Frances Power Cobbe

Frances Power Cobbe
Frances Power Cobbe.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
Hengwrt (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activités
Père
Charles Cobbe (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Frances Conway (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Frances Power Cobbe (née le à Donabate près de Dublin en Irlande et morte le à Hengwrt, près de Dolgellau au pays de Galles) est une écrivaine irlandaise, réformatrice sociale et militante des droits des femmes et des animaux.

Biographie

Enfance et formation

Frances Power Cobbe est née le à Newbridge House, le domaine familial, dans ce qui est maintenant Donabate, comté de Dublin en Irlande. Elle dit, dans ses mémoires, qu'elle est « bien née »[1]. Sa mère, Frances Conway (1777-1847), est la fille du capitaine Thomas Conway[2]. Son père, Charles Cobbe (1781-1857) est issu d'une famille ancienne de Swarraton[3]. L'archevêque Charles Cobbe (en), primat d'Irlande, est un de ses ancêtres[1].

Frances Power Cobbe est essentiellement éduquée à la maison, en dehors des deux années passées dans un pensionnat de Brighton. Elle déteste cet épisode scolaire et le considère comme une perte de temps[4].

À son retour en Irlande, en 1838, elle se consacre à la lecture et l'étude ainsi qu'aux affaires domestiques dont elle a la charge, sa mère étant très malade. En effet, son introduction dans la société comme débutante à 18 ans et les bals qui s'ensuivent, l'ennuient profondément et elle convainc vite ses parents de la laisser rester à la maison[5].

Foi religieuse

Frances Power Cobbe commence très tôt à douter des croyances religieuses dans lesquelles elle a été élevée et, à la mort de sa mère, en 1847, elle rejette le christianisme. Lorsqu'elle annonce à son père qu'elle ne participerait plus aux prières familiales et n'irait plus à l'église, il la bannit de la maison. Elle vit avec l'un de ses frères pendant quelque temps, jusqu'à ce qu'elle soit réadmise dans la maison de son père quelques mois plus tard[6],[7].

Ses nouvelles croyances religieuses sont fortement influencées par sa lecture des travaux de Theodore Parker, un théologien américain. Pour elle, Dieu n'est plus un juge sévère et masculin, mais un être qui « combine les qualités masculines et féminines et incorpore ainsi le respect pour les femmes aussi bien que pour les hommes »[5].

En 1855, elle publie « Essay on the Theory of Intuitive Morals ». Selon Hope Cholerton, l'ouvrage est publié anonymement, de façon à le dissimuler aux yeux de son père et à cacher au public qu'une femme a écrit un texte sur la philosophie et la théologie, deux domaines dans lesquels elles ne sont pas supposées avoir des compétences[8].

Après le décès de son père, en 1857, munie d'un petit héritage, elle voyage en Égypte et à Rome, où elle fait la connaissence de Mary Lloyd, dont elle partage la vie à partir de 1864[9]. Elle voyage seule, ce qui est inhabituel pour une femme dans la deuxième moitié du XIXe siècle[8]. Elle retournera en Italie à plusieurs reprises durant les vingt années suivantes, rencontrant et correspondant avec de nombreux écrivains, poètes et philosophes célèbres et influents du XIXe siècle, y compris Théodore Parker dont elle éditera plus tard les 14 volumes de ses œuvres[6].

Travail au Red Lodge Reformatory

Elle s'installe à Bristol et y travaille, à partir de novembre 1858, dans l'école de rééducation pour filles, Red Lodge Reformatory fondée par Mary Carpenter, une réformatrice unitarienne et philanthrope, pour mettre en pratique en créant une alternative aux centres de travail et prisons habituellement utilisés[10].

Les deux femmes vivent ensemble mais Frances Power Cobbe est vite rebutée par la quantité de travail et l'ascétisme du style de vie de Mary Carpenter. De plus Mary Carpenter ne souhaite pas s'engager dans une relation assez fusionnelle attendue par Frances Power Cobbe[11].

En 1859, Frances Power Cobbe quitte l'école et s'installe à Londres où elle gagne sa vie en écrivant pour des journaux et des revues[4].

