Son règne est marqué par l'expansion de la domination wisigothique sur toute l'Aquitaine romaine, notamment par la conquête de l'Auvergne (475), sur le sud de la Narbonnaise (477) et sur la plus grande partie de l'Hispanie. Chrétienarien, il a de mauvaises relations avec les évêques en place, qui sont « nicéens », c'est-à-dire dans la tradition du concile de Nicée de 325, par la suite appelée « catholique ».
Contexte
La vie d'Euric se déroule dans le cadre de l'empire romain divisé depuis le règne de Dioclétien entre empire d'Occident et empire d'Orient, à l'époque où l'empire d'Occident connait un déclin rapide jusqu'à son abolition en 476 par le Germain Odoacre. La capitale effective de l'empire d'Occident jusqu'en 476 est Ravenne.
À la tête du royaume de Toulouse se succèdent Théodoric Ier (418-451), puis ses trois fils : Thorismond (451-453), Théodoric II (453-466) et Euric (466-484). Euric est donc roi des Wisigoths au moment de la disparition de l'empire d'Occident.
Biographie
Origines familiales et formation
Troisième fils du roi Théodoric, il devient roi après avoir assassiné Théodoric II, fils comme Thorismond de Pédauque, princesse wisigothe, alors qu'Euric est le fils d'Amalaberge, princesse ostrogothe.
Il parle, en plus du gotique, le grec[réf. nécessaire] et le latin, mais, refusant de parler cette langue, demande toujours des interprètes lors de ses entretiens avec les ambassadeurs romains.
Sa cour est composée de Wisigoths et de Gallo-Romains comme Séronat, son « premier ministre »[pas clair], Léon son jurisconsulte et porte-parole, ses courtisans comme Lampridius[réf. nécessaire]. Même parmi les militaires de haut rang, on trouve des membres de l'ancienne noblesse sénatoriale romaine comme les ducs Namatius, Victor ou Vincent[réf. nécessaire].
Il envisage alors de s'emparer du diocèse de Clermont dont Sidoine Apollinaire vient d'être nommé évêque. En 469 et 470, Sénorat prépare l’armée gothique en organisant des routes[pas clair] vers l'Auvergne. L'Auvergne est alors une dépendance du royaume des Burgondes, dont la capitale est Genève.
Une coalition se forme alors contre lui. L'empereur Anthémius envoie pour soutenir les Burgondes une armée qui est vaincue à Arles en 471. Le fils de l'empereur, Anthemiolus, y est tué. Les Burgondes sont sur la défensive et Euric porte la guerre en Auvergne, sous la direction du duc Victor, chargé des opérations autour de Clermont. Après un long siège, Clermont tombe en 475. Le traité de reddition est qualifié de « honteux » par Sidoine Apollinaire. La province d'Aquitaine première est désormais entièrement aux mains des Wisigoths.
Mais après 476, Euric conquiert Marseille et d'autres places fortes des territoires à l'est du Rhône. En 477, l'empereur d'Orient Zénon reconnaît à Euric la possession de la Narbonnaise deuxième (jusqu'au Var) et des Alpes maritimes (au-delà du Var).
Un roi arien
Comme tous les Germains, sauf les Francs qui sont encore polythéistes, Euric est un chrétien de confession arienne, hostile à l'Église officielle nicéenne dirigée par le pape romain. Il mène des persécutions, faisant détruire de nombreuses églises laissées à l'abandon, et exilant les évêques nicéens trop trop hostiles à son autorité. Il organise l'élection de nouveaux évêques comme celle du métropolitain de Bourges en 471, où le vote n'est plus laissé au seul choix de l'assemblée des évêques[2] de la province.
Cependant après la prise d'Arles en 476, ses relations avec les représentants de l'Église nicéenne (ultérieurement appelée « catholique ») n'ont pas laissé trace de tels actes de violence[pas clair].
Mort et funérailles
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Euric meurt de causes naturelles à Arles, peu de temps, semble-t-il[pas clair], après l'évêque Léonce à la fin de 484.
Alaric, son fils aîné et légitime, né de son mariage avec Ragnahilde, princesse d'origine franque, burgonde ou ostrogothe, lui succède. Il laisse aussi une fille légitime, Evochilde[3].
Euric est un des premiers[pas clair] rois germaniques à avoir établi un code juridique. Entre 460 et 470, il fait mettre par écrit les lois et les coutumes wisigothiques, jusque là purement orales.
Pour le meurtre d'un homme dont l'âge est compris entre 20 et 50 ans, le meurtrier ou sa famille devront payer une amende compensatrice (wergeld) de 300 sous d'or ;
Pour le meurtre d'un homme de 65 ans et plus, l'amende est de seulement 100 sous.