Eugenia biflora est un arbuste, ou un petit arbre, haut de 0,3–3 mètres (parfois jusqu'à 5 m). Ses feuilles papyracées à coriaces, mesurant 4-5,5 cm de long et 1-2 cm de large, sont de forme variable : étroitement lancéolées à étroitement elliptiques, moins communément ovales, longuement acuminées, courtement mucronées. Elles sont glabres et ponctuées sur la face supérieure et légèrement pubescentes gris-argenté à la face inférieure (surtout sur la nervure médiane). L'inflorescence est un racème de 4-8 fleurs couvertes d'une pubescence brune, avec quelques poils blancs. Les pédicelles sont longs de 4 à 8 mm. Les sépales mesurent de 1,5 à 2 mm de long, et sont aigus à les deux extérieurs. L'ovaire, couvert d'une pubescence brune, est haut d'environ 1 mm et comporte 2 loges contenant chacune environ 6 ovules organisé en 2 séries. Le fruit est une baie sub-globuleuse[4],[5].
Eugenia biflora pousse à partir du niveau de la mer jusqu'au moins 600 m d'altitude (200–600 m au Venezuela), dans les forêts saisonnièrement inondées, sur les bancs de sable ou de roches du lit des cours d'eau, sur les savanes rocheuses, et dans les bosquets de savanes[4].
Eugenia biflora a fait partie d'un modèle sur la conservation de la biodiversité du cerradobrésilien[6].
Bien que résistant au feu de savanes, le passage du feu a un fort impact sur la production de fruits l'année suivant chez Eugenia biflora, mais le retour à une production normale est ensuite rapide[7].
Cet arbre eſt de moyenne grandeur. Son tronc a ſix pieds de hauteur, ſur ſix pouces & plus de diamètre. Son écorce eſt cendrée. Son bois eſt jaunâtre, compacte & très dur. Il eſt garni à ſon ſommet de branches dont les unes s'élèvent perpendiculairement, les autres ſe répandent horiſontalement. Les branches ſont rameuſes, chargées de feuilles deux à deux, oppoſées & en croix. Celles-ci ſont liſſes, vertes en deſſus, & plus pâles en deſſous, de forme ovale, allongées par une longue pointe, & criblées de points tranſparents, que l'on apperçoit au travers de la lumière. On a repréſenté une feuille de grandeur naturelle.
Les fleurs naiſſent par petites grappes, à l'aiſſelle des feuilles & a 1'extrémité des rameaux. Chaque rameau de la grappe porte trois fleurs, & a à ſa naiſſance deux petites écailles : chaque fleur a un petit pédoncule.
Le calice eſt ſoutenu par deux petites écailles. Il eſt arrondi à ſa baſe, diviſé en ſon limbe en quatre parties concaves & aiguës.
La corolle eſt à quatre pétales blancs, concaves & arrondis, attaches par un onglet entre & ſous les diviſions du calice.
Les étamines ſont en grand nombre, rangées au deſſous de l'inſertion des pétales, ſur la paroi ſupérieure & interne du calice. Les filets ſont rougeâtres. Les anthères ſont jaunes, à deux bourſes.
Le piſtil eſt un ovaire qui fait corps avec le fond du calice. Il eſt ſurmonté d'un style long, rougeâtre, terminé par un stigmate obtus.
L'ovaire, conjointement avec le calice, devient une baie de la groſſeur d'une groſeille rouge. Son écorce, qui eſt blanche & fouëttée de rouge, eſt un peu charnue. Elle n'a qu'une loge, qui contient une ou deux ſemences, couvertes d'une membrane ſèche & verdâtre;
Je l'ai d'abord trouvé dans les forêts déſertes, voiſines de la rivière de Sinémari, à quarante lieues de ſon embouchure. Je l'ai enſuite obſervé à Loyola, dans l'île de Caïenne.
II fleurit dans le mois de Novembre ; & ſon fruit eſt mûr en Décembre. »
↑ abc et d(en) Paul E. Berry, Kay Yatskievych et Bruce K. Holst, Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 7 - MYRTACEAE-PLUMBAGINACEAE, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 765 p. (ISBN978-0930723132), p. 16-17
↑(en) A. A. Pulle et O. Posthumus, Flora of Suriname : Oxalidaceae (pars) - Myrtaceae - [...] - Umbelliferae), vol. III, PART 2, Amsterdam, Kol. Ver. Indisch Inst., , 49-256 p., p. 124
↑(en) Hauanny Rodrigues OLIVEIRA, Vanessa G. STAGGEMEIER, Jair Eustaquio QUINTINO FARIA, Guilherme de Oliveira, José Alexandre et F. Diniz-Filho, « Geographical ecology and conservation of Eugenia L.(Myrtaceae) in the Brazilian Cerrado: Past, present and future », Austral Ecology, vol. 44, no 1, , p. 95-104 (DOI10.1111/aec.12657)
↑(en) Tania M. SANAIOTTI et William E. MAGNUSSON, « Effects of annual fires on the production of fleshy fruits eaten by birds in a Brazilian Amazonian savanna », Journal of Tropical Ecology, vol. 11, no 1, , p. 53-65 (DOI10.1017/S0266467400008397)
↑(pt) Jose Guilherme Soares MAIA, « Estudo químico de plantas amazônicas: Eugenia biflora, Myrcia citrifolia, Licaria puchury-major, Licaria macrophylla e Licaria aurea », Dissertação (Mestrado em Química) - Instituto de Ciências Exatas, Universidade Federal Rural do Rio de Janeiro, Seropédica-RJ, , p. 146 (lire en ligne)
↑(en) Pablo Luis B. FIGUEIREDO, Henryck A. FERNANDES, Alberto Ray C. DA SILVA, William N. Setzer, Joyce Kelly R. da Silva et José Guilherme S. Maia, « Variability in the Chemical Composition of Eugenia biflora Essential Oils from the Brazilian Amazon », Natural Product Communications, vol. 14, no 12, , p. 1934578X19892439 (DOI10.1177/1934578X19892439)
↑ a et bJean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , 498-499 p. (lire en ligne)