François Jacques Locard est un haut fonctionnaire français né à Paris, paroisse Saint-Sulpice, le , et mort à Saint-Germain-en-Laye le .
Biographie
François Jacques Locard est le fils d'un marchand mercier de Paris. Le , il commence son service militaire « en qualité de sergent ». Il est fait prisonnier après le siège de Landrecies, le 11 floréal An II (). Il n'est rentré de captivité qu'à la fin 1795.
Il s'est marié vers 1817 avec Marguerite Espinasse, veuve d'Eutrope Alexandre Hyacinthe de Lur-Saluces, baron de Drugeac (1736-1815), décédée en février 1819, dont il a eu Sophie Adélaïde Locard (1818-1898). Son épouse lui a laissé tous ses biens. Il s'est remarié à Louise Adèle Alice Desmousseaux de Givré (1795-1871), fille d'Antoine Desmousseaux de Givré (1757-1830).
Il a commencé sa carrière administrative comme surnuméraire, rédacteur puis sous-chef de bureau au ministère de l'intérieur en l'an VII dont le ministre est Nicolas François de Neufchâteau. Le 16 frimaire an XIV (), il est nommé subdélégué de l'administrateur général des états de Parme, Plaisance et Guastalla à Borgo San Donnino, Médéric Louis Élie Moreau de Saint-Méry. Napoléon Bonaparte annexe à la France le duché de Parme et Plaisance le . Le département du Taro est créé le . Locard est alors nommé sous-préfet de Borgo San Donnino. Il va y soutenir la vaccination de la population de son arrondissement[1]. Il est préfet par intérim du département du Simplon en 1811/1812. Le traité de Fontainebleau signé le met fin à la possession française. Il devient sous-préfet de Barbezieux le à la Première Restauration, puis, préfet du Cantal le . Le , il écrit à l'abbé de Montesquiou, ministre de l'Intérieur, pour qu'il mette dans son dossier administratif une lettre du pape qu'il avait reçu quand il était en Italie, ainsi que son discours qu'il avait prononcé au moment du serment des maires de son arrondissement.
Il a fait une carrière rapide pendant la Seconde Restauration. Il est nommé préfet du Cantal le . Il se signale particulièrement pour l'arrestation du maréchal Ney ce qui lui vaudra de recevoir le titre de baron[2],[3]. Il est ensuite préfet du Cher le , préfet de la Vienne le , puis préfet du Var, le , mais sans être effectué pour être désigné préfet de l'Indre le mais il est brutalement destitué le pour être nommé maître des requêtes en service ordinaire. Il s'indigne de cette décision dans une lettre qu'il adresse le à Jacques-Joseph Corbière, ministre d'État après avoir été ministre de l'Intérieur. Après le remplacement du ministère du vicomte de Martignac par le ministère de Jules de Polignac, il est nommé préfet du Haut-Rhin le en remplacement de Charles Antoine Hippolyte Jordan qui était apprécié par les notables locaux et avait succédé à Jean François Alexandre Boudet de Puymaigre qui avait réprimé la conjuration de Belfort, en 1822, dirigée par Augustin Joseph Caron. Dès son arrivée dans le Haut-Rhin, les préventions des notables locaux vont entraîner des rapports délicats entre le préfet Locard et ces notables. Pour imposer le loyalisme à la monarchie, il fait acheter des bustes de Charles X par les maires. Son attitude a entraîné une « bataille des élections » dans le département en 1830 pour faire élire des députés royalistes. La politique menée par Charles X va conduire aux Trois Glorieuses, les 27, 28 et 29 juillet 1830. Devant l'échec de la politique du ministère Polignac, et du baron Locard de faire élire des députés royalistes, le préfet doit s'enfuir sous les huées, d'abord à Neuf-Brisach, puis à Brisach-en-Brigsau. Locard est remplacé le .
Notes et références
↑Yves-Marie Bercé, « Le clergé et la diffusion de la vaccination », Revue d'histoire de l'Église de France, no 182, , p. 92 (lire en ligne)
↑Louis Farges, « L'arrestation du maréchal Ney en 1815 », La Revue de France et des pays des pays français, t. XI, , p. 659-680
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Paul Leuilliot, « Le dernier préfet du Haut-Rhin sous la Restauration, le baron Locard (1829-1830) », Revue d'histoire moderne, t. IV, , p. 416-430 (lire en ligne)