Activités d'écriture

La mort de son père entraîne une modification de son niveau de vie, malgré la rente annuelle qu'il lui a laissée. Elle refuse cependant l'aide de son frère aîné, préférant assurer son indépendance économique en devenant écrivaine[6]. Elle est l'une des auteures les plus prolifiques de la deuxième moitié du XIXe siècle en matière de droits des femmes et une des mieux entendues[12].

Elle écrit dans plusieurs publications, notamment The Lady's Own Paper d'Anna Kingsford, Macmillan's Magazine, Fraser's Magazine, Modern Review, The Cornhill Magazine et The Quarterly Review. De 1868 à 1875, elle est chroniqueuse du quotidien The Echo et plus tard du Standard[6]. Elle y traite de nombreux sujets, mais est surtout connue pour son engagement sur les difficultés que rencontrent les femmes et la lutte contre la vivisection[12].

Elle écrit Broken Lights: an Inquiry into the Present Condition and Future Prospects of Religious Faith en 1864, son livre qui rencontre le plus de succès. Elle y critique les diverses formes de christianisme, y compris l'unitarisme, et présente son « théisme pratique ». En 1867, elle écrit une suite Dawning Lights: an Inquiry Concerning the Secular Results of the New Reformation sur la croyance future à la lumière d'une nouvelle pensée scientifique et philosophique. En 1871, elle publie Alone to the Alone, un petit livre de prières pour les théistes. The Peak in Darien, en 1882, est une défense de sa croyance en l'immortalité personnelle[5].

Frances Power Cobbe publie son autobiographie The Life of Francis Power Cobbe by Herself en 1894.

Vie avec Mary Lloyd

Frances Power Cobbe rencontre la sculptrice galloise Mary Lloyd (1819-c. 1896) à Rome en 1861. Elles vivent ensemble de 1864 jusqu'à la mort de Mary Lloyd en 1896[13].

En 1884, un héritage permet à Frances Power Cobbe de prendre sa retraite au pays de Galles avec Mary Lloyd. Puis, en 1891, elle hérite à nouveau d'une somme assez considérable en tant que légataire résiduelle de la veuve de Richard Vaughan Yates, un anti-vivisectionniste dévoué[4].

La mort de Mary Lloyd affecte gravement Frances Power Cobbe. Son amie, l'écrivaine Blanche Atkinson, écrit : « Le chagrin de la mort de Miss Lloyd a changé tout l'aspect de l'existence de Miss Cobbe. La joie de vivre était partie. C'était une amitié comme on l'a rarement vu - parfaite dans l'amour, la sympathie et la compréhension mutuelle »[14].

Dans des lettres et des écrits publiés, Frances Power Cobbe se référait alternativement à Lloyd comme « mari » et « épouse »[15].

Engagements associatifs

Luttes en faveur des droits des femmes

Son travail de journaliste amène Frances Power Cobbe à rencontrer des féministes de premier plan comme Barbara Bodichon et Lydia Becker et le philosophe John Stuart Mill qui l'encourage dans ses écrits.

Elle est une des premières membres de la Kensington Society en 1865 et est impliquée dans la pétition de 1866 pour le suffrage des femmes[16].

En 1867, elle rejoint la London Society for Women's Suffrage[4] et fait partie du réseau de féministes qui font campagne pour le suffrage féminin, comme Emily Davies, John Stuart Mill, Millicent Garrett Fawcett. Elle en démissionne la même année, à la suite de différends avec d'autres membres[6].

En 1877, elle publie une brochure, Why Women Desire the Franchise, qui expose de manière incisive ses arguments en faveur du suffrage des femmes, ainsi que les objections à son encontre[16].

En 1862, elle intervient devant le Congrès des sciences sociales pour demander l'admission des femmes dans les universités. À l'époque, sa proposition est tournée en ridicule, il faudra encore 50 ans avant que les universités d'Oxford et de Cambridge n'admettent des femmes[6].

Frances Power Cobbe devient membre du Married Women's Property Committee qui milite pour l'égalité du droit de propriété pour les femmes dans le mariage[4].

Le féminisme de Frances Power Cobbe est réputé « agressif » vis à vis des hommes. Dans un pamphlet « Criminals, Idiots, Women and Minors » en 1869, elle écrit que les hommes veulent que les femmes soient économiquement dépendantes pour que leur autorité ne soit pas contestée. De plus, leur soumission rend possible la maltraitance conjugale[17].

