Spectacles, exposition, concerts de bagadoù, fest-noz, défilés en costumes, expositions… participent à ce grand rassemblement consacré à la culture bretonne qui met en avant la ville de Vannes. Les temps forts de cette manifestation sont l'élection de la reine d'Arvor et de ses dauphines ainsi que le somptueux feu d'artifice du 15 août sur les remparts de Vannes, qui clôture ces journées de fêtes.
Histoire
1928 : Francis Decker lance les fêtes d'Arvor
Le , sous l'impulsion de Francis Decker - qui deviendra maire de Vannes[1] au lendemain de la Seconde guerre mondiale - le Comité d’organisation des « Grandes Fêtes d’Arvor »[2] déploie son savoir-faire pour que cette date devienne une réussite[3].
À cette occasion, les commerçants et habitants sont invités à s'associer aux préparatifs de cette fête folklorique pour laquelle la ville de Vannes accueille les représentants (reines et escortes) de 31 communes sous les regards curieux et admiratifs du public.
Le jour venu, la cité des Vénètes s'anime avec le pavoisement de milliers de petits drapeaux. À la gare du P. O. (Paris-Orléans), les Vannetais attendent reines et personnalités. Le premier défilé débute à 10h. « Les binious d'Auray, lit-on dans les colonnes de L'Avenir du Morbihan, ouvrent la marche, suivis des reines d'Auray, Belle-Ile-en-Mer, Concarneau, Damgan, Quimperlé… » La reine de Vannes et « la gracieuse Hermine de Bretagne, Mlle Le Guével, suivie du drapeau d'hermines », clôturent le défilé qui se déroule dans les rues de la ville au milieu d'une foule très dense. Les réjouissances reprennent à 15h par un nouveau défilé qui s'achève au Parc des Sports de la Rabine devant 12 000 spectateurs.
Durant cette journée, attractions, spectacles et jeux de chevalerie marquent l'après-midi au son des binious ou des trompettes. Puis le cortège s'étire à nouveau vers le centre-ville en compagnie des Clissons, du Club Athlétique et de la Vannetaise. Les reines et leurs dauphines rejoignent par la suite l'hôtel Chauchet, 5, avenue Victor-Hugo, où, à partir de 20h45, le dernier défilé de la journée s'élance en direction de la gare. Sur le parcours, les habitants ont illuminé les façades[4].
Il faudra attendre les 9 et pour que Vannes retrouve à nouveau l'ambiance des fêtes d’Arvor, avec cette fois, deux jours de spectacles dont une représentation du Cid de Corneille sous les remparts. L'élection de la reine du Morbihan, Georgette Léon, d'Auray et de ses demoiselles d'honneur, Célina Le Borgne, d'Hennebont, et Marcelle Christien, de Guiscriff, clôture cette journée festive.
1965 : première élection de la Reine du Pays vannetais
En 1965, le comité des fêtes d'Arvor décide d'organiser pour la première fois l'élection de la Reine du pays Vannetais. L'objectif est de relancer le port du costume traditionnel chez les jeunes, lors des fêtes et manifestations folkloriques[5].
Pour être candidate, il suffit d'être présentée par une commune du pays de Vannes, vêtue d'un costume breton local et munie d'une écharpe blanche au nom de la commune. Chaque concurrente doit être accompagnée d'un « garçon d'honneur », âgé de 20 à 25 ans, en costume traditionnel lui aussi. Les jeunes filles sont notées sur leur beauté physique, leur grâce et leur élégance, ainsi que sur la qualité et l'authenticité de leur costume.
La première reine d'Arvor ainsi sacrée, en 1965, s'appelle Marie-Paule Morand, elle a 17 ans et vient de Grand-Champ[6].
En 2017, le comité des fêtes de la ville de Vannes a souhaité moderniser les fêtes d’Arvor. Ainsi, est créé et organisé le , le tremplin d’Arvor[7] qui a pour but la promotion et la diffusion de jeunes artistes émergents dans le cadre des fêtes.
Un jury composé d'au moins quatre musiciens sélectionne une des formations candidates pour jouer en ouverture du fest-noz, le soir même.
Le comité d'organisation ouvre en 2018 la présentation des candidates[9] à l'élection de la reine d'Arvor qui se déroule à l'auditorium des Carmes[10]. Le public peut y assister gratuitement.
Les candidates, accompagnées de leurs cavaliers, se présentent devant le public, et dévoilent leurs costumes. La reine d'Arvor 2019[11] revient sur son année d'élection.
2022 : les fêtes d'Arvor deviennent festival d'Arvor
La nouvelle association vannetaise « Festival d'Arvor »[12] est née de la volonté d'acteurs majeurs de la culture bretonne de se rencontrer et d'associer leur force et leur savoir-faire dans le but de faire de ce rendez-vous de la mi-août un événement majeur de Bretagne.
Le bagad de Vannes, le cercle celtique de Vannes, les confédérations Kenleur et Sonerion, leurs fédérations départementales, Emglev Bro Gwened sont autant d'associations qui désormais constituent l'épine dorsale de cette structure et qui travaillent désormais ensemble pour la programmation et la logistique du Festival d'Arvor.
Les reines
L'élection de la reine d'Arvor et de ses deux dauphines. Élues en costume breton du pays « d'Arvor », elles ont pour mission de représenter le folklore breton, ainsi que le comité des fêtes de Vannes lors de manifestations diverses en Bretagne, en France, voire à l'étranger.
La reine et ses dauphines sont élues après passage devant un jury de plusieurs personnes le 14 août. Les candidates sont présentés au public le soir même, en général au jardin des Remparts.
Le jury note l'élégance de la jeune fille, la manière qu'elle a de mettre en valeur son costume, note la beauté du costume, et son authenticité. Les costumes ne sont pas nécessairement d'époque, ils peuvent être reconstitués[13].
Ce jury est composé de personnes connaisseuses du milieu du costume breton (directeur de musée, brodeur, représentant de confédération…).
Le jury note également les connaissances de la jeune fille dans le domaine de la culture bretonne. Le 15 août, la reine et ses dauphines sont présentées au public sur les marches de l'hôtel de ville. La reine reçoit sa couronne devant les remparts de Vannes à la suite du défilé.