Le Grand Drumont souvent désigné sous « Tête de Fellering » ou « Felleringerkopf ».
Au cœur du massif des Vosges, la localité, située de 430 à 1 265 mètres d'altitude, occupe une position remarquable de la vallée de la Thur, à 12,9 km de Thann.
La Thur, d'une longueur de 53 km, prend sa source dans la commune de Wildenstein et se jette dans l'Ill à Ensisheim, après avoir traversé 20 communes[9].
La Lauch, d'une longueur de 47 km, prend sa source dans la commune de Linthal et se jette dans l'Ill à Horbourg-Wihr, après avoir traversé 18 communes[10].
Deux plans d'eau complètent le réseau hydrographique : le lac de Kruth-Wildenstein, d'une superficie totale de 76 ha (3,3 ha sur la commune) et le lac de la Lauch, d'une superficie totale de 8,1 ha (3,1 ha sur la commune)[Carte 1],[11].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Lauch ». Ce document de planification concerne les bassins versants de la Lauch, de l’Ohmbach et du Rimbach, dont le territoire s'étend sur 358 km2. Le périmètre a été arrêté le 7 mars 2013 et le SAGE, à proprement dit, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte « Rivières de Haute-Alsace »[12].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 498 mm, avec 13,7 jours de précipitations en janvier et 10,9 jours en juillet[13]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Markstein Crete », sur la commune d'Oderen à 2 km à vol d'oiseau[15], est de 6,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 489,3 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 30,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20,4 °C, atteinte le [Note 2],[16],[17].
Au , Fellering est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[20].
Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Amarin[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant neuf communes, dont elle est ville-centre[Note 4],[21],[22]. La commune est en outre hors attraction des villes[23],[24].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (82,4 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (81,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (72,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (9,6 %), zones agricoles hétérogènes (7,3 %), prairies (4,9 %), zones urbanisées (4,8 %), zones humides intérieures (0,5 %), eaux continentales[Note 5] (0,1 %)[25]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Commune située dans une zone de sismicité modérée[27].
Toponymie
Les premières mentions de la commune remontent à 973[28]. Le nom de Fellering viendrait de l'allemandFeld (champs) et -ingen (suffixe désignant une fondation créée par un clan) ou umringt (entouré de). Toutefois selon une autre thèse, soutenue notamment par M. Robert Hartmann, il ne faudrait pas s’arrêter sur la forme la plus récente, mais au contraire sur la plus ancienne. L’étude des noms des lieux-dits de la haute vallée de la Thur prouve que de nombreux lieux-dits portent des noms d’origine celtique, latine ou de vieux français : on peut citer comme exemples Schalm, Batschina, Vorgott, Treh (qu’on écrivait Tréé jusque vers les années 1870). L’appellation courante du village, Fallri ou Fallery, qui a subsisté à travers les siècles, en semble la meilleure preuve. Ce nom, qui dérive tout droit du vieux français Faylan, issu de Fay ou Fahi, et constitue une ancienne dénomination du hêtre, subsiste dans de nombreux endroits des Vosges et du Territoire de Belfort. Faylan signifierait alors « la montagne portant des forêts de hêtres ».
Une voie romaine, qui permettait le franchissement des Vosges, passait sur le site du village[30]. À l'origine, dans les massifs vosgiens, les voies antiques, voies romaines (en latin via strata), ont favorisé les déplacements[31]. Elles remontaient la vallée de la Moselle pour descendre en Alsace et gagner Bâle. Puis les « routes du commerce » ont été assorties de péages.
Fellering a été la seule commune de la haute vallée de la Thur où coexistaient une église (l'église catholique actuelle a été construite entre 1878 et 1880), un temple (en 1912) et une synagogue / oratoire (en 1855), dans une dépendance de la maison Schick[34],[35],[36].
3 personnes juives de la commune (Renée Lehmann, née Bloch, Marcel Lévy et Rosette Simon née Bloch) ont été déportés à Auschwitz par les nazis[37].
Les travaux du tunnel d'Urbès (Camp de concentration nazi), pour une ligne ferroviaire jamais achevée, qui devait relier Saint-Maurice-sur-Moselle à Fellering, auraient commencé en décembre 1943 ou janvier 1944. Des vestiges sont encore visibles le long du chemin allant de Fellering vers la zone naturelle du See d'Urbès[38].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[46]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[47].
En 2021, la commune comptait 1 589 habitants[Note 6], en évolution de −2,87 % par rapport à 2015 (Haut-Rhin : +0,59 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La montagne proche attire nombre de marcheurs, mais ce sont les deux sites de parapente du Markstein (un des plus importants d'Europe) et du Drumont qui attirent le plus grand nombre de parapentistes et de spectateurs. Les deux décollages sont situés de part et d'autre du village, créant une animation permanente et multicolore dans le ciel et à l'atterrissage en bordure des maisons.
Les armes de Fellering se blasonnent ainsi :
« Ecartelé, au premier de gueules à la bande d'argent chargée de trois cloches de vair, au deuxième d'or à trois sapins sur un mont, le tout de sinople, au troisième d'argent au lévrier de sable, colleté et bouclé de gueules, au quatrième d'azur au héron d'argent debout sur une terrasse de sable[77]. »
Les armes sont celles de la famille Stoer, éteinte au XVe siècle, les sapins évoquent la forêt communale, le lévrier est le symbole de l’abbaye de Murbach et le héron rappelle la présence de cet échassier dans les tourbières de la commune.
Gilles Sifferlen, « Livre VIII Felleringen », dans La Vallée de Saint-Amarin, notes historiques et descriptives, t. III, Strasbourg, F. X. Leroux & Cie libraires-éditeurs, (lire en ligne), p. 101-156
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Saint-Amarin comprend quatre villes-centres (Fellering, Moosch, Oderen, Saint-Amarin) et cinq communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑« La vallée de Saint-Amarin » Gilles Sifferlen (1909); « Fellering, Fallri unser Dorf. Notre village, son histoire » Mémoire de vies, 2008; « Le val de Saint-Amarin » (1994). « Le patrimoine des communes du Haut-Rhin » Flohic Éditions (1998).