D'après Banks, certaines idées de Frances Power Cobbe sont très conservatrices. Dans « The Duties of Women » (1881), elle déclare que les devoirs d'une épouse et mère doivent primer sur tout le reste. Elle est également très conventionnelle dans son attitude envers la moralité sexuelle et condamne la vie libre pratiquée par certaines femmes[17]. Elle est aussi membre du Parti conservateur et dame de la Primrose League, détestée par de nombreuses suffragistes en raison de sa vision élitiste[16].

Luttes contre les violences envers les femmes

Frances Power Cobbe fait de la lutte contre les violences faites au femme son cheval de bataille, dès la fin des années 1870. Dans la brochure, Wife Torture in England, elle documente la question en se basant sur des rapports de police et conclut que la violence domestique n'est pas l'apanage des milieux pauvres comme communément admis, mais procède du système culturel britannique. À son sens, le cadre légal et moral du mariage ne laisse aucune autonomie aux femmes une fois mariées. La subordination à la volonté de leur mari est une des causes d'abus et de maltraitance[12].

La « tyrannie conjugale », comme elle dit, bénéficie d’un statut légal à part : sans être encouragée, elle est tolérée voire autorisée. Certains hommes d’Église estimaient que la violence domestique est un phénomène tout à fait normal et acceptable au regard des principes chrétiens[18].

Frances Power Cobbe est sans doute la première des réformatrices à analyser avec clarté la relation de causalité entre subordination féminine et violence domestique[18].

Frances Power Cobbe pense que la punition des maris maltraitants n'est pas une garantie de sécurité pour les victimes, et pense que, pour protéger les femmes dont les maris ont déjà été condamnés pour coups et blessures, il est plus efficace d'amender les lois sur le divorce. Bien que sa proposition soit soutenue par plusieurs députés masculins, le fait que les femmes n'aient pas le droit de vote et ne bénéficient pas de représentation parlementaire, les met à la merci des hommes.« ... dans notre constitution actuelle, les femmes, n'ayant pas de voix, ne peuvent qu'exceptionnellement et par faveur exercer une pression pour forcer l'attention sur les injustices les plus criantes dont elles souffrent »[6]. Cependant, son influence permet de faire adopter par le Parlement, le 27 mai 1878, une loi autorisant les épouses à se séparer d'un mari reconnu coupable de voies de fait graves à condition que la femme puisse prouver de manière certaine qu’elle est victime de maltraitance et que sa vie est en danger. La garde des enfants lui est confiée et le mari indigne est contraint de verser une allocation hebdomadaire à sa famille. Les épouses les plus démunies vont ainsi bénéficier de la même protection que les plus fortunées[12].

« La partie de mon travail pour les femmes… à laquelle je repense avec le plus de satisfaction est celle dans laquelle j'ai travaillé pour obtenir la protection des épouses malheureuses, battues, mutilées ou piétinées par des maris brutaux »

Lutte contre la vivisection

Frances Power Cobbe concentre ensuite son énergie sur la lutte contre la vivisection.

La situation des femmes et celle des animaux présentent, dans son analyse, certaines similitudes. Elle parle de la cruauté, de l’inhumanité, voire de la torture dont chacun est victime, et souligne l’altérité qui semble les condamner, et qui rabaisse les représentantes du sexe dit faible au statut de bêtes, en les excluant du genre humain[12].

Elle publie un article dans le Fraser's Magazine, intitulé The Rights of Man and the Claims of Brutes (Les droits de l'homme et les revendications des brutes), dans lequel elle expose les questions morales impliquées dans la vivisection.

Avant 1853, les animaux sont juridiquement mieux protégés que certains êtres humains. Ce n’est en effet qu’en 1853 que la loi intitulée Act for the Better Prevention and Punishment of Aggravated Assaults upon Women and Children est adoptée par le Parlement britannique, étendant aux femmes la protection dont jouissent déjà certains animaux. Avant 1853, les enfants et les femmes sont moins bien protégés contre les coups et les blessures infligés par leurs pères ou leurs maris que les chevaux et le bétail des traitements abusifs de leurs propriétaires[12].

