Cet article est une ébauche concernant la psychologie.
L'erreur fondamentale d'attribution est un biais psychologique qui consiste à accorder une importance disproportionnée aux caractéristiques internes d'un agent (caractère, intentions, émotions, connaissances, opinions) au détriment des facteurs externes et situationnels (faits) dans l'analyse du comportement ou du discours d'une personne dans une situation donnée. À l'inverse, ce biais nous incite à considérer les facteurs externes et situationnels parfois de manière disproportionnée par rapport aux caractéristiques internes quand nous sommes à l'origine de la situation.
En 1965, Jones et Davis formulent l'hypothèse, basée sur la théorie de l'inférence correspondante (en), que les gens attribueraient des comportements apparemment librement choisis aux dispositions internes à l'individu et des comportements apparemment imposés à la situation. Cette hypothèse a été invalidée par l'erreur fondamentale d'attribution[1].
Ils ont fait lire à des sujets des dissertations pro-Castro et anti-Castro écrites par des auteurs qui avaient exprimé librement leurs opinions et par des auteurs qui défendaient une opinion qui leur avait été attribuée au hasard. Les sujets devaient évaluer l'attitude réelle des auteurs envers Castro. Soit on a dit aux sujets que les auteurs s'étaient exprimés librement, soit, au contraire, on leur a dit que les auteurs avaient défendu un point de vue leur ayant été imposé aléatoirement. Lorsqu'ils croyaient les auteurs libres, les sujets ont naturellement estimé que les dissertations pro-Castro étaient réellement pro-Castro. Cependant, dans le cas où les sujets croyaient que les auteurs défendaient une opinion prédéterminée, en moyenne ils ont tout de même évalué que les auteurs qui avaient tenu des propos pro-Castro étaient réellement pro-Castro.
Dans les deux cas, les sujets ont majoritairement attribué des opinions sincères aux auteurs. Ils ont donné plus de poids aux facteurs internes supposés (opinion personnelle) et n'ont pas tenu compte des facteurs situationnels connus (opinion imposée).
C'est Lee Ross qui introduit le terme d'erreur fondamentale d'attribution en 1977[2]. Dans une expérience menée en collaboration avec Amabile et Steinmetz, Ross démontre à son tour la propension de l'individu à favoriser les causes internes. Dans cette expérience, un premier sujet, désigné comme questionneur, interroge un autre sujet, désigné comme questionné. Les questions portent sur la culture générale et sont rédigées par le questionneur en fonction de ses propres compétences et centres d'intérêt. Des observateurs doivent ensuite évaluer le niveau de culture générale du questionné et du questionneur. Le questionné ne sait bien évidemment pas toujours répondre aux différentes questions qu’a choisies le questionneur. L'expérience révéla que c'est toujours le questionneur qui est jugé le plus cultivé, alors qu'il n'a pas eu à répondre aux questions – et qu'on ne sait pas s'il en connaissait les réponses.
Il n'y a pas d'explication universellement acceptée pour l'erreur fondamentale d'attribution. voici quelques hypothèses :
Certains auteurs parlent également de biais d’internalité, consistant à attribuer systématiquement à l’individu la responsabilité de sa conduite.
L'erreur ultime d'attribution est, selon Thomas Pettigrew, une variante de l'erreur fondamentale d'attribution qui ne concernerait plus une seule personne mais son groupe d’appartenance.
Par exemple, un groupe (l'endogroupe) favorise les causes défavorables aux autres personnes (l'exogroupe) et favorise les causes favorables pour l'endogroupe lui-même.
Les causes de cette notion sont en réalité très controversées. Elles oscillent entre l'erreur de traitement cognitif des informations (Ross) et la préférence pour les causes internes, en passant par le contrôle (Jean-Léon Beauvois, 1976) ou l'illusion de contrôle (Ellen J. Langer, 1975).[réf. nécessaire]
En pratique, l'erreur fondamentale d'attribution entraîne souvent des sophismes puisque les causes internes à l'individu sont presque toujours inconnues des autres ou au moins difficiles à identifier formellement : on ne peut que supposer ses intentions, ses émotions, ses connaissances, ses opinions ou son caractère, sans aucune certitude et sans moyen de vérification. Cela revient donc à invoquer dans le raisonnement des éléments invérifiables auxquels on va donner plus de poids qu'aux faits tangibles (actes ou arguments), et engendre donc un raisonnement à la logique fallacieuse.
Exemples :