise de 1703 à l'âge de 27 ans, peu après le décès de sa mère. Il conquiert avec sa troupe de Kuruc toute la Hongrie orientale et reçoit de la Diète de Gyulafehérvár le titre de prince de Transylvanie le sous le nom de François II Rákóczi.
Prince de Transylvanie
Il essaye d’organiser un « État kouroutz » qui ne prélève pas d’impôts sur les paysans et vit des revenus des domaines confisqués aux Habsbourg et à leurs partisans ; il met sur pied une industrie de guerre en créant de nombreuses manufactures et pratique une politique mercantiliste animée par la mise en place d’un Conseil économique[4].
Il est proclamé régent de Hongrie en et recherche l'alliance française en déclarant les Habsbourg déchus de leurs droits sur le royaume de Hongrie à l'assemblée d'Ónod le .
Les mesures sociales qu'il envisageait de prendre, notamment l'émancipation des paysans, inquiètent la noblesse tandis que l'Église catholique se méfie de son entourage protestant.
La paix de Szatmár du , accorde l'amnistie aux insurgés, y compris François II Rákóczi, à condition qu'ils prêtent serment d'allégeance au nouvel empereur Charles VI de Habsbourg. François Rákóczi refuse de souscrire à ce traité et passe le reste de sa vie en exil en Prusse, en France et en Turquie (où il mourra).
Depuis son exil, il recherche en vain l'alliance du tsar Pierre le Grand de Russie. Lors des négociations des traités d'Utrecht en , il plaide pour l'indépendance de la Hongrie, sans résultat. En France, avec l'autorisation de Louis XIV, il vécut deux ou trois ans dans la « maison des camaldules » de Grosbois (aujourd’hui un quartier de Yerres) sous le nom de « comte de Saros »[5].
L'épopée de François Rákóczi inspirera en 1823 à Ferenc Kölcsey un fameux Himnusz : hymne bientôt devenu national (mais non officiel), dont les paroles font vibrer le cœur de tous les Hongrois, et que Berlioz exprimera en musique en 1846 dans sa célèbre « Marche de Rákóczi », page symphonique de sa Damnation de Faust, qui a aussi inspiré en 1933 un film homonyme de Steve Sekely.
↑Société de Gens de Lettres, Nouveau Dictionnaire Historique ou Histoire abrégée de tous les hommes qui se sont fait un nom, Caen, chez G. Leroy, , tome VIII rubrique Ragotzki
↑István Barta et Ervin Pamlényi, Histoire de la Hongrie, Horvath, (présentation en ligne)
↑X. Durieu, « Les Socin et le Socinianisme », Revue des Deux Mondes, (lire en ligne)