Frances Power Cobbe préconise le renforcement de la loi sur les expériences sur les animaux. En août 1876, le gouvernement britannique adopte le Vivisection Act, qui limite l'expérimentation sur les animaux vivants aux personnes autorisées mais ne contraint pas à placer sous anesthésie générale les animaux, sujets d'expériences, comme le souhaite Frances Power Cobbe. Elle continue, dès lors à écrire et pétitionner tout au long des années 1870 et 1880, et publie plus de 400 brochures, livres et dépliants.

Frances Power Cobbe fonde deux associations :

  • en 1876, la Society for the Protection of Animals Liable to Vivisection (SAPLV) , la première organisation mondiale de lutte contre l'expérimentation animale,
  • puis la British Union for the Abolition of Vivisection (BUAV) en 1898.

Ces deux organisations existent toujours à ce jour, la SAPLV sous le nom de National Anti-Vivisection Society (en) et BUAV sous le nom de Cruelty Free International[8].

Elle fonde et écrit pour la revue Zoophilist et, jusqu'en 1884, en est la secrétaire.

Fin de vie

Frances Power Cobbe meurt à Hengwrt le . Elle est inhumée dans le cimetière de l'église Saint-Illtud de Llanelltyd, auprès de Mary Lloyd[4].

Hommages et postérité

Un portrait de Frances Power Cobbe figure dans une peinture murale par Walter P. Starmer dévoilée en 1921 dans l'église de St Jude-on-the-Hill dans la banlieue de Hampstead Garden, Londres[19].

Son nom est inscrit sur le Reformers memorial, Kensal Green Cemetery.

Son nom et sa photo figurent, avec ceux de 58 autres partisans du suffrage féminin sur le socle de la statue de Millicent Fawcett sur la place du Parlement, à Londres, inaugurée en 2018[20].

Son nom est inscrit sur la face sud du Reformers Memorial au cimetière de Kensal Green à Londres.

Le poste de professeur de théologie animale à la Graduate Theological Foundation, aux États-Unis, porte son nom[21].

Publications

  • (en) The Age of Science : A Newspaper of the Twentieth Century, Lire en ligne
  • (en)Broken Lights: an Inquiry into the Present Condition and Future Prospects of Religious Faith, London, Trübner & Co, 1864
  • (en)Criminal, Idiots, Women, and Minors. Is the classification sound ? (1869), Dodo Press, réed. 2008 (ISBN 9781406561340)
  • (en) Darwinism in morals and other essays. Reprinted from the Theological and Fortnightly reviews, Fraser's and Macmillan's magazines and the Manchester friend, London, Williams and Norgate, 1872. Lire en ligne
  • (en) The duties of women, a course of lectures, Boston, G.H. Ellis, 1881, 204 p. Lire en ligne
  • (en) Essays on the Theory of Intuitive Morals, 1855
  • (en)Life of Frances Power Cobbe as told by herself, 2 volumes, Robarts - University of Toronto, 1894, 348 p. Lire en ligne, vol. 1, vol. 2
  • (en) The Scientific Spirit of the Age, and Other Pleas and Discussions, Lire en ligne
  • (en)Wife Torture in England, dans Contemporary Review, 1878. Lire en ligne
  • (en)Why Women desire the Franchise, Spottiswoode & Co, 1869

