L'Encyclopédie berbère est une encyclopédie lancée en par Gabriel Camps, sous l’égide du Conseil international de la philosophie et des sciences humaines de l’UNESCO. Cet ouvrage, paru aux éditions Édisud (jusqu'en janvier ) puis aux éditions Peeters (depuis ), est un travail de collaboration de spécialistes scientifiques au niveau international.
Cette œuvre aborde un angle pluridisciplinaire[1].
Présentation
Initiée en en France, la publication de l'Encyclopédie berbère constitue l'un des évènements importants de la connaissance sur les Berbères dans la période post-coloniale[2].
Son premier volume est le fruit d'un prototype, pensé dès par Gabriel Camps, professeur à l'Université de Provence, et son équipe. À cette époque, les grands axes de cet ambitieux projet éditorial étaient déjà programmés avec, pour objectif, l'idée de rassembler et de mettre à disposition les savoirs sur le monde berbère jusque-là dispersés et fragmentés[3][source insuffisante]. Depuis son décès en , elle est dirigée et poursuivie – selon son souhait – par Salem Chaker, professeur de langues berbères à l'INALCO (Paris), puis à l'Université d'Aix-Marseille (Aix-en-Provence)[4][source insuffisante].
En 2006, dans un ouvrage destiné à l'agrégation d'histoire, l'historien Giusto Traina estime que l'Encyclopédie berbère constitue un ouvrage de recherche important et « indispensable pour l'antiquisant », bien qu'elle soit caractérisée par un « berbérocentisme » évident[5]. Plus sévère, l'historien Ramzi Rouighi critique en 2019 un projet qui, selon lui, contribue au processus de « berbérisation du passé » en proposant de nombreuses entrées à la rhétorique souvent « anachroniqu[e], idéologiqu[e] et un peu trop confiant[e] », traduisant une tendance des berbéristes francophones à mettre l'accent sur la préhistoire et les temps anciens dans une recherche d'antiquité fondée sur l'anthropologie, la linguistique ou encore la biologie, plutôt que sur la recherche historique, relevant particulièrement que « les entrées sur la période médiévale se distinguent par leur familiarité inégale avec les sources »[6].
Comité et conseil scientifiques
L'Encyclopédie berbère est le travail d'une équipe éditoriale et de consultants extérieurs spécialistes[7] :
Liste complète des volumes de l'Encyclopédie berbère[8].
Volume
Titre
Année
1
Abadir - Acridophogie
1984
2
Ad - Aǧuh-n-Tahlé
1985
3
Ahaggar - Alī ben Ghaniya
1986
4
Alger - Amzwar
1986
5
Anacutas - Anti-Atlas
1988
6
Antilopes - Arzuges
1989
7
Asarakae - Aurès
1989
8
Aurès - Azrou
1990
9
Baal - Ben Yaska
1991
10
Beni Isguen - Bouzeis
1991
11
Bracelets - Caprarienses
1992
12
Capsa - Cheval
1993
13
Chèvre - Columnatien
1994
14
Conseil - Danse
1994
15
Daphnitae - Djado
1995
16
Djalut - Dougga
1995
17
Douiret - Eropael
1996
18
Escargotière - Figuig
1997
19
Filage - Gastel
1998
20
Gauda - Girrel
1998
21
Gland - Hadjarien
1999
22
Hadrumetum - Hidjaba
2000
23
Hiempsal - Icosium
2000
24
Ida - Issamadanen
2001
25
Iseqqemâren - Juba
2003
26
Judaïsme - Kabylie
2004
27
Kairouan - Kifan Bel-Ghomari
2005
28-29
Kirtēsii - Lutte
2008
30
Maaziz - Matmata
2010
31
Matmora - Meẓrag
2010
32
Mgild - Mzab
2010
33
N - Nektiberes
2012
34
Nemencha - Nybgenii
2012
35
Oasitae - Ortaïas
2013
36
Oryx - Ozoutae
2013
37
Pacte - Phonologie
2015
38
Phouti - Protoberbère
2015
39
Protohistoire - Quinquegentanei
2015
40
(Protohistoire: Tunisie) Rabah - Rhinocéros
2017
41
Rif - Rusuccenses
2017
42
Saboides - Sidi Slimane
2019
43
Siga - Syphax
2019
Notes et références
↑Jacques Lanfry, « L'Encyclopédie berbère (publiée sous la direction de Gabriel Camps), tome I, compte-rendu », Revue française d'histoire d'outre-mer, Paris, Société française d'outre-mer, t. 73, no 270, , p. 99 (lire en ligne).
↑Ramzi Rouighi, « Berberization and its Modern Artifacts », Storica, Viella, vol. 67-68 « Berberi, Popolo, Tempo, Rivoluzioni », anno xxiii, 2017, p. 27.
↑ ab et c« Présentation », sur Encyclopédie berbère (consulté le ).
↑Antonio Ibba et Giusto Traina, L'Afrique romaine : De l'Atlantique à la Tripolitaine (69-439 ap. J.-C.), Rosny-sous-Bois, Bréal, coll. « Amphi histoire ancienne », , 206 p. (ISBN978-2-7495-0574-9, lire en ligne), p. 46.