Plaque rendant hommage à Fernand Rude, quai Saint-Vincent à Lyon.
Sépulture de l'historien Fernand Rude et de Jeanne Belakowska, ancien cimetière de la Croix-Rousse (Lyon, 4e arrondissement), division 50 ligne 1 (photographie 2018)
Fils d'enseignant, né dans la Bresse le 13 juin 1910, Fernand Rude fait ses études d'histoire à la faculté de lettres de Lyon[2]. Tout jeune, il devient militantcommuniste mais il va s'en détacher très vite quand il est confronté au sectarisme de ses dirigeants. Il fait plusieurs voyages en URSS où il se marie, étudie l'histoire et fait des traductions, travaillant avec des historiens qui ne survivront pas aux grandes purges staliniennes[2]. À son retour en France en 1936, il devient professeur d'histoire à Besançon puis à Grenoble[2]. Cette année-là, il quitte le PC, rejoint les socialistes de la SFIO et apporte son soutien aux républicains espagnols, en particulier avec la mouvance libertaire de la gauche espagnole.
Il se lancera rapidement dans la Résistance (sous le pseudonyme de Pierre Froment) et participera aux combats du Vercors[2]. À la Libération, il sera successivement sous-préfet de Vienne et responsable des Beaux-Arts à la préfecture du Rhône[Note 1].
Sur le plan historique, il est considéré comme l'un des spécialistes des révoltes des ouvriers tisseurs de Lyon dont il a tracé dans ses écrits le déroulement historique des événements mais aussi les conditions qui en ont permis l'émergence et leur impact sur la mentalité lyonnaise[2]. En 1984, il participe à la grande exposition de la bibliothèque de la ville de Lyon pour fêter le cent cinquantième anniversaire des insurrections canuses.
Il dirige également la parution d'une partie importante de l'histoire ouvrière lyonnaise avec les Éditions d’Histoire Sociale, une réimpression complète de L'Écho de la fabrique, archive du journal des ateliers et des ouvriers en soie de Lyon dans la période 1831-1834, paru aux éditions EDHIS en 1970.
Outre ses travaux d'historien lyonnais, il a aussi écrit de nombreux textes sur ses séjours en URSS, la Résistance et la Libération, le saint-simonisme et le fouriérisme et le syndicalisme.
↑ abcd et eLudovic Frobert, « L’historien s’engage comme le partisan : Fernand Rude
et les révoltes des canuts », Archive ouverte HAL Postface à Fernand Rude, Les révoltes des canuts 1831-1834, 1982., , p. 199-218 (lire en ligne).
↑Fernand Rude, Stendhal et la pensée sociale de son temps, Paris, Plon, .
↑Fernand Rude, « Un poète oublié: L.-A. Berthaud », 1848 et les révolutions du XIXe siècle, 1947, t.38, n°177, p. 5-19.
↑Fernand Rude, « Le poète Jean-Pierre Veyrat et ses Italiennes », VIIIe Congrès national de la Société française de littérature comparée, .