Notes et références

  1. a et b (en) Frances Power Cobbe et Blanche Atkinson, Life of Frances Power Cobbe as Told by Herself, S. Sonnenschein & co., lim., (lire en ligne)
  2. « Person Page », sur thepeerage.com (consulté le )
  3. « Person Page », sur thepeerage.com (consulté le )
  4. a b c d e et f (en) « Frances Power Cobbe », sur Spartacus Educational (consulté le )
  5. a b et c « Frances Power Cobbe », sur uudb.org (consulté le )
  6. a b c d e f et g « Cobbe, Frances Power (1822–1904) », sur Encyclopedia.com (consulté le )
  7. (en) Barbara Caine, Victorian Feminists, Clarendon Press, , 314 p. (ISBN 978-0198204336)
  8. a b et c « Frances Power Cobbe », sur ArcGIS StoryMaps (consulté le )
  9. Barbara Caine, « Cobbe, Frances Power (1822–1904)) », sur Oxford Dictionary of National Biography, màj 2006
  10. (en) Jo Manton, Mary Carpenter and the Children of the Streets, Heinemann Educational, , 268 p.
  11. (en) R.J. Saywell, Mary Carpenter of Bristol, Bristol, University of Bristol,
  12. a b c d e et f Émilie Dardenne, « « Un épagneul, une femme et un noyer, plus nous les battons, meilleurs ils sont » : Frances Power Cobbe, la féminité et l’altérité », Revue LISA/LISA e-journal. Littératures, Histoire des Idées, Images, Sociétés du Monde Anglophone – Literature, History of Ideas, Images and Societies of the English-speaking World,‎ (ISSN 1762-6153, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Bonnie Zimmerman, Encyclopedia of Lesbian Histories and Cultures, Routledge, (ISBN 978-1-136-78750-8, lire en ligne)
  14. (en) Norena Shopland, Frances and Mary, In Forbidden Lives : Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender stories from Wales, Bridgen, Seren, (ISBN 9781781724101)
  15. (en) Sharon Marcus, Between Women: Friendship, Desire, and Marriage in Victorian England, Princeton University Press, (ISBN 978-1-4008-3085-5, lire en ligne)
  16. a b et c « Frances Power Cobbe - Women's Suffrage Resources », sur www.suffrageresources.org.uk (consulté le )
  17. a et b (en) Olive Banks, The Biographical Dictionary of British Feminists, New York, New York University Press, (ISBN 978-0814711460)
  18. a et b (en) Sally Mitchell, Frances Power Cobbe: Victorian Feminist, Journalist, Reformer, University of Virginia Press, (ISBN 9780813922713)
  19. « Campaign from on high at St Jude’s », sur www.churchtimes.co.uk (consulté le )
  20. (en) « Historic statue of suffragist leader Millicent Fawcett unveiled in Parliament Square », sur GOV.UK (consulté le )
  21. (en-US) « Press Release: First Professor of Animal Theology in the US », sur Oxford Centre for Animal Ethics, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Read other articles:

Football match2023 Women's FinalissimaEventWomen's Finalissima England Brazil 1 1 England won 4–2 on penaltiesDate6 April 2023 (2023-04-06)VenueWembley Stadium, LondonPlayer of the MatchKeira Walsh (England)[1]RefereeStéphanie Frappart (France)[2]Attendance83,132[3]WeatherCloudy night9 °C (48 °F)72% humidity[4] The 2023 Women's Finalissima was the first edition of the Women's Finalissima, an intercontinental women's football match ...

 

Resident Evil: Welcome to Raccoon City Título Resident Evil: bienvenidos a Raccoon CityFicha técnicaDirección Johannes RobertsProducción Robert KulzerGuion Johannes RobertsGreg RussoBasada en Resident Evil de CapcomMúsica Mark KorvenFotografía Maxime AlexandreProtagonistas Kaya ScodelarioRobbie AmellHannah John-KamenAvan JogiaTom HopperLily GaoNeal McDonoughDonal Logue Ver todos los créditos (IMDb)Datos y cifrasPaís Estados UnidosAlemaniaAño 2021Estreno 26 de noviembre de 2021Género...

 

هذه المقالة يتيمة إذ تصل إليها مقالات أخرى قليلة جدًا. فضلًا، ساعد بإضافة وصلة إليها في مقالات متعلقة بها. (أبريل 2019) روجر همفريز معلومات شخصية الميلاد 30 يناير 1944 (79 سنة)[1]  بيتسبرغ  مواطنة الولايات المتحدة  الحياة العملية المهنة معلم موسيقى،  وعازف جاز  موظف...

Karl August von Bretzenheim mit Bruststern des Hubertusordens (Gemälde um 1790)Karl August Friedrich Joseph von und zu Bretzenheim (* 24. Dezember 1768; † 27. Februar 1823 in Wien) war der erste Fürst von Bretzenheim. Inhaltsverzeichnis 1 Leben 2 Wappen 3 Ehe und Nachkommen 4 Literatur 5 Weblinks 6 Einzelnachweise Leben Karl August war ein außerehelich geborener Sohn des Kurfürsten Karl Theodor von Bayern (1724–1799) aus seiner Beziehung mit Maria Josepha Seyffert (1748–1771), einer...

