Frédéric Bon est né le à Moûtiers en Savoie[1],[2]. Issu d'une famille catholique, il rompt tôt avec cette religion et milite activement très à gauche pendant ses études, généralement en compagnie de son cousin Michel-Antoine Burnier. Les deux cousins sont ainsi, pendant la Guerre d'Algérie, « porteurs de valises » du Front de libération nationale, cachant notamment le militant indépendantiste algérien Mohamed Boudia qui vient de s'évader d'une prison française[3].
Parallèlement à son action militante, Frédéric Bon est admis à l'Institut d'études politiques de Paris en compagnie de son complice Michel-Antoine Burnier en 1960[7]. Il en sort diplômé en 1963.
Parcours professionnel
En 1969, il intègre le CNRS. Il quitte Paris en 1974 et s'installe à Grenoble, où il est affecté comme chargé de recherche. Il devient directeur de recherches à partir de 1980. Parallèlement à son travail de recherche pour le CNRS, il enseigne à l'IEP de Grenoble. Il est responsable du 3e cycle à partir de 1984[2].
Chercheur très actif, il s'intéresse en particulier aux comportements électoraux, aux discours, au récit, à tous les faits de langage. Sa recherche s'appuie sur l'utilisation des sondages et sur le traitement statistique des données, techniques qu'il contribue à développer dans le domaine. En 1981, il crée la banque de données socio-politiques, à l'origine de l'actuel CIDSP (Centre d'informatisation des données socio-politiques, URM 5194)[9],[10]. Il développe l'usage intensif de l'informatique et des statistiques dans la politologie naissante. En particulier, c'est lui qui organise les estimations électorales lors du référendum et de l'élection présidentielle de 1969[11].
↑Hervé Hamon et Patrick Rotman, Génération : Les Années de rêve, Seuil, , p. 208.
↑Hervé Hamon et Patrick Rotman, Génération : Les Années de rêve, Seuil, , p. 132.
↑Hervé Hamon et Patrick Rotman, Génération : Les Années de rêve, Seuil, , p. 497-500.
↑Jean-Baptiste Legavre, « Frédéric Bon. Portrait d'un politologue, portrait d'une « nouvelle » discipline », Politix. Revue des sciences sociales du politique, vol. 18, , p. 157 (lire en ligne).
↑Marie Scot, Sciences Po, le roman vrai, Sciences Po, les presses, (ISBN978-2-7246-3915-5)
↑Jean-Baptiste Legavre, « Frédéric Bon. Portrait d'un politologue, portrait d'une « nouvelle » discipline », Politix. Revue des sciences sociales du politique, vol. 18, , p. 154 (lire en ligne).
↑« La Mort de Frédéric Bon », Libération, (lire en ligne).
Gérard Grunberg, « Bon Frédéric, Les discours de la politique, textes réunis et présentés par Yves Schemeil. », Revue française de sociologie, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 34, no 3, , p. 448–452 (lire en ligne, consulté le )