 

Esta biografia de uma pessoa viva não cita fontes ou referências, o que compromete sua credibilidade. Ajude a melhorar este artigo providenciando fontes confiáveis e independentes. Material controverso sobre pessoas vivas sem apoio de fontes confiáveis e verificáveis deve ser imediatamente removido, especialmente se for de natureza difamatória. —Encontre fontes: ABW  • CAPES  • Google (N • L • A) (Fevereiro de 2016) Diogo C...

 

Zoe Sugg Sugg en VidCon 2014Información personalNombre de nacimiento Zoe Elizabeth SuggNombre en inglés ZOE SUGG Apodo ZoellaNacimiento 28 de marzo de 1990 (33 años)Lacock, Inglaterra, Reino UnidoNacionalidad BritánicaFamiliaPareja Alfie Deyes (2012-presente)Hijos 1EducaciónEducada en The Corsham School Información profesionalOcupación Youtuber, escritora, bloguera, novelista y productora de televisión Área Blog, moda y estilo de vida Años activa desde 2009Seudónimo Zoella Sit...

Група могил радянських воїнів Група могил радянських воїнів у с. Вербуватівка Група могил радянських воїнів у с. ВербуватівкаІнформація про цвинтарКраїна  УкраїнаРозташування Вербуватівська сільська радаВербуватівка  Група могил радянських воїнів у Вікісхо

 

Гільєрмо Родрігес Лараісп. Guillermo Rodriguez ‎‎‎‎Lara Гільєрмо Родрігес Лара Прапор 43-й Президент Еквадору 15 лютого 1972 — 11 січня 1976 року Попередник: Хосе Марія Веласко Ібарра Наступник: Верховна урядова рада   Народження: 4 листопада 1923(1923-11-04)[1][2] (100 років)Еквадор

 

Bahasa Arab Aleppo Arab: اللهجة الحلبية Dituturkan di  Suriah Rumpun bahasaAfroasiatik SemitSemit TengahArabArab LevantinArab Levantin UtaraBahasa Arab Aleppo Sistem penulisanAbjad ArabArabiziKode bahasaISO 639-3–Lokasi penuturan  Levant UtaraPeta bahasa lain Artikel ini mengandung simbol fonetik IPA. Tanpa bantuan render yang baik, Anda akan melihat tanda tanya, kotak, atau simbol lain, bukan karakter Unicode. Untuk pengenalan mengenai simbol IPA, lihat...

Lilin emas Pachystachys lutea TaksonomiDivisiTracheophytaSubdivisiSpermatophytesKladAngiospermaeKladmesangiospermsKladeudicotsKladcore eudicotsKladasteridsKladlamiidsOrdoLamialesFamiliAcanthaceaeGenusPachystachysSpesiesPachystachys lutea Nees, 1847 lbs Pachystachys lutea, yang dikenal sebagai tanaman lilin emas atau tanaman lolipop, adalah semak malar hijau tropis bertangkai lunak setinggi antara 0,5 dan 2,5 meter, asli Peru . [1] [2] Bunga putih zigomorfik, tenggorokan panjan...

 

Drapeau de la Libye Drapeau de la Libye Utilisation Caractéristiques Proportions 1:2 Adoption 21 décembre 195123 août 2011 (réadoption) Éléments Divisé en trois bandes parallèles de couleur, rouge (en haut), noire (au centre) et vert (en bas). La bande noire, égale à la superficie des deux autres bandes, doit porter dans son centre un croissant blanc avec, entre les deux extrémités du croissant, une étoile à cinq branches. modifier  Le pavillon de guerre (Marine libyenne). ...

 

Rugby world championship 2022 Rugby World Cup SevensTournament detailsHost nation South AfricaVenueCape Town Stadium, Cape TownDates9 September – 11 SeptemberNo. of nations 24 (men) 16 (women) Final positionsChampions   Fiji (men)  Australia (women) Tournament statisticsAttendance105,000Tries scored457Points scored2,821← 2018 2026 → The 2022 Rugby World Cup Sevens was the eighth edition of the Rugby World Cup Sevens organised by World Rugby. The 2022 tourname...

Parts of this article (those related to documentation) need to be updated. Please help update this article to reflect recent events or newly available information. (November 2010) 2009 video gameSpore HeroDeveloper(s)EA MontrealPublisher(s)Electronic ArtsDesigner(s)Jean-François RoyComposer(s)Winifred PhillipsPlatform(s)Nintendo WiiReleaseOctober 6, 2009Genre(s)Life simulationMode(s)Single-player, multiplayer Spore Hero is the Nintendo Wii spin-off of Spore, developed by Maxis, in which the ...

 

让-弗朗索瓦·利奥塔让-弗朗索瓦·利奥塔,布拉查·艾汀格(英语:Bracha L. Ettinger)摄于1995年原文名Jean-François Lyotard出生(1924-08-10)1924年8月10日法国凡尔赛逝世1998年4月21日(1998歲—04—21)(73歲)法国巴黎时代20世紀哲學(英语:20th-century philosophy)地区西方哲学学派后现代主义主要领域崇高、犹太教、社会学著名思想“后现代状况”“宏大叙事”的崩溃 受影响于 蒙田 · ...

 

Cantonment in Lahore, Pakistan Cantonment in Punjab, PakistanLahore Cantonment لاہور چھاؤنیCantonmentLahore CantonmentCoordinates: 31°31′N 74°23′E / 31.517°N 74.383°E / 31.517; 74.383Country PakistanProvince PunjabDistrictLahoreTehsilLahore CanttNeighbourhoods 4 CantonmentDefence Housing Authority, LahoreCavalry GroundIslamnagar Government • TypeCantonment BoardPopulation (2017)[1] • Total374,872 Lahore ...

Presa Marte R. GómezUbicación geográficaRío Río San JuanCoordenadas 26°12′12″N 98°55′32″O / 26.203333333333, -98.925555555556Ubicación administrativaPaís México MéxicoDivisión TamaulipasSubdivisión CamargoDatos generalesEstado ActivoPropietario Comisión Nacional del AguaPresaAltura 49[1]​Cuerpo de aguaCapacidad total 824 hm³Mapa de localización Presa Marte R. Gómez[editar datos en Wikidata] La Presa Marte R. Gómez también conocida com...

 

Not to be confused with Josh Harris, a private equity investor, philanthropist, and sports team owner born in 1964. American businessman Josh HarrisJosh Harris (2009).Bornc. 1960OccupationInternet entrepreneur Josh Harris (born c. 1960) is an American Internet entrepreneur. He was the founder of JupiterResearch and Pseudo.com,[1] a live audio and video webcasting website founded in 1993, which filed for bankruptcy following the end of the dot-com bubble in 2000. He may have been the f...

 

French filmmaker You can help expand this article with text translated from the corresponding article in French. (July 2021) Click [show] for important translation instructions. Machine translation, like DeepL or Google Translate, is a useful starting point for translations, but translators must revise errors as necessary and confirm that the translation is accurate, rather than simply copy-pasting machine-translated text into the English Wikipedia. Consider adding a topic to this templa...

American post-hardcore band DayseekerBackground informationOriginOrange County, California, U.S.Genres Post-hardcore metalcore Years active2012–presentLabels Spinefarm InVogue Members Rory Rodriguez Gino Sgambelluri Mike Karle Ramone Valerio Past members Matt Steenstra Andrew Sharp Alex Polk Shawn Yates Websitedayseeker.band Dayseeker is an American post-hardcore band formed in Orange County, California, in 2012. The group consists of vocalist Rory Rodriguez, guitarist Gino Sgambelluri, bas...

 

For the theologian, see Simon J. Kistemaker. Dutch football manager (1940–2021) Simon Kistemaker Kistemaker in 1984Personal informationDate of birth (1940-08-29)29 August 1940Place of birth IJmuiden, NetherlandsDate of death 23 November 2021(2021-11-23) (aged 81)Managerial careerYears Team1969–1970 HFC EDO1970–1971 ZFC1984 FC Volendam1984–1985 DS '791985–1986 SC Cambuur1986–1989 DS '791989–1993 De Graafschap1993–1995 SC Telstar1995 FC Utrecht1996–1999 SV Spakenburg1999...

 

Strategi Solo vs Squad di Free Fire: Cara Menang Mudah!